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Culture : le Codeco doit rendre des comptes

Qui a (encore) fermé la culture ? C’est la question posée par le PTB lors du débat de rentrée ce mercredi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Grâce à la contestation venue du Nord et du Sud du pays, tous les partis semblent aujourd’hui « regretter » cette mesure jugée inutile par les épidémiologistes et disproportionnée par le conseil d'État. Mais qui a pris cette décision et pourquoi aucun des ministres n’a utilisé son droit de veto ? Le PTB demande la transparence des décisions du Codeco et qu’une réelle reprise de la culture, toujours pas acquise, puisse se faire le plus rapidement possible.

Vendredi 14 janvier 2022

« La seule raison pour laquelle le PS, Ecolo et le MR disent aujourd’hui s’être “trompés” concernant la culture c’est grâce à la très belle vague d’indignation et de résistance qui a permis de garder les lieux ouverts. Plus de 10 000 personnes ont manifesté au Mont des Arts le 26 décembre et de nombreux lieux culturels sont restés illégalement ouverts. Le public et les travailleurs/travailleuses de la culture qui se sont mobilisés ont infiniment plus de courage que les dirigeants de ce gouvernement et de ce pays », a lancé Amandine Pavet, députée à la Fédération Wallonie-Bruxelles ce mercredi 12 janvier, jour de rentrée du Parlement.

Alors qu’aucun expert ne recommandait cette fermeture des lieux culturels, alors que tout le monde avait dit « plus jamais ça », les dirigeants politiques ont une fois de plus décidé, à la veille de Noël, de fermer les salles de spectacles, de théâtre, de concert, les cinéma - bref, tous ces lieux qui nous permettent de vivre pendant cette crise et de respirer un peu. Au lendemain de cette décision, des épidémiologistes se sont insurgés avec colère contre ces mesures qu’ils jugent « anti-scientifiques », « ni proportionnées », « ni nécessaires » et menant à « la perte de confiance totale de la population ».

Amandine Pavet a dénoncé le double discours du ministre-président Jeholet, du ministre Gilkinet et de la ministre de la culture Bénédicte Linard, représentée au codeco par chacun d’entre eux. « Il ne s’agit pas de dire partout dans les médias qu’on protège la culture, il s’agit de le faire. Or, on a pu lire noir sur blanc dans la presse¹ que quand le ministre Jeholet (MR) qui représente la Fédération Wallonie-Bruxelle ou le ministre Gilkinet (Ecolo) ont eu l’occasion de mettre leur veto sur la fermeture des lieux culturels, ils ne l’ont pas fait. »

Le ministre Jeholet l’a d’ailleurs confirmé en évoquant les prochains Codeco : « On a toujours à un moment donné la faculté de dire qu’il n’y aura pas consensus sur cet outil [le baromètre, NdlR]. La question est trop importante aujourd’hui pour dire que l’on va accepter quelque chose qui nous convient à moitié. Il faut avoir le courage de dire non. » Si ces deux ministres tenaient réellement à défendre la culture, pourquoi ne pas avoir eu le courage de dire « NON », lors du Codeco du 22 décembre ? Car il ne l’ont pas dit, c’est sûr. Le ministre-Président Bruxellois Vervoort (PS) a expliqué au parlement bruxellois le principe de consensus tout en affirmant que personne ne s’est opposé à la fermeture de la culture (voir la vidéo).

Comment le PS, Ecolo et le MR ont-ils pu accepter cette décision irrationnelle ? C’est ce que qu’on aimerait savoir. Nous interpellerons prochainement les autres gouvernements. Le ministre-président Di Rupo ne s’est par exemple jamais vraiment exprimé sur sa position concernant la fermeture de la culture, tout comme le socialiste Dermagne. Rappelons que ce n'est pas la première fois que Di Rupo sacrifie la culture.

Les gens ont le droit de savoir qui défend quelle position dans les coulisses obscures du Codeco auquel personne ne comprend plus rien. Le PTB demande aux partis présents autour de la table de faire toute la clarté sur les positions de leurs ministres lors des prochains Codeco. Dans un souci de transparence, la diffusion des discussions ayant lieu en Codeco et la publication d’un compte-rendu détaillé devrait à chaque fois être rendu public et accessible à la population qui subit directement les prises de décisions des dirigeants politiques.


Il est temps que la culture reprenne la place essentielle qu’elle mérite dans notre société.

Malgré une très belle victoire de la mobilisation, la culture n’a jamais pu reprendre réellement. Les salles de spectacle n’ont connu que 70 jours d’ouverture sans restrictions depuis mars 2020 tandis que d'autres secteurs n’ont cessé de tourner à plein régime. La limite de 200 personnes peu importe la taille des salles est, par exemple, toujours d'application et oblige de manière inutile un grand nombre d’entre elles à annuler des représentations.

Il s’agit d’un choix politique qui fait passer les intérêts économiques largement devant le bien-être et les droits démocratiques de la population.

Le PTB défend :

> l’annulation immédiate de la limitation de 200 personnes pour permettre au plus grandes salles d’accueillir plus de spectateurs en fonction d’une proportion de la capacité.

> la transparence des décisions prises au codeco, leur diffusion et la publication des comptes rendus.

> les aides doivent être relancées d’urgence, accessibles à tous les travailleurs, travailleuses, lieux impactés et ce jusqu'à la reprise à 100% des activités culturelles. Nous pensons également aux jeunes qui sortent des études et qui ne reçoivent à l’heure actuelle aucun soutien.

> un réel plan ventilation doit être mis en place avec : des normes claires et fixes de qualité de l’air, un cadastre des besoins et un financement à 100% des installations pour les salles qui ne disposent pas encore d’un système performant.

> l’annulation du CST et la gratuité du testing.


 


1.De Morgen - 23 décembre : « Jeholet, ministre-président de la Communauté française a fait une brève objection au sujet du secteur culturel mais n'a pas opposé son veto. Les personnes présentes y ont vu surtout un acte symbolique. Le fait qu'il ait déclaré publiquement par la suite qu'il n'avait reçu aucun soutien lors de la réunion ne fait pas grande impression : il a été impliqué dans le processus de décision dès le début. »