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Colombie : la gauche remporte le premier tour de la présidentielle

Pour la première fois de son histoire, le grand pays sud-américain peut être présidé par un progressiste. Gustavo Petro est arrivé devant lors du premier tour de lʼélection présidentielle ce dimanche 29 mai. Avec 40 %, il devance Rodolfo Hernandez, un millionnaire populiste surnommé le « Trump colombien ». Si le second tour sʼannonce indécis, le peuple colombien exprime sa volonté de rupture avec le néolibéralisme.

Lundi 30 mai 2022

Lʼélection de ce dimanche 29 mai sʼest déroulée sous haute tension. Petya Obolensky, député bruxellois du PTB, fait partie dʼune délégation d’observateurs internationaux aux côtés de députés et de représentants de partis et d’organisations d’une vingtaine de pays : « Le candidat de gauche Gustavo Petro est arrivé en tête du premier tour avec plus de 40 % malgré un contexte extrêmement difficile (plusieurs régions du pays confinées par les paramilitaires, menaces de mort contre Petro, refus du gouvernement colombien d’utiliser un logiciel informatique international pour le comptage, pression de patrons sur leurs travailleurs…). »

Un résultat encourageant dans un pays dirigé depuis son indépendance par la droite et lʼextrême droite, soutenues par le géant voisin américain. « Cʼest une première historique pour la gauche dans ce pays qui joue un rôle géostratégique décisif pour tout le continent latino-américain. Mais le danger d’ingérence va sʼaccentuer durant les trois prochaines semaines pour empêcher la gauche d’accéder à la présidence. »

Le « Trump colombien », candidat surprise

Cʼest en effet le 19 juin prochain que le second tour est prévu. Un second tour où on retrouve un outsider : Rodolfo Hernandez. Ce « Trump colombien » est sorti de nulle part, sans parti et sans programme mais avec une puissance financière importante. Hernandez a fait campagne sur les réseaux sociaux en promettant une rupture avec le « système » et lʼ« establishment »… tout en étant lui-même millionnaire… « Ce candidat surprise, donné à moins de 10 % dans les sondages il y a deux semaines, a profité du rejet du peuple colombien pour les politiques néolibérales quʼentendait poursuivre Federico Gutierrez, le candidat conservateur du camp sortant. Mais les inégalités sociales énormes, la gestion catastrophique de la pandémie, les cadeaux aux plus riches et les attaques contre la classe travailleuse des gouvernements précédents expliquent le dégoût des Colombiens pour le pouvoir sortant... » continue le député du PTB sur place depuis plusieurs jours. Gutierrez arrive en effet à moins de 24 %, soit 3 % de moins que son rival populiste.

Une victoire difficile mais possible

Si la victoire du camp progressiste sera difficile à arracher vu la puissance du camp dʼen face – qui peut compter sur le soutien actif des États-Unis qui considèrent ce territoire comme son jardin privé – et le fait que les conservateurs risquent fort de se ranger derrière le Trump local, jamais le pays nʼa été si proche dʼun modèle de rupture avec les politiques néolibérales. « Surtout, le peuple colombien sort dʼun mouvement social inédit. Une grève générale nationale de plus de deux mois a bousculé le pays lʼété dernier pour résister aux plans antisociaux du gouvernement. Quelques mois plus tard, la gauche, portée par la coalition « Pacto Historico » (Pacte Historique) composée de forces progressistes, dont le parti communiste, et dont Gustavo Petro est le candidat, a remporté les élections législatives. « Le résultat de ce dimanche montre le soutien populaire pour le candidat du Pacte Historique et la volonté de changement du peuple colombien après des décennies de néolibéralisme et de répression des mouvements populaires », conclut Petya Obolensky.