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Le 8 mars, poursuivons le chemin de l’égalité entre les femmes et les hommes

Le 8 mars, nous manifesterons pour les droits de femmes. Pour rendre justice à Julie, assassinée l’an dernier par un récidiviste sexuel. Pour Amandine, aide-ménagère, dont le salaire ne permet pas de finir le mois. Pour Fatima qui touche une pension de misère. Pour Giorgia, Farah et Lise, qui portent la charge de soin des enfants et du ménage et sont au bout du rouleau. La progression vers l’égalité entre les femmes et les hommes est lente. Très lente. Tous les chiffres l’attestent. La situation se dégrade même. Mais les rendez-vous sont là pour poursuivre ce chemin vers l’égalité.

Mardi 25 février 2020

10 chiffres sur les inégalités entre les femmes et les hommes

  1. Les femmes consacrent 8 heures de plus par semaine à s'occuper du ménage que les hommes.

  2. 42 % des femmes dans le monde ne peuvent travailler en raison de la charge familiale qu’elle porte.

  3. De bons services publics et la semaine des 30h sans perte de salaire peut offrir du temps à toutes et tous et réduire l’écart salarial.

  4. La différence de salaire en Belgique est de plus de 20 % entre les femmes et les hommes.

  5. 45 % des femmes travaillent à temps partiel.

  6. Le salaire à 14 euros de l’heure, c’est un minimum. En particulier pour les femmes, vu que les secteurs aux bas salaires sont très féminins (aides-ménagères, puéricultrices…).

  7. La pension moyenne des femmes en Belgique est de 900 euros contre 1250 euros pour les hommes.

  8. La pension minimum à 1500 euros nets après 40 ans de carrière : c'est donc encore mieux pour les femmes

  9. En 2019, 23 femmes sont mortes en Belgique parce qu'elles étaient des femmes.

  10. Dans notre pays, 100 viols sont commis chaque jour. Et seules 11 % des victimes portent plainte.

10 rendez-vous en Belgique pour l'égalité entre les femmes et les hommes

En 2019, c'était une première. Un appel à la grève des femmes en Belgique était lancé par le collecti.e.f 8 maars. Plusieurs centrales syndicales avaient rejoint cet appel à passer à l’action. Cette année encore, le collectif appelle à la grève les 8 et 9 mars prochains. Le PTB et son mouvement de femmes, Marianne, soutiennent cet appel et participeront aux différentes actions qui auront lieu ces jours-là.

  1. Bruxelles | 8 mars 2020 | Manifestation nationale pour les droits des femmes | Marche Mondiale des Femmes et Collecti.e.f 8 maars | Départ à 14h à la Gare Centrale

  2. Anvers | 8 mars 2020 | La Marche des Femmes - unies pour les droits des femmes | Collecti.e.f 8 Maars | Départ à 13h30 au Stadswaag, arrivée à 14h au Festival de la grève des femmes 

    + Festival de la grève des femmes | Collecti.e.f 8 Maars | De 14h à 18h sur la De Coninckplein 

  3. Gand | 8 mars 2020 | Marche pour les droits des femmes | Collecti.e.f 8 maars | Départ à 13h et arrivée au Stadshal pour un programme enthousiaste et musical + 9 mars 2020 | Grève des femmes | UGent Women's Strike en ACOD UGent 

  4. Liège | 8 mars 2020 | Cycloparade féministe | Collectives et Ardentes | 14 heures, Place de l'Yser 

  5. Charleroi | 8 mars 2020 | Cortège contre les Inégalités | Femmes de Mars et citoyen(s) | 9h à 13h, Marché de Charleroi

  6. Namur | 8 mars 2020 | Action du collecti.e.f 8 mars 

  7. Ostende | 8 mars 2020 | Jette ton tablier dans la bataille | Marianne

  8. Courtrai | 8 mars 2020 | Jette ton tablier dans la bataille | Marianne | 16h30 à la gare

  9. Louvain | 8 mars 2020 | Le Collecti.e.f 8 maars appelle à se rendre à la manifestation à Bruxelles.

  10. Dans tout le pays | 9 mars2020 | des actions diverses et variées (grève, arrêt de travail, action symbolique…) sur le lieu de travail.

