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Benjamin Pestieau : "Ensemble, on peut construire un mouvement capable de faire reculer l’Arizona"

Depuis janvier, la Belgique vit au rythme des manifestations contre le gouvernement Arizona. Benjamin Pestieau, secrétaire général adjoint du PTB, revient sur ces six mois de mobilisation et appelle à poursuivre le soutien à la résistance sociale. Avec le rendez-vous de la rentrée, le 14 octobre prochain pour la grande manifestation organisée à l’appel des organisations syndicales. Objectif ? Être plus de 100.000 personnes dans les rues de Bruxelles.

Lundi 30 juin 2025 5 min temps de lecture

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Benjamin, comment qualifieriez-vous ces six premiers mois du gouvernement Arizona ?

Benjamin Pestieau. Ce qui se passe est impressionnant. Rarement un gouvernement n'avait accumulé autant de moments de protestation en si peu de temps. Et ça se comprend : dès le départ, ce gouvernement de Bart De Wever, Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévôt a décidé d'attaquer radicalement nos pensions, nos droits sociaux, nos horaires de travail et nos salaires. Tout ça pour pouvoir financer son projet de militarisation de la société et pour faire des nouveaux cadeaux aux ultra-riches.

Pouvez-vous nous rappeler l'ampleur de la mobilisation ?

Benjamin Pestieau. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : nous avons connu dix grandes mobilisations nationales en moins de six mois. C’est inédit dans l’histoire récente de notre pays. Cela a commencé le 13 janvier avec 35.000 personnes dans les rues de Bruxelles. Le 13 février, nous étions 100.000. Le 31 mars, nous avons vécu la plus grande grève générale de ces dernières années. Le 29 avril, des actions syndicales étaient organisées dans toutes les grandes villes du pays. Le 22 mai, c’est le non-marchand qui manifestait massivement. Et encore le 25 juin dernier, juste avant les vacances, nous étions 35.000 à Bruxelles. Sans compter les grèves dans les transports, les aéroports, et les mobilisations contre la complicité du gouvernement avec le génocide en Palestine, dont la dernière a rassemblé plus de 100.000 personnes le 15 juin.

On voit que la mobilisation est large.

Benjamin Pestieau. Absolument. Nous avons vu descendre dans la rue les travailleurs du métal, de la chimie, de la santé, de l'enseignement, du commerce, du nettoyage, mais aussi les jeunes, le mouvement pour la paix, le mouvement féministe, les associations, les universités, la justice, la culture... Tous unis contre un gouvernement qui casse nos pensions pour acheter des F-35, qui casse nos salaires pour remplir les poches de quelques actionnaires. L’ampleur de la mobilisation montre clairement une chose : le gouvernement Arizona ne nous représente pas, c’est le gouvernement du bla-bla-bla, le gouvernement de la guerre, le gouvernement des riches. Mais pas le gouvernement des gens, pas le gouvernement de celles et ceux qui font vraiment tourner le pays.

Quelles sont concrètement les mesures qui suscitent la colère ?

Benjamin Pestieau. Ce gouvernement veut imposer un malus pension pour nous empêcher de prendre une pension anticipée et nous obliger à travailler jusqu'à 67 ans. Il veut casser nos primes de nuit et de week-end. Il bloque nos salaires tout en promettant des soi-disant augmentations de 500 euros qu'on ne verra jamais. Et surtout, il veut sacrifier nos pensions pour acheter massivement à Trump des armes américaines Ce gouvernement propage la peur et préfère participer à l’escalade militaire plutôt que de choisir le dialogue, la négociation et la paix. 

Les milliards de dépenses militaires que le gouvernement veut faire, c'est non seulement une déclaration de guerre à notre sécurité sociale mais aussi une logique d’escalade militaire qui augmente le risque de guerre. Jamais plus d’armes n’a amené plus de paix.

"Le gouvernement espère que ça se calme, mais ça ne se calme pas et ça ne se calmera pas”

Certains s'interrogent : pourquoi ne sommes-nous pas 400.000 dans la rue ?

Benjamin Pestieau. C'est une question légitime. Ce n'est pas toujours facile de convaincre autour de nous. La gravité des mesures n'est pas toujours bien connue. Et quand on a déjà des difficultés à joindre les deux bouts, on se demande parfois si ça vaut la peine de manifester si on n’est pas sûrs que les choses vont changer. Mais nous l'avons vu : quand nos collègues et amis comprennent la gravité des mesures du gouvernement, la colère grandit et avec elle la détermination à bouger. Notre rôle est de répéter sans cesse la réalité face aux fausses informations de Bouchez et Prévôt.

Le gouvernement semble-t-il ébranlé par cette mobilisation ?

Benjamin Pestieau. Nous sommes plus forts qu'on le pense, nous faisons peur à ce gouvernement. La plupart des projets de loi n'ont pas encore été votés. L’Arizona a reculé sur la réintroduction du jour de carence ou la suppression des trois jours de maladie sans certificat. Ils n’ont toujours pas osé présenter au parlement leur projet de malus pension car ils savent qu'il n'y a pas de soutien pour ça. Ils espèrent que ça se calme et veulent maintenant profiter de nos vacances pour préparer leurs plans dans notre dos.

Quel est votre appel pour la suite ?

Benjamin Pestieau. Le gouvernement espère que ça se calme, mais ça ne se calme pas et ça ne se calmera pas. Les syndicats et le monde associatif nous donnent rendez-vous le 14 octobre prochain pour être encore plus nombreux. Objectif : plus de 100.000 personnes ! Si vous n'êtes pas encore descendu dans la rue, ce sera le jour de le faire. C'est le moment de construire la plus grande mobilisation possible pour faire reculer le gouvernement Arizona, empêcher le malus pension, protéger nos primes, notre sécurité sociale, et imposer enfin des sanctions pour arrêter le génocide contre le peuple palestinien.

Un dernier mot ?

Benjamin Pestieau. Le 14 octobre, ensemble, nous pouvons écrire l'histoire sociale du pays. Emmenons nos collègues, nos amis, nos familles. Jeunes et moins jeunes, de Flandre, de Bruxelles, de Wallonie, tous secteurs confondus. Ensemble, nous pouvons peser fort contre ce gouvernement qui ne nous représente pas.

Benjamin Pestieau.

6 mois de lutte contre l'Arizona : et maintenant ?

Benjamin Pestieau revient en vidéo et de manière plus complète sur les 6 premiers mois de mobilisation contre le gouvernement Arizona.