L’AIP, c’est l’accord entre patrons et syndicats négocié en février dernier qui fixe les augmentations de salaire et conditions de travail pour les deux prochaines années. Un projet d’accord est actuellement discuté dans les centrales syndicales. Mais un nombre important de syndicalistes rejette le projet d’accord. Les résultats de tous ces débats devraient être connus définitivement le 26 mars prochain.
Des miettes
Le projet d’accord prévoit que les travailleurs du pays pourront avoir un maximum de 1,1% d’augmentation de salaire pour les deux prochaines années. « Des miettes, dénonce Christiane, déléguée syndicale dans l’IT. Quand on sait que les profits des entreprises ont explosé … » Ce sont effectivement des miettes quand on voit que la part des salaires dans les richesses produites par les travailleurs n’a cessé de diminuer sous le gouvernement Michel. Une récente étude du PTB montre que les travailleurs ont perdu 9 milliards d’euros avec le saut d’index, le blocage des salaires, les réductions de cotisations sociales … Un montant qui est directement parti faire grossir les profits des grandes entreprises. Ce sont des miettes comparées aux augmentations salariales obtenues ces derniers mois par les métallos néerlandais ou les travailleurs allemands (jusqu’à plus de trois fois supérieures au maximum prévu dans l’AIP).
Comment est-on arrivé à des augmentations si faibles ?
Ce qui empêche des augmentations de salaire est une loi, appelée la loi de 1996. « C’est une mauvaise loi. Elle corsète les salaires, elle les enferme dans des limites beaucoup trop strictes », explique Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC.