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Benjamin Pestieau (PTB) : « Comme au 19e siècle, les libéraux autoritaires cherchent à diviser, à travestir la réalité, appuyés par les plus riches. Mais nous avons le nombre »

Benjamin Pestieau, secrétaire général adjoint du PTB : « Comme au XIXe siècle, les libéraux autoritaires cherchent à diviser, à travestir la réalité, appuyés par les plus riches. Mais nous avons le nombre. Montrons ce nombre le 14 octobre prochain, dans les rues de Bruxelles. »

Vendredi 26 septembre 2025

Benjamin Pestieau

Il y a plusieurs années, j’ai participé à un débat électoral face à Georges-Louis Bouchez, devant une classe d'élèves de sixième secondaire. Lors des présentations, celui qui allait devenir plus tard président du MR expliquait qu’il représentait le Parti libéral, « le plus vieux parti de Belgique », et ajoutait que c’était « le Parti qui avait fondé la démocratie belge ».

Quand vint mon tour, j’ai apporté un correctif : le Parti libéral n’a pas fondé la démocratie belge, mais bien la démocratie bourgeoise belge. Ou, pour le dire autrement, l’autoritarisme libéral. La nuance est essentielle. À la naissance de la Belgique, seul 1 à 2 % de la population avait le droit de vote. La grande majorité en était exclue : ouvriers, paysans, femmes…

Je n’avais pas terminé ma phrase que Georges-Louis Bouchez s’est emporté. Gesticulations, cris, tentative de me faire taire. Je n’ai pas pu ajouter que cette démocratie libérale belge, c’était aussi l’interdiction du droit de grève, la surveillance et l’interdiction fréquente des associations ouvrières, la répression brutale des manifestations. Des dizaines d’ouvriers ont perdu la vie lors de grèves et de rassemblements.

Il a fallu près d’un siècle de luttes pour arracher à cette démocratie libérale, démocratie des riches et démocratie contre le peuple, les premiers droits démocratiques. Rien n’a été concédé. Tout a été conquis au prix de combats : le suffrage universel, le droit de grève, le droit de manifester, le droit pour les ouvriers et ouvrières de s’organiser réellement. C’est dans ces luttes que les premières législations sociales ont vu le jour : l’abolition du travail des enfants, la journée des huit heures, l’indexation automatique des salaires, les premiers congés payés, la généralisation d’une véritable sécurité sociale.

En résumé, la démocratie libérale signifiait démocratie pour les nantis et tyrannie pour les travailleurs et les couches populaires. C’est le mouvement ouvrier qui a imposé, par la lutte, des droits démocratiques et sociaux.

Aujourd’hui, les Bouchez de ce monde semblent vouloir emprunter le chemin inverse. Toujours avec la même rhétorique :

« Nous ne voulons pas restreindre la liberté d’expression, mais… »

« Nous ne sommes pas contre le droit de grève, mais… »

« Nous ne contestons pas le droit d’organisation, mais… »

Et après ces « mais », viennent les restrictions à la liberté d’expression, les tentatives de limiter le droit de grève, d’interdire des organisations. Le libéralisme semble renouer avec ses origines : l’autoritarisme libéral, où seuls les riches et les puissants pouvaient s’exprimer et s’organiser, tandis que les travailleurs étaient méprisés, réprimés, humiliés.

C’est pour cela que nous devons nous mobiliser dans les jours qui viennent. Chaque conquête démocratique a été arrachée à l’autoritarisme libéral. Rien ne nous a été donné, en particulier notre droit d’expression, de contestation et de manifestation. Comme au XIXe siècle, les libéraux autoritaires cherchent à diviser, à travestir la réalité, appuyés par les plus riches. Mais nous avons le nombre. Montrons ce nombre le 14 octobre prochain, dans les rues de Bruxelles.