Le vol de l’index s'étend : le gouvernement vise aussi les travailleuses et travailleurs à temps partiel
Le gouvernement élargit encore son vol de l’index. En imposant aux travailleuses et travailleurs à temps partiel un plafonnement de l’indexation en fonction de la durée du travail, il vise en réalité un groupe de travailleurs bien plus large que ce qu’il laissait entendre au départ.
Le vol de l’index ne vise absolument pas les épaules les plus larges, contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire. Il frappe des gens qui travaillent dur et font tourner le pays. Et maintenant, le gouvernement tire le seuil encore plus vers le bas. Conséquence : plus de travailleurs risquent d’être touchés. Un quart des travailleurs ont un emploi à temps partiel. Sofie Merckx, notre cheffe de groupe à la Chambre, réagit : « Ce n’est pas un ajustement technique : c’est une nouvelle extension du vol de l’index. »
Le seuil de 4 000 euros bruts risquait déjà, à lui seul, de toucher au moins 1,3 million de travailleurs.
La mesure se répercute sur le calcul du pécule de vacances, des primes de fin d’année, de la pension et des indemnités de licenciement : c'est une baisse structurelle du pouvoir d’achat.
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Et ce n’est pas une perte « une fois ». Elle se répète année après année. C’est cumulatif : ce que vous perdez une fois, vous le perdez ensuite encore et encore.
Prenons l’exemple d’Ingrid : elle a 49 ans, travaille à mi-temps comme infirmière et gagne 2 690 euros bruts par mois. Avec ce plafonnement de l’index, elle perdrait, d’après les estimations, 8 191 euros de pouvoir d’achat sur le reste de sa carrière.
« Et cette perte ne s’arrête pas là : elle se répercute aussi sur le calcul du pécule de vacances, des primes de fin d’année, de la pension et des indemnités de licenciement, ajoute Sofie Merckx. Ce n’est donc pas une mesure ponctuelle, mais bien une baisse structurelle du pouvoir d’achat. »
Que reste-t-il de la promesse de tous les partis de la majorité de mieux recompenser le travail ?
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Nous continuons à nous opposer à cette mesure profondément injuste. Le gouvernement n’a aucune légitimité pour la prendre.
« Que reste-t-il de la promesse de tous les partis de la majorité de mieux recompenser le travail ?, s'interroge Sofie Merckx. L’indexation automatique existe justement pour que les salaires puissent suivre, au moins en partie, la hausse des prix. Il est incompréhensible que ce gouvernement s’en prenne à ce mécanisme. »
Le vol de l’index peut encore être arrêté. Sofie Merckx : « Le gouvernement De Wever–Bouchez veut faire croire que tout est déjà décidé, mais c’est faux. Rien n’a encore été voté et, surtout, leur plan est plein de failles. On voit apparaître sans cesse de nouvelles formes de discrimination. Cette mesure risque de ne pas tenir juridiquement et doit être retirée. Le gouvernement ferait mieux de ne pas toucher à l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales. »