Pourquoi continuer à se mobiliser pour le droit des femmes ?

1. Pour corriger la trop lente progression vers l'égalité

Les femmes dans notre pays restent discriminées sur le marché du travail. Et ce sont encore les femmes qui prennent toujours majoritairement en charge les tâches des soins aux enfants et du ménage. Elles sont 82 % à s'occuper de la cuisine ou des tâches ménagères chaque jour, pour seulement 32 % des hommes. Les femmes consacrent en moyenne 8 heures de plus par semaine à s'occuper des enfants et du ménage que les hommes. 

La Belgique a d'ailleurs régressé dans le classement de l'Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Elle est descendue de la 6ème place à la 8ème depuis 2005. Et notamment en raison d’une dégradation dans la répartition des tâches domestiques. 

Toute cette part de travail « gratuit » que les femmes prennent en main permet en fait de ne pas devoir trop investir dans des services publics. En effet, tant que les femmes prendront en charge les soins aux enfants ou aux parents directement, les pouvoirs publics ne doivent pas investir dans des infrastructures comme des crèches ou des maisons de repos de qualité. De quoi faire des économies et éviter encore une fois aux plus riches de contribuer à la société en payant des impôts. À l’inverse, les mesures d’austérité contre les services publics mises en place pour épargner les multinationales et les millionnaires touchent en premier lieu les femmes et renforcent l’inégalité.



Les femmes sont les plus impactées par la très mauvaise répartition des richesses dans notre société. Selon les calculs d'Oxfam, 42 % des femmes dans le monde ne peuvent avoir un travail rémunéré « en raison d'une charge trop importante du travail de soin qu'on leur fait porter dans le cadre privé/familial », contre seulement 6 % des hommes. Pour Oxfam, la conclusion est claire : « Les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d'un système économique qui les discrimine et les cantonne dans les métiers les plus précaires et les moins rémunérés, à commencer par le secteur du soin. »

2. Pour rehausser les salaires trop bas des femmes

Même si des lois existent pour garantir l'égalité salariale, dans la réalité, ce n'est pas le cas. L'écart salarial en Belgique est de plus de 20 % entre les femmes et les hommes. Le plus gros facteur expliquant cet écart, c'est le fait que 45 % des femmes travaillent à temps partiel. Et dans la majorité des cas, il ne s'agit pas d'un choix mais de contraintes économiques ou d'impossibilité de concilier la vie de famille avec le travail faute de services publics suffisants.

Un autre facteur qui explique l'écart salarial, ce sont les salaires généralement plus bas que les femmes reçoivent car elles travaillent dans des secteurs moins bien payés. 

Un secteur typiquement féminin qui est actuellement en mouvement et revendique des hausses de salaire est celui des aides ménagères et des titre-service. Elles gagnent en moyenne 11,5 euros brut de l'heure. Des salaires bien trop bas pour vivre correctement d'autant plus que c'est un métier qui use la santé. 

Augmenter le salaire minimum et le ramener à 14 euros/h, comme le demande la FGTB, est d'autant donc plus favorable pour les femmes. Ce montant constitue le salaire minimum à atteindre pour pouvoir payer ses factures et se permettre encore quelques petits extra.

3. Pour gagner la pension minimum de 1500 euros 

Le travail à temps partiel, les salaires trop bas des femmes, ... ont aussi des conséquences sur les pensions. La carrière moyenne d’une femme est de 36,6 ans. La majorité des femmes n'atteignent donc jamais une carrière suffisante pour avoir une pension complète.

