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Aucune raison de supprimer des emplois chez FrieslandCampina

« Pendant le confinement, nous avons produit à pleine capacité, réagit un travailleur de FrieslandCampina. Et voilà qu’ils annoncent un millier de licenciements dans les médias. Sans gêne. C'est inacceptable. » « C'est très difficile à cause de la pandémie de coronavirus », entend-on du côté du géant des produits laitiers. Pourtant, en pleine crise du coronavirus, l’entreprise a fait 108 millions d'euros de bénéfices…

Vendredi 13 novembre 2020

« Je tiens à remercier les employés pour leur engagement et leur loyauté ». Ces mots sont ceux du PDG Hein Schumacher dans son rapport annuel en 2019. Quelques mois plus tard, il annonce par voie de presse qu'un millier de ces fidèles collaborateurs seront mis à la porte fin 2021. La plupart de ces licenciements auraient lieu aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne.

Tony Borgonjon, délégué principal CSC pour la section d’Aalter (près de Gand), venait de se mettre au lit, après son service de nuit, lorsqu'il a reçu des appels de collègues inquiets. Ils avaient vu l’annonce de la restructuration dans les médias. Borgonjon ne savait pas quoi répondre, car lui-même n’avait pas été mis au parfum. Un manque total de respect de la part de la direction.

FrieslandCampina est l'une des plus grandes entreprises laitières du monde. La société a des succursales dans 36 pays. En Belgique, FrieslandCampina compte environ 1 300 employés. L'entreprise produit pour des enseignes telles que Campina, Chocomel, Fristi, Frisco, Lattiz et Yazoo.

Très difficile à cause du Covid-19 ?

Cette restructuration devrait permettre à FrieslandCampina de faire des économies. Parce qu’à cause de la pandémie, la situation est actuellement très difficile, et parce que les marges bénéficiaires sont soumises à une forte pression. C’est, du moins, ce qu’on affirme du côté de la direction.

Très difficile ? Le chiffre d’affaires et le bénéfice net de FrieslandCampina ont augmenté au cours du premier semestre 2020. En pleine crise du coronavirus, l'entreprise a réalisé un bénéfice de 108 millions d’euros. En mai et en septembre, FrieslandCampina a encore d’ailleurs racheté deux autres sociétés, aux Pays-Bas et au Nigeria. Peu d'entreprises peuvent se targuer de tels résultats…
À côté de ça, de nombreuses personnes dans notre pays ont vu leurs revenus diminuer de 30 % parce qu'elles ont été mises en chômage temporaire à cause du coronavirus…

Le profit sous pression ?

Depuis 2015, FrieslandCampina a réalisé 1,4 milliard d'euros de bénéfices. En Belgique, où la multinationale dispose de cinq sites de production, FrieslandCampina est dans le vert : elle affiche un bénéfice de 12 millions en 2019 et de 59 millions depuis 2015. L'année dernière, le PDG Hein Schumacher s'est octroyé une augmentation de salaire substantielle de 15 %.

Le PTB plaide pour un moratoire afin d’interdire les licenciements pendant la crise du coronavirus

Une partie de la production de FrieslandCampina a été réduite, notamment à cause de la fermeture obligatoire de l'horeca.

Toutefois, les entreprises qui rencontrent des difficultés en cette période de crise peuvent avoir recours au chômage temporaire pour leur personnel. Il n'y a donc aucune raison de licencier.

C'est pourquoi le PTB propose que, pendant cette période, les licenciements soient interdits. Comme c'est le cas en Italie et en Espagne. Dans ces pays, un moratoire sur les licenciements est en vigueur pour les entreprises qui ont recours au chômage temporaire.

En tant qu'entreprise rentable, FrieslandCampina n’a aucun motif valable pour mettre des travailleurs à la porte. Ce ne sont pas des Kleenex. Leur annoncer qu’ils vont perdre leur emploi via la presse, parce que l'entreprise veut faire encore plus de profits, est inacceptable.

La réduction du temps de travail avec maintien du salaire est une solution humaine en temps de crise. C'est ainsi qu’on peut assurer le maintien des emplois. Cela doit être une priorité. Car maintenir les emplois, c'est aussi conserver des cotisations à la sécurité sociale et éviter des dépenses en allocations de chômage.