Découvrez ce que le gouvernement veut imposer à la rentrée (et comment les arrêter)
Pendant les vacances, le gouvernement a finalisé un accord aux conséquences lourdes pour les travailleurs et travailleuses. Mais rien n’est encore joué. Voici ce que contient vraiment l’accord d’été et pourquoi on peut encore l’arrêter.

Le malus pension : jusqu’à 25 % de pension en moins
C’est l’une des principales attaques du gouvernement sur nos pensions. Il veut obliger un maximum de personnes à travailler jusqu'à 67 ans. Pour l’imposer, il a créé le « malus pension ».
Avec ce malus, votre pension pourrait être réduite de 5 % pour chaque année de pension prise avant l'âge de 67 ans. Vous arrêtez à 62 ans ? Vous risquez de perdre 25 % de votre pension ! Une femme sur deux qui part en pension anticipée sera touchée.
Travailler toujours plus longtemps
Alors qu’il prévoit de s’attaquer à tous les mécanismes qui permettent de s’arrêter avant 67 (prépensions, pensions anticipées et autres), le gouvernement ne prévoit toujours aucune mesure pour les métiers pénibles. Pourtant, on sait que nous ne sommes pas tous égaux face aux problèmes de santé et à l’âge. Mais évidemment, pour des ministres qui sont assurés de toucher une pension maximum, ça ne fait pas une grande différence…
Le gouvernement s’attaque aussi durement aux pensions dans les services publics. Julie, institutrice, perdrait 270 euros par mois si la réforme est appliquée.
Semaine de 45h, primes de nuit rabotées…
Un autre grand volet de l’accord d’été concerne le travail et la flexibilité.
L’interdiction générale du travail de nuit est supprimée, ce qui permettra aux patrons de l’imposer plus facilement, en contournant les syndicats. Et, dans des secteurs comme le commerce, les primes de nuit ne seront plus payées qu’entre minuit et 5h. Résultat : jusqu’à 600 euros de moins par mois pour des milliers de travailleurs qui bossent avec des horaires compliqués, avec un impact lourd sur la santé et la vie de famille.
C’est ça que le gouvernement appelle « mieux récompenser le travail » ?
D’autre part, les employeurs pourront demander 360 heures supplémentaires par an, dont 240 sans devoir payer de sursalaire. Avec quelles conséquences ? Prenons Jean, un jeune travailleur qui a trouvé un boulot. Lors de son engagement, on lui demande de signer une annexe pour prester des heures supplémentaires « volontaires ». Le deal est assez clair : s’il ne signe pas l’annexe, pas de signature de contrat. L’annexe implique que la durée de travail hebdomadaire est augmentée à 45 heures par semaine en moyenne et l'employeur décide à quel moment les heures au-delà de 38 heures seront prestées chaque semaine. Jean a besoin de ce boulot, d’autant plus maintenant avec la limitation des allocations de chômage dans le temps. Il n’a donc d’autre choix que d’accepter de signer l’annexe.
En plus, les horaires dans le commerce deviendront encore plus flexibles, avec plus de soirées et de dimanches travaillés.
Quant à la durée des préavis, elle est limitée. Les travailleurs qui ont donné de nombreuses années à une entreprise pourraient donc être renvoyés à moindre coût.
« Il n’y a pas d’argent »… sauf pour la guerre
Le gouvernement prévoit 34 milliards d'euros pour investir dans la guerre.
De quoi ravir l’industrie de l’armement, tout en augmentant la militarisation et le risque de guerre.
Le gouvernement casse nos pensions pour acheter 11 avions de chasse F-35 supplémentaires.
La contestation sociale muselée ?
Évidemment, le gouvernement sait que ces plans vont susciter une grande résistance. Et il prévoit des mesures qui lui permettront de faire pression sur la protestation.
Concrètement, il souhaite pouvoir interdire arbitrairement des organisations jugées « radicales », sans même une condamnation par la justice.
Les premiers à être dans le viseur sont des mouvements de solidarité avec la Palestine et des activistes pour le climat.
Et ceux qui s’opposent à la vision de société de l’Arizona risquent d’être les prochains sur la liste : syndicats, ONG, mouvement pour la paix…
De nombreuses organisations ont déjà dénoncé ce projet antidémocratique (Ligue des Droits humains, Greenpeace, syndicats…).
On peut les faire reculer
Depuis la mise en place du gouvernement Arizona, la mobilisation des syndicats et du monde associatif s’est développée dans la durée. La pression a d’ailleurs déjà obligé le ministre des Pensions à modifier son projet de malus pension.
Après une première avancée concernant les courtes périodes de maladie, une deuxième modification de l'accord de gouvernement est actée pour le chômage économique. Une troisième adaptation est attendue pour les périodes de maladie plus longues.
Cela montre que la mobilisation paie. D’autant plus que rien n’est encore joué. Tous ces projets doivent encore être écrits, débattus et votés au Parlement. Ce ne sont pour l’instant que des intentions.
L’automne sera donc chaud. Et un grand rendez-vous est déjà donné : les syndicats appellent à une manifestation massive le 14 octobre à Bruxelles.
Nous ne voulons pas de leur société du chacun-pour-soi et du tout-à-la-guerre, taillée sur mesure pour les super-riches, au détriment des travailleurs, des jeunes et des personnes les plus vulnérables.
Et ensemble, on peut les arrêter.
Prochains rendez-vous de la résistance sociale
- ManiFiesta, 13 et 14 septembre, Ostende. La fête de la Solidarité est le moment de rassembler toutes celles et ceux qui se battent pour une autre société. Débats, concerts, rencontre, ateliers… C’est l’endroit parfait pour faire le plein d’espoir et de solidarité en vue de la rentrée chaude qui nous attend. Infos et tickets sur www.manifiesta.be.
- Manifestation nationale des syndicats, 14 octobre, Bruxelles.