Par Steven De Vuyst et Ben Van Duppen
Même s'il reste encore deux ans avant les prochaines élections communales, Bart De Wever se concentre déjà sur octobre 2024. Il a peur des coalitions où le PTB participe à la majorité et met donc notre parti sur la même ligne que le parti raciste qu’est le Vlaams Belang. Même un enfant comprendrait à quel point cette comparaison est absurde : le cordon sanitaire existe pour isoler les partis racistes ; il ne peut donc en rien s'appliquer à un parti fondamentalement antiraciste comme le PTB. Mais alors, pourquoi a-t-il si peur de la participation du PTB à une majorité ? Eh bien, parce que ce que nous faisons à Borgerhout et Zelzate est totalement différent de ce que Bart De Wever veut dicter en Flandre.
Depuis 2012, le PTB est aux commandes avec Groen et Vooruit (anciennement sp.a) dans le district anversois de Borgerhout. Un petit district, densément peuplé et jeune, où la coalition progressiste a obtenu une large majorité après six premières années de gouvernance, et poursuit depuis lors sur la voie de gauche. Sa politique contraste fortement avec celle de la majorité communale d'Anvers, où Bart De Wever lui-même règne en maître, mais elle est manifestement appréciée par les habitants de Borgerhout. Depuis 2018, le PTB est monté dans la majorité d’une deuxième commune (avec Vooruit) : la ville de Zelzate en Flandre-Orientale.
Le contraste entre les coalitions progressistes de gauche et le modèle De Wever est frappant. Dans le modèle De Wever, on choisit invariablement d'économiser sur les personnes et les services, par exemple en privatisant les soins aux personnes âgées, et en investissant dans des projets de prestige inutiles et au coût exorbitant, comme l'absurde creusement d'un tunnel aux quais de l'Escaut ou l'impossible pont cyclable sur l'Escaut. Dans la même ville, le district de Borgerhout rompt avec ce cadre de coupes et d'économies. Au contraire, il y a une politique sociale et le district investit dans des organisations qui relient les gens. Borgerhout s'engage en faveur de la solidarité entre les personnes, plutôt qu'en faveur du « diviser pour mieux régner » de la majorité au pouvoir à la Ville d’Anvers. En temps de crise, le modèle De Wever économise sur le monde associatif et sur les organisations sociales et culturelles. Or, c’est sur celles-ci que mise Borgerhout, et cela marche. Pendant la crise du coronavirus, le district a eu en un rien de temps des centaines de volontaires, dans toutes les rues de Borgerhout, qui se sont activement entraidés. Et qui continuent à le faire.