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L’agression de Trump contre le Venezuela appelle une vaste mobilisation

Trump se tient prêt pour une nouvelle guerre d’agression : contre le Venezuela. Si cela devient réalité, il risque d’embraser toute la région caraïbe et l’Amérique latine au sens large.

Lundi 1 décembre 2025

No war on Venezuela

Foto Shutterstock

Le président américain Donald Trump passe à la vitesse supérieure dans son plan visant à mettre le Venezuela au pas, avec « Operation Southern Spear ». Pour cela, le Pentagone déploie une véritable flotte de guerre au large des côtes vénézuéliennes. Le plus grand porte-avions du monde, l’USS Gerald Ford, l’a rejointe, avec à son bord 5 000 marines et plus de 75 avions, dont des avions de combat F/A-18. Dix des célèbres bombardiers F-35 stationnés dans la voisine Porto Rico ont également été mobilisés.

Lors de bombardements américains contre des embarcations transportant de prétendus « narcoterroristes », plus de 80 personnes ont déjà été tuées – dont plusieurs non-Vénézuéliens. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk et Human Rights Watch ont condamné ces actions comme totalement illégales et les ont qualifiées « d’exécutions sommaires ».

Trump annonce maintenant également une action militaire sur le territoire vénézuélien, « possiblement très prochainement ». Pour accroître encore la tension, il a déclaré le 29 novembre l’espace aérien vénézuélien « fermé ». C’est déjà en soi un acte d’agression, illégal au regard de toutes les règles du droit international. Le gouvernement vénézuélien ne s’est pas laissé faire et continue d’autoriser les vols à destination et en provenance de ses aéroports. Le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil a qualifié les menaces militaires de Trump de « coloniales » et d’atteinte illégale à la souveraineté du pays. Le président Maduro a envoyé une lettre à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et à tous ses États membres, dans laquelle il accuse les États-Unis de vouloir s’emparer des énormes réserves pétrolières de son pays.

Que le « changement de régime » et l’expulsion ou l’assassinat du président vénézuélien Nicolás Maduro soient leur objectif – avec une prime de 50 millions de dollars sur la tête de Maduro – Trump et ses acolytes l’annoncent désormais au grand jour. Cela s’inscrit dans la longue tradition de coups d’État et d’interventions de l’impérialisme américain dans son « arrière-cour » latino-américaine.

Une nécessaire résistance internationale

Maduro serait à la tête d’un grand cartel de la drogue, le Cartel de los Soles, classé par les États-Unis comme « organisation terroriste étrangère ». Fake news de A à Z. Selon le World Drug Report 2025 des Nations unies, le Venezuela ne joue pratiquement aucun rôle dans le circuit latino-américain de la drogue. La propre Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis confirme que le pays ne connaît aucune culture illégale significative et qu’il n’est impliqué que dans environ 5 % des routes de contrebande. Ignacio Ramonet, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, explique dans le podcast Kantelpunt que « Trump a des ambitions néocoloniales, et veut mettre la main sur les immenses richesses du Venezuela — pas seulement le pétrole et le gaz, mais aussi l’or et d’autres métaux précieux ».

Parce que le Venezuela tente de suivre sa propre voie progressiste, et entretient de bonnes relations avec Cuba et d’autres pays d’Amérique latine, ainsi qu’avec les pays des BRICS (dont la Chine et la Russie), le président Maduro se voit maintenant affublé du surnom de « narcocommuniste ».

Les mesures dures et les menaces de Trump contre le Venezuela constituent autant de violations graves des principes les plus élémentaires du droit international, du droit de la guerre et des règles diplomatiques. Mais c’est le dernier des soucis de Trump, qui s’en vante même.

Trump semble cependant laisser la porte entrouverte à la diplomatie et aux négociations avec le Venezuela. Il sait aussi qu’une invasion du Venezuela ne sera pas simple. Aux États-Unis, 76 % de la population s’oppose à une intervention américaine visant à renverser Maduro. Dans la région, des pays importants comme la Colombie, le Mexique et le Brésil condamnent très fermement l’interventionnisme américain et contribuent à organiser la résistance contre celui-ci. D’où l’importance de développer la résistance à cette agression au niveau international.

Et la Belgique, et l’Union européenne ?

Le gouvernement belge et l’Union européenne sont réticents à l’idée d’une nouvelle aventure militaire américaine dans une région importante du Sud global. Mais ils sont encore plus réticents à aller à l’encontre de Trump. Le gouvernement se tait lâchement. L’Union européenne ne va pas plus loin que des déclarations générales de soutien au droit international, au dialogue et à l’intégrité territoriale.

L’indignation et la volonté d’agir sont bien présentes parmi les mouvements pacifistes, les syndicats, les mouvements sociaux, les comités de solidarité, les universitaires. On y entend qu’une attaque contre le Venezuela constitue une attaque contre le droit international, le droit à l’autodétermination et au développement souverain des peuples et pays du Sud global, et contre la paix. Partout, des voix s’élèvent pour diffuser une information correcte, pour passer à l’action, pour unir les forces contre la militarisation et la guerre. Dans la rue et dans les parlements, dans les quartiers et les entreprises, dans les cafés et sur les campus. No pasarán !