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Le plan de relance de la Wallonie est taillé pour les grandes entreprises

Le gouvernement wallon PS-MR-Ecolo a présenté l’état d’avancement du plan de relance de la Wallonie. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce plan est taillé pour les grandes entreprises », estime Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB au Parlement wallon. « Que cela soit pour les investissements, l’emploi, ou le logement, ce plan ne part pas des besoins des citoyens mais bien de ceux des grandes entreprises. » 

Jeudi 6 avril 2023

Germain Mugemangango intervient sur un plateau TV.

PTB

C’est notamment le cas pour la politique économique. Le gouvernement wallon (PS-MR-Ecolo) va subsidier à près de 80 millions d’euros trois entreprises dont Engie pour développer la filière hydrogène. « Alors qu’Engie est un profiteur de crise qui va réaliser plus de 9 milliards d’euros de surprofits sur les lourdes factures énergétiques des travailleurs, le gouvernement PS-MR-Ecolo va mettre entre ses mains le développement de la filière hydrogène. Pourquoi ne pas développer une filière publique ? Pourquoi subsidier Engie alors qu’elle fait 9 milliards d’euros de surprofits ? »

« Alors que les factures énergétiques ne cessent d’exploser, le plan de relance n’apporte aucune mesure pour diminuer les factures énergétiques des gens. Le gouvernement préfère aider Engie que les travailleurs. Le gouvernement a raté encore une fois l’occasion d’aider les citoyens », déplore Germain Mugemangango.

Le gouvernement wallon (PS-MR-Ecolo) veut également arriver à un taux d’emploi de 75% d’ici 2030, mais sans garantir que les emplois seront de qualité : « Dans le calcul du taux d’emploi, même une personne qui a travaillé un jour par semaine en intérim est comptabilisée comme ayant un emploi alors qu’en réalité elle est au chômage pendant 4 jours. Allons-nous nous diriger vers ce type d’emplois pour atteindre l’objectif ? », se demande le député de gauche. « Selon les statistiques de l’ONSS, 36% des travailleurs sont occupés à temps partiel, en intérim ou en travail saisonnier. » 

Depuis 2019, le nombre d’emplois a augmenté plus vite que le nombre de personnes ayant un emploi, ce qui veut dire qu’un plus grand nombre de travailleurs cumulent plusieurs jobs. « Le nombre de flexi-jobs a quadruplé en 4 ans. La question n’est donc pas simplement de mettre plus de gens au travail mais de leur donner des emplois de qualité. Il faut une offre d’emplois publics de qualité dans les soins de santé, dans le social et dans la transition écologique. Dans le plan de relance, on ne trouve aucune garantie sérieuse concernant la qualité des emplois qui seront créés », estime Germain Mugemangango.

Concernant le logement, le gouvernement wallon (PS-MR-Ecolo) ne donne pas la priorité à la création et à la rénovation de logements sociaux. « Aujourd’hui, 40 000 ménages sont sur liste d’attente en Wallonie pour avoir un logement et, depuis 2019, la quantité de logements a même diminué. » En 2019, le gouvernement wallon avait promis que la part de logements publics en Wallonie atteindrait 10%. « Au rythme auquel la construction et la rénovation de logements avancent, il faudra 175 ans pour atteindre cet objectif. »

Dans son plan de relance, le gouvernement wallon veut investir 174 millions d’euros dans la construction de logements. « Cette enveloppe est positive mais l’investissement se fera via un partenariat public/privé (PPP). Ce type de partenariat est une aubaine pour le secteur privé mais pas forcément pour les finances publiques. En 2015, la fédération des CPAS s’est opposée aux PPP pour la construction de nouvelles maisons de repos, expliquant qu’ils aboutissent à des surcoûts de 20 à 30 %»,  s’inquiète le député de gauche.

« Depuis le début du processus, Elio di Rupo maintient un grand flou sur les véritables ressorts de son plan, regrette Germain Mugemangango. Des axes et des objectifs sont définis mais on ne sait pas comment on va y arriver exactement. »