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« Nous lutterons contre les conceptions élitistes de la nouvelle ministre MR de l’Enseignement supérieur »

Le MR vient d’annoncer que Françoise Bertieaux allait devenir ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Aide à la jeunesse, entre autres. Nous dénonçons la vision de l’enseignement élitiste de l’intéressée et nous faisons trois demandes concrètes.

Vendredi 7 juillet 2023

Alice Bernard intervient au parlement de la Communauté française

625 000 étudiants jobistes en Belgique, c’est un record historique. La nouvelle ministre doit s'attaquer aux causes de la précarité étudiante.

Alice Bernard

Députée au Parlement wallon

« Quand elle était cheffe de groupe des libéraux à la Communauté française, Françoise Bertieaux a défendu les tests d’orientation pour l’accès aux études supérieures, ainsi que la mise en place d’un examen d’entrée en médecine, se souvient Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française. Cette vision de l’enseignement révèle des conceptions élitistes. Ça ne va pas rassurer les étudiants, dont la situation s’est fortement dégradée ces dernières années. » La ministre doit revoir sa copie. Nous lui demandons trois choses.

  1. Supprimer le concours d’entrée en médecine

    Aujourd'hui, on vit une situation incompréhensible. D’un côté, on manque de médecins, que ce soit des généralistes ou des spécialistes. Mais d’un autre côté on limite le nombre de futurs médecins. Chaque année, des milliers de jeunes veulent se lancer dans les études de médecine. C’est leur rêve de pouvoir aider et soigner les gens. Mais ils doivent d’abord passer le concours. Et la majorité sont recalés car seuls les mieux classés seront admis à la fac. Tous ceux qui auront réussi ne pourront donc pas y avoir accès. Il est plus que temps de supprimer ce concours et de permettre à tous les jeunes qui rêvent de servir et de soigner la population de le faire.

  2. Mettre fin à la précarité étudiante en refinançant l’enseignement supérieur

    Un étudiant jobiste sur deux est obligé de bosser pendant ses examens, c’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. La précarité n’a jamais été aussi grande qu’aujourd’hui. Cela a évidemment des conséquences sur la réussite, avec des milliers de jeunes plein de volonté et d’espoir qui échouent. La nouvelle ministre doit agir de manière radicale et refinancer l’enseignement supérieur pour baisser drastiquement le coût des études.

  3. Donner les moyens à l’aide à la jeunesse de protéger tous les enfants

    Les enfants sont ce qu’il y a de plus précieux dans la vie, déclare la cheffe de groupe. Et des enfants sont en danger dans certaines familles. Il est impératif de leur venir en aide. Mais dans la réalité, ce n’est pas ce qui se passe : par manque de places dans les internats ou les centres d’aide, certains jeunes restent plusieurs mois dans une famille où ils subissent des violences. C’est inhumain. Depuis plus de deux ans, le personnel du secteur tire la sonnette d’alarme : ils demandent des places d’accueil en suffisance et des collègues formés pour aider et accompagner ces jeunes. Aujourd’hui ils n’en peuvent plus parce qu’ils sont surchargés de travail. La future ministre doit leur donner les moyens de protéger tous les enfants.