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Comment Trump prépare ses troupes pour une guerre sur tous les fronts

Lundi 20 janvier 2025, Donald Trump et son équipe investiront la Maison-Blanche. Le même jour, les syndicats et des mouvements sociaux manifesteront massivement contre son cabinet de guerre. L'administration Trump est depuis longtemps prête à lancer l'attaque sur au moins trois fronts.

Mercredi 27 novembre 2024

Premier front : une guerre contre les travailleurs aux États-Unis

Trump a mené campagne en se présentant comme « l’ami de la classe travailleuse ».

Or, c’est tout le contraire. Il veut bloquer le salaire minimum et démanteler massivement les services publics, refuse d’étendre l'assurance maladie, et tente de museler les syndicats.

Elon Musk : ministre de l'Efficacité gouvernementale

Elon Musk, l'homme le plus riche de la planète, et le milliardaire Vivek Ramaswamy dirigeront ensemble le Département de l'Efficacité gouvernementale.

Au programme : licenciements massifs dans les instances gouvernementales, démantèlement progressif des services publics, « purge » de l'appareil d'État de tous les fonctionnaires « non loyaux ».

Abolition de toutes les règles contre la pollution de l'eau, les PFAS, les combustibles fossiles et les normes de travail, considérées comme « bureaucratiques » et comme une « entrave » au profit maximum.

Deuxième front : accroître la tension internationale

L'administration Trump se prépare à mener une politique très agressive envers la Chine. Le futur président veut entraîner le monde dans une nouvelle guerre froide contre son « rival systémique ».

Il veut notamment augmenter les droits de douane sur tout ce qui vient de Chine, mais aussi sur les importations européennes. Cela ne fera qu'augmenter les prix aux États-Unis et frappera durement l'industrie en Europe.

Trump veut aussi intensifier les exercices militaires en mer de Chine méridionale, afin de préparer son armée gigantesque à de potentielles interventions.

Marco Rubio : ministre des Affaires étrangères

Rubio veut maximiser l’effort de guerre contre la Chine : « Nous devons nous préparer à une guerre avec la Chine, car celle-ci veut un autre ordre mondial et ne respecte pas les règles. »

Rubio souhaite appliquer plus de mesures visant à mettre la pression sur des pays qui refusent de marcher au pas des États-Unis. Il souhaite par exemple étendre le blocus illégal contre Cuba.

Il affirme également soutenir pleinement Netanyahu et souhaite continuer à aider militairement Israël dans la colonisation et l'annexion de la Cisjordanie et de Gaza.

Pete Hegseth : ministre de la Défense

Trump a déclaré qu’il serait « le président de la paix ». Mais il a nommé un militariste extrémiste et impérialiste au poste de ministre de la Défense. Hegseth est un vétéran de l'armée et un présentateur de Fox News.

Il a qualifié la Russie de « station-service avec un drapeau ».  Cela montre bien le regard qu’il pose sur le reste du monde : pour lui, ce n’est qu’un ensemble de matières premières à placer sous le contrôle de Washington.

John Ratcliffe : directeur de la CIA

John Ratcliffe est sans aucun doute l'un des va-t-en-guerre les plus véhéments.

Il est ultra-fidèle à Trump. Il a été son directeur du service de renseignement national à la fin de son premier mandat.

Il a divulgué des informations confidentielles des services de renseignement dans son poste précédent pour faire réélire Trump.

Il plaide entre autres pour une agression ouverte contre l'Iran.

Mike Huckabee : ambassadeur des États-Unis en Israël

Huckabee est un fanatique religieux favorable à la colonisation totale de la Palestine. Pour lui, « il n’y a pas de Cisjordanie ». Il n’y a qu’Israël.

Encore pire, d’après lui, les Palestiniens, « ça n'existe pas vraiment. » (“There’s really no such thing as a Palestinian.”)

Troisième front : une guerre contre les travailleurs migrants

Lors de sa campagne, Trump a prétendu défendre la classe travailleuse et la paix. Son nouveau cabinet montre que c'est tout le contraire.

Les mesures contre la classe travailleuse aux États-Unis et les nouvelles guerres ne sont pas du tout populaires. Cela coûte des sommes astronomiques, qui ne peuvent donc pas être investies dans le logement, la sécurité sociale ou les transports publics.

C'est la raison pour laquelle Trump prépare un troisième front : une campagne massive de déportations de millions de travailleurs migrants hors du pays. Alimentant ainsi le racisme, il crée le « bouc émissaire idéal ». Diviser pour mieux régner.

Tom Homan : contrôle des frontières

Tom Homan a été nommé « tsar des frontières ». Un nom qui en dit long.

Sous le président Obama, Homan avait déjà réalisé un nombre record d'expulsions, ce qui lui avait valu le surnom d’« expulseur en chef ».

Trump compte sur lui pour déporter encore plus de personnes, via des raids et d'immenses camps de prisonniers à la frontière du Texas.

Que ce soit sur le fond ou la forme, les paroles d’Homan sont teintées de fascisme.

Ces dix dernières années, les mouvements populaires ont connu un essor incroyable aux États-Unis. Les médias n’en parlent pas.

Il y a pourtant une résurgence des syndicats, la One Million Woman March, le mouvement de lutte pour des logements décents dans les villes, le mouvement antiraciste et, plus récemment, l'important mouvement pro-palestinien parmi les jeunes.

Trump veut mettre en place un cabinet d'extrême droite et autoritaire en réponse à ces mouvements. Son nouveau gouvernement tentera d’étouffer les mouvements populaires.

Trump ne parviendra pas à les faire taire. Le 20 janvier 2025, jour de son investiture, des manifestations massives auront lieu à Washington DC et dans des centaines d’autres villes à travers les États-Unis. Nous envoyons tout notre soutien au mouvement de masse contre la prise de pouvoir par les milliardaires.

Peter Mertens

Secrétaire général