L'écart des pensions entre les femmes et les hommes monte à 30 %, le montant de la pension moyenne des femmes en Belgique est de 900 euros contre 1250 euros pour les hommes. Une femme pensionnée sur trois en Belgique vit avec une pension inférieure à 750 euros par mois. 

Depuis septembre, le PTB mène campagne pour une pension minimum à 1500 euros net par mois et ceci après 40 ans de carrière. Une pension minimum dont les femmes seraient encore plus les gagnantes car outre le montant qui augmente, c'est aussi la carrière nécessaire pour avoir cette pension minimum qui raccourcit.

4. Pour mettre fin aux violences faites aux femmes

En 2019, 23 femmes sont mortes en Belgique parce qu'elles étaient des femmes. C'est ce qu'on appelle des féminicides. Une des victimes s'appelait Julie Van Espen. Elle est morte assassinée à Anvers en mai 2019. L'affaire a fait grand bruit car le meurtrier a été libéré par la justice en attendant le traitement de son appel, alors qu'il s'agit d'un récidiviste sexuel. Même son père l'avait signalé comme dangereux. Cette affaire a montré la sous-estimation des violences au niveau de la justice dans notre pays. 

La violence envers les femmes est sous-estimée et minimisée, peu de plaintes aboutissent et sont très souvent classées sans suite. On estime que, dans notre pays, 100 viols sont commis chaque jour. Et seules 11 % des femmes portent plainte. Une femme sur quatre est forcée à des relations sexuelles par son partenaire. Un quart des femmes interrogées ont été importunées physiquement sur leur lieu de travail.

Le PTB plaide pour un plan d'actions pour lutter contre les violences. Ce plan comprendrait l’engagement de personnel adéquatement formé au sein de la police, de la justice et des services d'accueil aux victimes. Cela peut faire baisser les obstacles au dépôt de plainte. Les plaintes doivent être mieux suivies et puissent aboutir pour que cesse aussi l'impunité. Il faut également plus de places d’accueil des femmes victimes de violence ainsi que de l'investissement dans la prévention. Mais tout cela ne prendra forme que si la lutte contre les violences deviendra une priorité politique. 

5. Pour mieux répartir les tâches liées à la famille, avec de bons services publics et la semaine des 30h

Si les services collectifs (comme les crèches) étaient plus développés – pour accueillir les enfants, notamment – et si le temps de travail était mieux réparti (en appliquant la semaine de 30 heures sans perte de salaire, par exemple) pour offrir plus de temps pleins à toutes et tous, l'écart salarial pourrait se réduire. Si la semaine des 30h devient la nouvelle norme du temps plein, cela offre beaucoup plus de possibilité pour les femmes de travailler temps plein. Tout bénéfice aussi pour leurs carrières et leurs pensions. Cela poserait également les bases pour un meilleur partage des tâches puisque le temps de travail serait mieux réparti au sein des couples. 

La lutte des femmes, ça nous concerne tous 

Comme les femmes sont plus souvent discriminées et dans des situations précaires, elles n'ont souvent pas d'autre choix que d'accepter de moins bons emplois pour s'en sortir. C’est ainsi que les grands patrons utilisent les femmes comme main d’œuvre bon marché et flexible pour faire pression vers le bas sur l'ensemble des salaires. Une forme de dumping social, en somme. 

Quand nous luttons pour les droits des femmes, pour l'augmentation de leur salaire et des pensions, pour une meilleure répartition du temps de travail et des tâches domestiques, contre les violences qu'elles subissent… tout le monde, femmes et hommes, vont en bénéficier. 

Bel exemple aussi en France, où Emmanuel Macron veut également réformer les pensions pour les tirer vers le bas. Les femmes françaises se mobilisent dans la lutte qui s'est mise en route depuis maintenant plus de 60 jours. Elles organisent notamment des flashmob dans les manifestations qui prennent de plus en plus d'ampleur. Femmes et hommes luttent ensemble contre cette réforme dont les femmes sont les grandes perdantes.