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Garantir la santé et la sécurité face au corona

5 mesures du PTB pour affronter la deuxième vague Le gouvernement impose toute une série de mesures à la population mais pour faire face à cette deuxième vague, il doit maintenant lui-même agir de toute urgence. Le PTB propose cinq mesures indispensables pour résister au coronavirus et faire en sorte que respecter les mesures imposées soit supportable pour tout le monde.

Mercredi 21 octobre 2020

  1. Tout le monde doit être en sécurité au travail
  2. Tester plus et plus vite
  3. Plus de moyens pour les soins
  4. Du soutien plutôt que des sanctions
  5. Localiser le virus

La première décision du gouvernement Vivaldi a été une restriction drastique de nos contacts sociaux. Nous n’avons plus droit qu’à un seul contact étroit en dehors du foyer. Les restaurants et les cafés sont fermés. Entre minuit et 5 heures du matin, il nous est même interdit de nous trouver en rue.

Le fait que la responsabilité soit une fois de plus ramenée unilatéralement sur le plan individuel passe mal. On demande aux gens de se comporter différemment, mais, parallèlement, rien n’est fait pour remédier aux circonstances qui font qu’il est souvent difficile pour les gens d’éviter une contamination.

Pour le PTB, il faut procéder autrement. Nous avons cinq propositions.

1. Tout le monde doit être en sécurité au travail

Les gens doivent pouvoir travailler en toute sécurité. Les entreprises doivent être contraintes de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé de leur personnel.

Les gens veulent travailler, mais seulement s’ils sont en sécurité. Et c’est là que ça coince.

La population se voit imposer des règles contraignantes, que tout le monde est tenu de respecter. Par contre, pour les entreprises, les règles ne sont que des recommandations. Or, les règles devraient également être contraignantes pour les entreprises.

Un service d’inspection sociale fort est nécessaire pour garantir le respect de ces règles. Le gouvernement doit donc consacrer à l’inspection sociale plus de personnel et de ressources pour effectuer des contrôles préventifs et faire respecter les règles de sécurité dans les entreprises.

Aujourd’hui, les inspecteurs sociaux au service de l’aide sociale ne sont que 136 pour toute la Belgique. Cela représente un inspecteur pour... 2 194 entreprises.

« On a deux collègues à l'hôpital. Pourtant, nous avons dû faire grève pendant 13 jours pour obtenir des mesures de sécurité » Les ouvriers d'AB InBev Jupille 

Les entreprises n’appliquent pas toutes les règles de la même manière pour éviter la contamination. Selon la FEB et le Voka, les organisations patronales les plus puissantes du pays, les recommandations pour travailler en toute sécurité ne sont qu’une « boîte à outils de bonnes pratiques et de suggestions » et « pas une liste de contrôle ». Donc, les patrons ne se sentent pas obligés d’appliquer réellement les règles.

Ils veulent également éviter que les syndicats se mêlent des règles de sécurité. Or, nous voulons justement que les syndicats soient impliqués partout. La question de la mise en pratique concrète des règles doit être abordée en concertation avec les Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) dans lesquels sont représentés les syndicats.

Ce que nous voulons, c’est un maximum de protection, pas un maximum de profits.

 

2. Tester plus et plus vite

Nous devons mettre en place un système de dépistage plus efficace : un réseau dense de « villages » de tests à grande échelle, de centres de dépistage locaux et d’équipes de dépistage mobiles. Les laboratoires doivent recruter du personnel supplémentaire afin que les résultats des tests soient disponibles dans un délai de 24 heures et le gouvernement doit mettre en place un plan de formation national.

Le seul moyen de savoir où se trouve le virus et de prendre des mesures ciblées est le dépistage massif. Sept mois après qu’ait éclaté la pandémie de coronavirus, nous ne disposons encore d’aucune stratégie de dépistage. En cause : des années de négligence en matière de prévention et de soins de santé de base.

