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Comment Conner Rousseau compte s’attaquer à ton index et pourquoi c’est dangereux

Renier les promesses électorales est en train de devenir une habitude. En voici une nouvelle preuve. Après le vol des pensions, le président de Vooruit, Conner Rousseau, ouvre désormais la porte à un vol de l’indexation.

Vendredi 14 novembre 2025

Une manifestante le 14 octobre dernier à Bruxelles.

Vooruit avant les élections : « Nous sommes les défenseurs de votre index. »

Vooruit après les élections : « Nous proposons de modifier votre index, ce qui vous fera perdre des dizaines de milliers d’euros. »

Pour boucler le budget, Conner Rousseau veut passer ponctuellement à un index calculé en euros – et plus en pourcents, ce qui en fait une indexation fixe et plus proportionnelle – pour les soi-disant « hauts salaires ». Il reste volontairement flou sur le montant. Pas sans raison. S’il ne vise que les très hauts salaires, sa proposition ne rapportera rien. Où qu’il fixe la limite, le grand gagnant de ces manipulations de l’index sera toujours le patronat. Un nouveau cadeau est-il en préparation pour les grandes entreprises ?

En quoi consiste le vol de l’index de Rousseau ?

Dans Het Laatste Nieuws du 8 novembre, le président de Vooruit déclare : « Vous savez que j’ai proposé en 2022 un index d’urgence en euros. Jusqu’à un revenu suffisamment élevé – non, je ne vais pas me fixer sur un montant – il faut absolument garantir un index complet à tout le monde. »

Il ne cite aucun chiffre, mais donne sur VTM l’exemple de sa femme de ménage, qui continuerait à recevoir son index normal. Ainsi, en dessous d’un certain seuil salarial, les employés conservent leur index. Au-delà, tout le monde reçoit un montant forfaitaire en euros, quel que soit le salaire.

Cela a des conséquences. Si Rousseau fixe effectivement la limite au salaire de sa femme de ménage, de nombreux travailleurs risquent de perdre une partie de leur index. Examinons quelques exemples.

Jeanine, femme de ménage, gagne 15,52 euros bruts de l’heure, soit 2 112 euros bruts par mois. Avec un index de 2 %, son salaire augmente de 42,24 euros. Dans la proposition de Rousseau, elle reçoit simplement 42,24 euros. Aucune différence.

Sander, 35 ans, superviseur logistique à Anvers, gagne 4 288 euros bruts par mois. Avec un index de 2 %, son salaire augmenterait de 85,76 euros, mais avec l’index en euros, il ne reçoit que 42,24 euros. Soit à peine la moitié de son index. Même si cette mesure est ponctuelle, il ne rattrapera jamais cette perte. À la fin de sa carrière, cela lui aura coûté 27 934 euros.

Mike, 29 ans, travaille en continu dans la chimie et gagne 5 115 euros bruts par mois. Avec un index de 2 %, son salaire augmenterait de 102,30 euros, mais avec l’index en euros, il ne reçoit que 42,24 euros. Lui non plus ne rattrapera jamais cette perte. À la fin de sa carrière, cela lui aura coûté 38 550 euros.

L’index en euros coûte des dizaines de milliers d’euros sur toute une vie aux travailleurs dont les salaires dépassent les plus bas. C’est un vol d’index !

Un index fixe plutôt qu’en pourcentage peut sembler social : les bas salaires gardent leur index, les autres reçoivent moins que ce à quoi ils ont droit. Mais appliquer le principe « plus tu gagnes, moins tu reçois » à l’index est une fausse solution. Voici pourquoi, en trois points :

1. L’index protège le pouvoir d’achat de tous. L’index est un système neutre qui protège le pouvoir d’achat de chacun contre la hausse des prix. Il empêche les gens de perdre du revenu à cause de l’inflation. Sans index complet, bien plus de personnes sombreraient dans des difficultés financières. Où fixer la limite ? Une mère célibataire avec un salaire médian qui ne reçoit pas d’index en pourcentage devra quand même payer un loyer plus cher, faire des courses plus chères, etc. L’index n’est pas une augmentation de salaire, c’est simplement un moyen de suivre la hausse du coût de la vie, et encore, avec du retard. Conclusion : qui ne reçoit pas d’index normal en pourcentage s’appauvrit, quel que soit son salaire.

2. L’État et la sécurité sociale perdent des recettes. Le système actuel en pourcentage rapporte plus à l’État et à la sécurité sociale, car les hauts salaires paient proportionnellement plus d’impôts à chaque indexation. Avec un montant en euros au lieu de pourcentages, l’État perd des recettes, tant en sécurité sociale qu’en impôt sur le revenu, ce qui creuse le déficit budgétaire et entraînera à l’avenir des hausses d’impôts et des économies sur les pensions et les indemnités maladie pour compenser. Des mesures qui, comme un boomerang, frapperont les revenus modestes et moyens.

3. L’index n’est pas un outil de redistribution. Si l’on veut lutter contre les inégalités, il faut le faire via les impôts, pas via l’index. Les travailleurs aux très hauts salaires (comme les cadres dirigeants) peuvent souvent négocier des avantages supplémentaires (bonus, actions, etc.), tandis que les bas et moyens revenus dépendent de l’index. Le système actuel fonctionne pour tous, et c’est précisément sa force. Il est universel.

Nos trois alternatives pour équilibrer le budget :

  • La tax shift est un cadeau de 8 milliards d’euros aux grandes entreprises. On peut l’annuler à court terme et récupérer 2 à 3 milliards d’euros.  
     
  • Un impôt de 2 % sur les fortunes supérieures à 5 millions d’euros, ce qui rapporterait 7 à 8 milliards d’euros par an.  
     
  • Stopper les dépenses de guerre, ce qui permettrait d’économiser des milliards.