« Face au gouffre qui sépare aujourd’hui la Commission européenne des citoyens, le PTB propose des mesures ambitieuses et originales, explique Marc Botenga, tête de liste PTB aux élections européennes. Il faut notamment diviser par trois le salaire du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. » Les salaires des autres commissaires européens seraient adaptées en fonction. « Avec une rémunération globale dépassant les 32 000 euros par mois, Juncker, gagne en effet en un mois presque le double de ce que gagne un travailleur européen moyen, soit environ 17 000 euros brut par an », dénonce celui qui pourrait être le premier député européen de la gauche radicale belge.
Et de poursuivre : « Avec leurs salaires, les commissaires européens ne peuvent pas comprendre ce que vivent les travailleurs ou les pensionnés qui peinent à boucler le mois avec leur revenu. » Aujourd’hui, l’Union européenne compte en effet 10 % de travailleurs pauvres, contre 7 % il y a 10 ans.
Pour la séparation entre Big Business et Commission européenne
Le PTB propose en outre de bloquer les portes tournantes entre les institutions européennes et les multinationales. « Durant les sept années qui suivent la fin de son mandat, un commissaire ou un député européen ne pourra exercer un mandat important auprès d’une banque, d’une multinationale ou d’une société cotée en Bourse », précise Marc Botenga.
On a également récemment appris que plusieurs multinationales, dont Bayer (Monsanto), Uber ou encore Google, avaient offert un million d’euros aux partis traditionnels européens. « Le PTB veut interdire les contacts de lobbying non déclarés et le financement des partis politiques par les multinationales, déclare Marc Botenga. Il faut instaurer une séparation entre Big Business et les institutions européennes. »
« L’influence des multinationales sur les politiques de l’Union européenne est en partie basée sur un système de salaires mirobolants et de portes tournantes, un système de corruption indirecte et légale, poursuit le candidat de la gauche qui pique. » Les exemples ne manquent d’ailleurs pas, de l’ancien président de la Commission, José Manuel Barroso, passant chez Goldman Sachs à peine son mandat fini, au belge Karel De Gucht passé chez ArcelorMittal, en passant par le Commissaire au Climat, Miguel Arias Cañete, qui dirigeait… des entreprises pétrolières.
« Ce système des portes tournantes garantit que les hauts fonctionnaires européens viennent souvent du monde des multinationales ou des institutions financières et y retournent aisément après leur carrière politique, précise Marc Botenga. Il faut y mettre un terme, autrement, il est trop facile pour les multinationales de placer leurs hommes et femmes aux postes clés de décision politique. »
Les propositions piquantes du PTB pour mettre fin à l’Europe du fric :
- Nous divisons par deux les salaires plantureux des commissaires et des députés européens. Ce montant ne pourra dépasser un plafond fixé à 10.000 euros brut par mois. Les extras non transparents ou non justifiés seront abolis.
- Dans le cas du président de la Commission européen, Jean-Claude Juncker, l'établissement de ce plafond de 10 000 euros brut par mois signifie donc une division par trois de sa rémunération actuelle (environ 32 200 euros par mois)
- Nous mettons fin à la politique d’arrière-boutique. Les négociations et réunions du Conseil européen, de l’Eurogroupe, du Mécanisme européen de stabilité, de l’Ecofin, etc. doivent être rendues publiques, par retransmission directe en streaming, ainsi que sous forme de rapports publics officiels.
- Nous bloquons les portes tournantes entre les institutions et les grandes entreprises. Durant les sept années qui suivent la fin de son mandat, un commissaire ou un député européen ne pourra exercer un mandat important auprès d’une banque, d’une multinationale ou d’une société cotée en Bourse.
- Nous interdisons les contacts de lobbying non déclarés et voulons des registres de transparence obligatoires. Nous obligeons les parlementaires à signaler tous contacts de lobbying, y compris en dehors de l’enceinte du parlement.
Découvrez ici le programme complet du PTB pour les élections européennes.