Pourtant, même après la première vague, la politique n’a pas changé. Aujourd’hui, après avoir dû faire la queue pendant des heures dans les centres de dépistage, les gens attendent plusieurs jours avant de recevoir les résultats de leur test. Les patients restent trop longtemps dans le doute quant à leur état de santé.

« Un test le mercredi et une réponse le dimanche ? Les temps d'attente sont trop longs » - Anne Delespaul, médecin généraliste et spécialiste Santé du PTB

L’accord gouvernemental reconnaît pour la première fois que ces longs délais d’attente posent problème. Le gouvernement promet de prendre des dispositions pour permettre « de réagir à terme dans les 24 heures et de maîtriser rapidement une éventuelle épidémie ».

Les négociateurs n’ont-ils pas compris que nous sommes actuellement en plein rebond de l’épidémie ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) soutient depuis le mois de mars que ces 24 heures sont une condition indispensable pour lutter efficacement contre l’épidémie.

L’accord gouvernemental n’offre aucune solution concrète. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un réseau dense de villages de tests à grande échelle, de centres de dépistage locaux et d’équipes de dépistage mobiles capables d’intervenir dans les collectivités. Pour réduire les délais d’attente des résultats d’analyse, il est urgent de recruter davantage de personnel de laboratoire et d’améliorer ses conditions de travail.

 

3. Plus de moyens pour les soins

Il faut du personnel supplémentaire et augmenter les salaires dans les soins de santé maintenant, pas l’année prochaine. La charge de travail doit être réduite dès à présent afin d’éviter que le secteur ne s’effondre et garantir des soins de qualité à chaque patient.

Les héroïnes et héros des soins de santé sont sur les rotules. Il suffit d’écouter les médecins généralistes, les infirmières à domicile et le personnel des hôpitaux et des maisons de repos.

Pour sauver des vies, ils ont déplacé des montagnes. Pendant des mois, le personnel de la santé a travaillé en double horaire, envoyé au front sans le matériel de protection nécessaire et sans directives claires.

Maintenant que l’adrénaline de la première vague est retombée, on mesure les dégâts. Un soignant sur cinq pense à arrêter. Ils sont encore plus nombreux à être au bord du burn-out. Sur le plan émotionnel, le bilan est lourd.

L’accord gouvernemental prévoit de consacrer des moyens à l’accompagnement psychosocial. C’est bien, mais cela ne suffira pas.

« Nous sommes à court de ressources. Non seulement financièrement, mais aussi humainement » - Nadège, infirmière de Charleroi

La pandémie de coronavirus révèle douloureusement la pénurie structurelle en personnel et en ressources dont souffrent tous les domaines de nos soins de santé. En première ligne, les généralistes sont débordés par les appels de patients inquiets, d’une part, et la paperasse, d’autre part. Le personnel infirmier et les professionnels de la santé des maisons de retraite et des hôpitaux regardent les chiffres augmenter avec la peur au ventre.

L’accord gouvernemental de la Vivaldi confirme la décision de dégager des moyens supplémentaires pour les soins de santé. Aux 402 millions destinés au fonds d’urgence (« fonds blouses blanches ») créé l’année dernière à l’initiative du PTB, il faut ajouter les 600 millions d’euros obtenus grâce à l’accord pour le secteur fédéral des soins arraché l’été dernier. Au total, les blouses blanches ont donc obtenu 1 milliard d’euros grâce à leur détermination.

L’accord gouvernemental reste cependant très vague à propos de la date où le personnel verra la couleur de cet argent. Or, il n’y a pas de temps à perdre : c’est maintenant qu’il faut embaucher et augmenter les salaires et non dans quelques mois.

Il faut agir dès aujourd’hui. Cela peut se faire en engageant des étudiants et des stagiaires. En créant une réserve de personnel médical et infirmier, en concertation avec les travailleurs. En déployant du personnel de soutien pour prendre en charge les tâches logistiques et administratives qui incombent actuellement au personnel soignant.

Il faut également prendre des mesures urgentes pour soutenir les médecins généralistes.

