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4 personnes tenant une pancarte avec un 67 barré : "droit à la pension à 65 ans"

Le plan de pension 55-60-65 du PTB

Le gouvernement De Wever-Bouchez essaie de vendre le démantèlement de nos pensions comme une nécessité. Mais ce n’est pas une fatalité, c’est un choix politique. Nos pensions sont tout à fait payables si on répartit la richesse de manière plus équitable. Et avec notre plan 55-60-65, nous protégeons le droit au repos et à la liberté à la fin de notre vie.

Mercredi 10 décembre 2025

Par Kim De Witte, député et spécialiste pensions du PTB

Depuis des mois, ça bouge dans notre pays. Douze manifestations nationales et deux grèves générales ont eu lieu depuis janvier – du jamais vu en 25 ans. Cette pression sociale fait vaciller le gouvernement, qui peine à faire passer ses plans.

Résultat : la réforme des pensions est reportée d’un an, le malus pension est affaibli et le recul du droit à la pension anticipée est atténué. Mais nous ne voulons pas seulement bloquer les mauvais plans. Nous voulons défendre notre alternative, notamment notre plan 55-60-65 :

  • Ramener l’âge légal de la pension à 65 ans. Celles et ceux qui veulent travailler plus longtemps doivent pouvoir le faire. Mais personne ne doit être obligé de travailler jusqu’à 67 ans. Pour la grande majorité des gens, c’est tout simplement infaisable.
  • Rétablir le droit à la pension anticipée dès 60 ans, après 40 années de travail. Et pour celles et ceux qui ont exercé un métier pénible pendant 35 ans, la possibilité de partir plus tôt. Nous ne sommes pas égaux face à la mort. Les travailleurs et travailleuses des métiers pénibles vivent en moyenne 6 à 9 ans de moins. Ils doivent donc pouvoir prendre leur pension plus tôt.
  • Mettre en place des aménagements de fin de carrière pour tous les travailleurs âgés de 55 ans et plus, afin que le travail reste tenable pour les travailleurs plus âgés.

Le repos et la liberté à la fin de sa vie ne sont pas un privilège ni une faveur du patron ou du gouvernement. C’est un droit. Un droit conquis par la classe travailleuse, financé par les cotisations sociales, qui sont le salaire différé des travailleurs et travailleuses.

Et ce droit, il est parfaitement payable, si on répartit un peu mieux la richesse. Voici nos trois propositions concrètes :

  1. S’attaquer au ver qui ronge notre sécurité sociale. Les cotisations patronales fondent plus vite que les banquises du pôle Nord : déjà 16 milliards d’euros en moins par an. C’est de l’argent qui devrait aller à la sécurité sociale et à l’État, mais qui file tout droit dans les poches des actionnaires. Et le gouvernement De Wever-Bouchez veut porter ce montant à 19 milliards d’ici 2029. Un chiffre énorme. Nous voulons examiner tous ces cadeaux et supprimer ceux qui ne créent pas d’emplois. Ainsi, on peut récupérer au moins 3 milliards d’euros par an.
  2. Une taxe des millionnaires de 2 % sur le 1 % le plus riche. Cela peut rapporter 8 milliards par an. Et s’attaquer à la fraude et à l’évasion fiscales. En renforçant les moyens de l’inspection fiscale – au lieu de les démanteler –, on peut récupérer au moins 2 milliards d’euros de plus par an.
  3. Moins d’argent pour les F-35 et le matériel de guerre. Plus d’argent pour les pensions. Rien qu’avec cela, on peut économiser 4 milliards d’euros par an.

Le droit à la pension a été conquis par la lutte. Depuis toujours, il y a une pression : d’en bas pour élargir ce droit, d’en haut pour le restreindre. Le statu quo n’existe pas. Soit on reconquiert notre droit au repos et à la liberté, soit on le perd entièrement.

Ces vingt dernières années, les reculs se sont enchaînés : depuis le Pacte de solidarité entre les générations de 2005 jusqu’à aujourd’hui. Le gouvernement De Wever-Bouchez veut maintenant porter le coup de grâce : économiser 4 milliards par an sur nos pensions – déjà parmi les plus basses d’Europe de l’Ouest. Avec le malus pension, c’est un montant bien plus élevé encore qu’ils veulent nous retirer sur les prochaines décennies. Et on sait tous que ce malus ne fera que devenir plus sévère. Soit on travaille jusqu’à 67 ans – et bientôt 70 – soit on perd une grosse partie de sa pension.

Alors, que choisit-on ? Transformer la hausse de la productivité de notre travail en plus de temps libre, sans perdre en niveau de vie ? Ou tout sacrifier à la compétitivité, au chiffre d’affaires, aux profits des actionnaires ? Voilà l’enjeu de la bataille pour nos pensions.

Nous sommes plus forts qu’on ne le pense. Si nous faisons front tous ensemble, nous pouvons reconquérir notre droit à la pension. Les partis de l’Arizona prétendent que les actions ne les touchent pas. Et pourtant, aucune mesure sur les pensions n’a encore été votée. Nous, on sait bien ce que ça veut dire 😉