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« Nous avons fait tourner la boutique pendant la crise du coronavirus. On mérite quelque chose en retour. »

Après la grève réussie chez Lidl, où les travailleurs ont obtenu par leur lutte des concessions afin de réduire leur charge de travail, des luttes sociales sont également à l'ordre du jour dans de nombreux autres secteurs, comme l'industrie chimique. Face aux factures élevées, aux énormes bénéfices réalisés par les entreprises et aux salaires qui ne suivent pas, le mécontentement est profond. De plus en plus d'ouvriers et d'employés se mobilisent pour faire entendre leur colère.

Samedi 23 octobre 2021

Les travailleurs de Lidl on fait grève pendant cinq jours pour protester contre la charge de travail qui leur est imposée. Leur mobilisation a été un succès. Les revendications des travailleurs et travailleuses en magasin ont été satisfaites, avec une augmentation des effectifs et des mesures pour rendre le travail moins lourd. De nombreux autres secteurs sont en pleines négociations sectorielles bisannuelles et l’atmosphère devient vraiment tendue. En effet, le mécontentement est profond. 

Dans le secteur de la chimie, les syndicats ont annoncé une grève nationale pour vendredi prochain, le 29 octobre. Pourquoi ? Les employeurs refusent d'augmenter les salaires en 2021. Ils ne l'envisagent qu'en 2022 et encore, le strict minimum. 

Des actions sont annoncées à partir du 10 novembre dans le secteur pétrolier également. 

Chez ArcelorMittal à Gand aussi, la proposition de CCT a été rejetée à plus de 75 %, après que la direction ait proposé une augmentation salariale qui ne répondait pas aux attentes. 

Les travailleuses et travailleurs de tous ces secteurs ont une revendication commune : le respect.

Grève annoncée dans l'ensemble du secteur chimique

Lundi 18 octobre, une action a déjà eu lieu lors de la fête annuelle d'Essenscia, qui représente les multinationales chimiques et pharmaceutiques. Les militants syndicaux présents tenaient à exprimer leur colère. 

"Nous avons fait tourner la boutique pendant la crise du coronavirus. On mérite quelque chose en retour", déclare un représentant syndical. "Et maintenant, les employeurs ont laissé tomber les négociations. La fédération sectorielle Essenscia refuse d'augmenter les salaires en 2021, tout au plus envisage-t-elle une augmentation de 0,4 % en 2022. Ses membres ne veulent pas non plus offrir un chèque de consommation de 250 euros au personnel. La stratégie des employeurs consiste à porter les négociations au niveau de l'entreprise, de sorte que les entreprises les plus petites et, donc, les plus faibles n'obtiennent que le strict minimum.

Nous avons été indispensables : alors que pratiquement tout le pays était à la maison confiné, nous étions à l'usine. C'est grâce à notre travail que les entreprises font des profits. C'est la raison pour laquelle il y a pour nous différents points de rupture, une augmentation du salaire horaire d'au moins 10 cents pour tous les travailleurs du secteur. Nous demandons également la liberté de pouvoir obtenir davantage au niveau de l'entreprise." 

Ces revendications sont parfaitement réalisables. Les entreprises chimiques se portent très bien. Malgré la crise, ils font même mieux qu'en 2019. "BASF a versé 3 milliards de dividendes en pleine crise du coronavirus", explique un délégué. 

Cependant, il ne s'agit pas seulement d'argent : "Pourquoi n'y a-t-il aucun respect pour la santé de ces travailleuses et travailleurs essentiels ? Nous sommes au cœur de la production de substances dangereuses. Après l'affaire du PFOS chez l'entreprise 3M, nous exigeons également un suivi médical après la fin de notre carrière. Actuellement, cela ne s'applique que jusqu'à ce que nous prenions notre pension, mais les conséquences se manifestent souvent plus tard." Les syndicats frappent du poing sur la table pour que cette revendication soit satisfaite. 

Le mécontentement est général, car tout devient plus cher

Beaucoup avaient espéré qu’après la crise du coronavirus, cela irait un peu mieux, qu’il y aurait moins de pression après avoir tout donné pendant un an et demi. Or, c’est le contraire qui se produit : les salaires sont gelés, alors que les prix s'envolent, la charge de travail devient insupportable car il y a moins de personnel alors qu'il y a beaucoup de travail. 

L'économie redémarre, il y a plus d'emplois, et pourtant, pas moyen d'avancer, pour la simple et bonne raison que les CEO veulent réaliser des profits encore plus élevés. Le gouvernement actuel se met au service de cette soif de profit en empêchant les salaires des travailleurs d'augmenter afin que nous puissions conserver une partie de notre pouvoir d’achat. 

En outre, le coût de la vie augmente énormément. Les prix des maisons, des assurances, des voitures et de la nourriture explosent. C'est encore pire au niveau des prix de l'énergie, dont l’augmentation dépasse déjà 700 euros par ménage en moyenne. Les prix du diesel et de l'essence n'ont jamais été aussi élevés. Les gens tremblent chaque fois qu’ils font le plein. C'est pourquoi le PTB demande non seulement une réduction de la TVA sur l'énergie à 6 %, mais aussi que les prix de l'essence et du diesel soit inclus dans l'index. 

La loi salariale reste cependant cruciale dans le débat sur le pouvoir d'achat. Cette loi de blocage des salaires a été renforcée par le gouvernement Michel-De Wever en 2017, avec le soutien de la N-VA, du CD&V, de l’Open Vld et du Vlaams Belang. Tant que cette loi ne sera pas modifiée, le pouvoir d'achat sera de plus en plus à la traîne par rapport au coût de la vie. 

En outre, la décision prise par le gouvernement cet été de n'autoriser qu'une augmentation maximale des salaires de 0,4% pour 2021 et 2022 constitue, pour de nombreux secteurs, un frein à la possibilité de recruter suffisamment de personnel. Par contre, il n'y a pas de frein aux profits, aux dividendes que les actionnaires empochent ou aux salaires excessifs des grands patrons.  

La lutte paie 

La bataille chez Lidl montre que seul le rapport de force permet de remporter de vraies victoires. Ailleurs, on entend le même appel à plus de respect. Dans l'industrie chimique, chez ArcelorMittal, etc., ça chauffe et travailleurs et syndicats passent à l'action.