Explosion du coût de la vie, gel de salaires, désinvestissements dans les services publics, etc. alors quʼune poignée de patrons se font des milliards sans être taxés. Cela vous dit quelque chose ? Cʼest normal. La classe travailleuse britannique connaît les mêmes difficultés quʼici et ailleurs. La bonne nouvelle ? Elle sʼest lancée dans le plus grand mouvement social de ces 30 dernières années…
« Enough is enough ». Trop cʼest trop. Cʼest la campagne que des syndicats, des associations et des députés de gauche viennent de lancer pour « lutter contre la misère imposée à des millions de personnes par l'augmentation des factures, les bas salaires, la pauvreté alimentaire, les logements insalubres et une société gérée uniquement par une élite riche » selon les organisateurs (lire plus ici). Leurs revendications sont claires :
1. Une vraie augmentation de salaire
2. Réduction des factures d'énergie
3. Fin de la pauvreté alimentaire
4. Des logements décents pour tous
5. Taxer les riches
En quelques jours, la pétition du même nom avait récolté… 200 000 signatures.
Un mouvement structuré
Ce mouvement ne tombe pas du ciel. Depuis des mois, la classe travailleuse de toute le pays se bat. Les cheminots ont lancé le mouvement en juin. Fin du mois, ils étaient 50 000 a mener une grève dʼune ampleur jamais vue depuis les années 1980. La raison ? La volonté du gouvernement dʼattaquer leurs conditions de travail, réduire lʼemploi… bref, continuer la casse du rail initiée il y a des décennies par le gouvernement très à droite de Margaret Thatcher. Pas question pour le RMT (National Union of Rail, Maritime and Transport Workers), puissant syndicat du chemin de fer, dirigé par le populaire Mick Lynch : « Nous avons vu comment les autres travailleurs britanniques ont perdu des droits. Pour nous, c’est la bataille d’une vie : si nous n’arrivons pas à un accord, les cheminots seront plus pauvres, aussi bien dans l’emploi qu’à la retraite, et ils seront mis en danger, comme on a pu le voir dans de très nombreux services publics dans le pays, avec des personnels externalisés vers le privé et toujours soumis à des pressions sur leurs salaires, leurs emplois et leurs conditions de travail. Pas le choix, et les cheminots britanniques le savent : on doit la gagner, cette lutte ! » (Interview dans lʼHumanité, 11 juillet 2022)
Dʼautres secteurs se sont lancés depuis dans la bataille. Dernier en date : les postiers, qui annoncent une grève de quatre jours pour arracher des augmentations salariales. La campagne Enough is enough, à peine née, grandit déjà à une vitesse vertigineuse. Pour se rendre compte de lʼampleur du mouvement, un coup dʼoeil à la carte des piquets de grève mise à jour en temps réel, suffit… Ces dernières semaines, les actions se comptaient par centaines. Et ce nʼest quʼun début, selon le responsable syndical Robert Poole : « Appelez cela comme vous voulez, "l'été de la colère", "l'été de la solidarité" ou même "l'été chaud de la grève", nous vivons une époque sans précédent. » (Article de Morning Star à lire ici)