À la lecture de l’accord gouvernemental, il semble que la notion d’urgence ait échappé aux négociateurs. Un poste de commissaire fédéral du coronavirus a été créé. Pedro Facon est donc chargé d’organiser la gestion de l’épidémie de manière centralisée. Reste à savoir s’il en aura l’occasion et si sa tâche ne se limitera pas à la « coordination des politiques des Régions », comme le stipule l’accord gouvernemental.

 

4. Du soutien plutôt que des sanctions

Il faut aider les gens, et non les sanctionner. Les personnes placées en quarantaine doivent conserver leurs revenus. Nous devons déployer des agents de prévention dans les quartiers. Mettre uniquement l’accent sur la responsabilité individuelle ne fonctionnera pas : ce dont nous avons besoin, c’est avant tout de mesures de soutien collectives.

On demande aux gens de se comporter autrement, mais, parallèlement, rien n’est fait pour remédier aux circonstances qui font qu’il est souvent difficile pour les gens d’éviter une contamination.

Il suffit de penser aux trams et aux bus bondés dans les grandes villes. Il suffit de penser aux abattoirs de Westvlees, à AB InBev, et à d’autres grandes entreprises où les règles de sécurité ne sont toujours pas respectées. Où les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de faire grève pour que les mesures adéquates soient prises. Il suffit de penser à ces milliers de familles nombreuses, qui vivent dans de petits appartements, et ne bénéficient d’aucun soutien lorsque l’un de leurs membres doit être placé en quarantaine.

« Mes collègues ont perdu 70% de leur salaire. Elles étaient confrontées à un choix : payer les factures ou acheter de la nourriture » - Laeticia, aide ménagère et déléguée syndicale

Pourquoi ne contrôle-t-on pas plus le respect des règles de sécurité sur le lieu de travail ? Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas conserver leurs revenus s’ils doivent être placés en quarantaine ? Il est totalement inacceptable que les patients qui prennent leurs responsabilités et restent chez eux soient financièrement pénalisés pour cela ?

Pourquoi n’augmente-t-on pas les capacités dans les transports publics ? Pourquoi n’entend-on personne dire qu’il faudrait revoir la méthode de suivi des contacts ? Au lieu de faire appel à des centres d’appel commerciaux pour identifier les contacts, il faut déployer des agents de prévention pour aider les gens qui doivent être placés en quarantaine.

Mais ce type de soutien à la population, pourtant absolument indispensable, n’est pas une priorité pour le gouvernement. Pendant ce temps, nos généralistes de Médecine pour le Peuple peinent à trouver de l’aide pour des choses aussi simples que faire les courses pour un patient en quarantaine.

Au contraire, l’accent est de plus en plus mis sur le « respect des règles ». Les personnes qui ne sont pas en mesure de suivre correctement les mesures de quarantaine font l’objet de contrôles et de sanctions.

 

5. Localiser le virus

Nous devons savoir où se trouve le virus. Le gouvernement doit de toute urgence obtenir des chiffres relatifs aux lieux de contamination.

Le gouvernement n’a toujours pas une vision claire de la situation. Il prend du jour au lendemain des décisions importantes qui ont un impact majeur sur la vie sociale de l’ensemble de la population, sans savoir exactement où les gens attrapent le virus.

« Nous avons besoin de savoir où se trouvent les foyers de contamination pour éteindre ces incendies » - Sofie Merckx, médecin généraliste et députée fédérale PTB 

De l’autre côté de la frontière, nos voisins parviennent pourtant bien à recueillir des chiffres sur les lieux de contamination. C’est le seul moyen d’agir de manière ciblée. En France, par exemple, on sait qu’une contamination sur cinq se produit sur le lieu de travail. Il n’est pas normal que de tels chiffres ne soient pas encore disponibles dans notre pays.

Peut-être certaines personnes voient-elles d’un mauvais œil que ces chiffres puissent remettre en question l’idée selon laquelle les contaminations se feraient principalement dans la sphère privée ?