Oui, le PTB est un parti de « gueux », un parti de rebelles, parce que, en ces temps de droitisation et de déshumanisation, il faut être rebelle quand on a un grand cœur.
Nous n'avons pas seulement un grand cœur. Nous avons également un grand programme : 183 pages, pour être précis. Un programme en béton armé, et pour deux raisons.
Premièrement : il n'a pas été rédigé dans un bureau. Mais il a été composé en dialogue avec des milliers de personnes. Il s'appuie sur 8 700 questionnaires effectués à Anvers, présentés lors de 13 soirées de réflexion et concertation dans tous les quartiers anversois, rédigés par plus de 70 personnes enthousiastes qui, jour après jour, sont actifs sur le terrain.
Deuxièmement : dans ce programme, il y a une vision, un fil rouge. Un fil rouge pour une ville à la mesure des gens. Une ville qui n'est pas tracée dans des restaurants chers comme « ’t Fornuis », une ville qui n'est construite selon les desiderata de Land Invest Group, Triple Living ou Vooruitzicht, une ville qui n'est pas centrée uniquement sur les classes supérieures et sur l'attirance des riches touristes que leur croisière peut mener jusqu'à la cathédrale.
Lors de l'une de ces soirées de réflexion, une femme est venue vers nous. Diane. Et Diane a dit : « J'ai passé toute ma vie au Zuid. Mais quand ils ont tout rénové, là, je n'ai plus pu payer. Et aujourd'hui, j'habite au Dam. Mais j'ai peur de ne bientôt plus pouvoir payer au Dam non plus. » Et les gens dans ce cas sont nombreux.
Nous voulons que Diane puisse habiter dans la ville. Que la ville soit pour ses habitants. Nous voulons des quartiers vivables. Ce n'est pas si difficile. Qu'est-ce que c'est, des quartiers vivables ? Ce sont des quartiers où l'on peut se loger à des prix abordables, où il y a une bonne école tout près, où il y a de l'air sain et beaucoup de verdure, où il y a des bibliothèques de quartier et des bureaux de poste, où il y a des agents de quartier à qui on peut s'adresser et aussi des centres de soins de proximité. C'est ça, des quartiers vivables.
Tout commence dans le quartier. Anvers à la mesure des gens, c'est Anvers à la mesure des quartiers, et pas à la mesure de l'argent.