L'Arizona coupe dans les soins : « On paie, et Big Pharma reste à l'abri »
« Vous pouvez acheter un sac plein de pilules chez le pharmacien pour quelques euros », se plaignait le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA) en novembre. Il voulait en effet plus d'argent pour les avions de chasse F-35. Selon lui, ça pouvait tout à fait venir de la sécurité sociale. Aujourd’hui, il est parvenu à ses fins.

Le gouvernement Arizona veut économiser près d'un milliard d'euros sur nos soins de santé l'année prochaine. Et c'est à nous qu'il veut faire payer la facture.
Le ministre Frank Vandenbroucke vise principalement les dépenses élevées dans les médicaments. « Super », pensez-vous peut-être. « Il va enfin faire quelque chose contre les prix exorbitants exigés par les entreprises pharmaceutiques ? »
Mais non. Les grands coupables, selon Vandenbroucke, ce sont... les patients, qui prendraient trop de médicaments. La solution selon Arizona : rendre les médicaments plus chers.
Les entreprises pharmaceutiques jubilent. Car pendant que Vandenbroucke nous montre du doigt, il les laisse tranquilles.
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
La mutuelle Solidaris l'a calculé : plus de la moitié des gens seront touchés. Certains verront leur facture de médicaments augmenter de plus de 100 euros par an.
« Les entreprises pharmaceutiques jubilent, ajoute notre cheffe de groupe à la Chambre, Sofie Merckx. Car pendant que Vandenbroucke nous montre du doigt, il les laisse tranquilles. Pourtant ce sont elles qui, année après année, exigent des prix de plus en plus élevés pour leurs médicaments et réalisent ainsi des bénéfices toujours plus fous. »
Quant aux Engagés, ils avaient crié haut et fort, lors de la formation du gouvernement, que les soins de santé n'allaient pas être mis au régime. Ils ont menti.
Oui, on pourrait dépenser moins pour les médicaments. Mais d'une autre manière : en réduisant ces prix exorbitants. C'est ce qu'on dit depuis des années avec le PTB.
C'est une question de choix politique. Nous choisissons la sécurité sociale et la santé des gens. L'Arizona choisit les profits de Big Pharma.
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Nous avons donc lancé le « modèle kiwi », un système de marchés publics pour les médicaments, qui nous permettrait de réduire fortement nos dépenses.
« Mais les mutuelles ont aussi une bonne proposition, poursuit Sofie Merckx. Elles veulent que les prix de nos pilules et injections soient fixés selon des critères fixes et non des critères arbitraires dictés par les profits. Nous pourrions également économiser un milliard d'euros par an de cette manière. »
« C'est une question de choix politique, conclut-elle. Nous choisissons la sécurité sociale et la santé des gens. L'Arizona choisit les profits de Big Pharma. »