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Contrat du siècle de la SNCB : les ONG et les syndicats doivent être entendus

« Pas d'argent public pour les trains de l'apartheid », « pas de contrat public qui tue nos emplois ». C’est ce qu’ont entendu les députés PTB venus soutenir les associations palestiniennes, les ONG pour la paix et les syndicats réunis devant le Conseil d’État pour s’opposer au choix de la SNCB de confier la construction de trains à l’entreprise espagnole CAF.

Lundi 8 septembre 2025

Quelqu'un tient une banderole avec écrit "Vrede" : "paix".

Le 23 juillet dernier, le conseil d’administration de la SNCB – où siègent la plupart des partis traditionnels – a confirmé son choix de privilégier CAF pour le renouvellement d'environ 600 automotrices AM30. Un contrat dit « du siècle » car le montant s’élève à près de 3 milliards d’euros d’argent public. Des concurrents comme Alstom, ainsi que les ONG Intal, Vrede vzw, 11.11.11 et Al-Haq Europe, ont introduit un nouveau recours au Conseil d’État contre cette décision.

CAF contribue directement au projet du tramway de Jérusalem. Un réseau reliant les colonies israéliennes situées dans les territoires palestiniens occupés, à Jérusalem-Ouest. Ces infrastructures jouent un rôle clé dans les crimes de guerre et l'expansion de la politique de colonisation.

Nabil Boukili

Député à la Chambre

Il poursuit : « Choisir une entreprise directement impliquée dans les colonies israéliennes, c’est cautionner la violation du droit international et la répression du peuple palestinien. Comme le rappelle Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour la Palestine, qui a interpellé le ministre de la Mobilité, on ne fait pas affaire avec des génocidaires. »

Au-delà de la question des droits humains, le choix de CAF risque d’avoir de lourdes conséquences pour les travailleurs d’Alstom. La Belgique dispose de sites à Bruges et à Charleroi : plus de 2000 personnes y travaillent.

« Les différents partis présents au conseil d’administration prétendent défendre la réindustrialisation du pays, mais leurs administrateurs font le choix de sacrifier notre production locale », ajoute notre députée de Flandre-Occidentale, Natalie Eggermont. « Les syndicats nous alertent pourtant : choisir CAF serait une “décision fatale” pour le site d’Alstom à Bruges, menaçant plus de 600 emplois directs ainsi que l’ensemble des sous-traitants. »

« Si rien n’est fait, nous suivrons la même voie que Van Hool : les pouvoirs publics cessent leurs commandes alors que nous avons les travailleurs et le savoir-faire, puis c’est l’usine qui ferme. Nous ne laisserons pas faire un nouveau bain de sang social dans la région », avertit-elle.

Les députés attendent l’issue du recours, mais notre députée fédérale et cheminote, Farah Jacquet, annonce d’ores et déjà qu’elle interpellera le ministre de la Mobilité, Jean-Luc Crucke, pour que de telles décisions n’aient plus lieu : « Il n’est pas question que notre entreprise publique, censée montrer l’exemple, se rende complice de la colonisation israélienne et de la fermeture de nos usines. Les règles sur les marchés publics doivent être revues en profondeur afin de protéger l’emploi local et d’assurer le respect du droit international. »