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Ajustement budgétaire wallon : des aides pour les grandes entreprises, mais toujours rien pour les citoyens et contre les privilèges

Le gouvernement wallon a présenté aujourd’hui les conclusions de son conclave budgétaire. « À un an des élections, le gouvernement PS-MR-Ecolo continue de partir des besoins des grandes entreprises plutôt que de ceux des citoyens. Et il ne prend toujours pas au sérieux le besoin de lutter contre les privilèges du monde politique », estime Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB au Parlement wallon.


 

Vendredi 28 avril 2023

Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon

Le gouvernement wallon a présenté aujourd’hui les conclusions de son conclave budgétaire. « À un an des élections, le gouvernement PS-MR-Ecolo continue de partir des besoins des grandes entreprises plutôt que de ceux des citoyens. Et il ne prend toujours pas au sérieux le besoin de lutter contre les privilèges du monde politique », estime Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB au Parlement wallon.

En matière économique, non seulement le gouvernement PS-MR-Ecolo maintient ses aides aux grandes entreprises mais il en annonce de nouvelles. Le budget initial 2023 prévoyait déjà 30 millions d’euros via le carbon leakage (un mécanisme à travers lequel le gouvernement paie les droits de polluer de multinationales), 30 millions d’euros d’aides à l’investissement, ainsi que diverses aides à l’emploi. À la suite de l’ajustement, 71 millions d’euros supplémentaires, issus de Repower UE, iront aux entreprises pour des projets de décarbonation.

Pour Germain Mugemangango, cela ne se justifie pas vu les résultats obtenus jusqu’à présent : « Les aides octroyées à des entreprises très rentables comme Avery Dennison (2,3 milliards d’euros de bénéfices en 2022) et Delhaize (2,5 milliards d’euros en 2022) ne les ont pas empêchées d’annoncer des centaines de licenciements ou de précariser des milliers d’emplois. On n’a en outre aucune garantie que des profiteurs de crise ne vont pas à nouveau toucher de l’argent. Engie réalise des surprofits sur le dos des ménages et des indépendants (5,2 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier) et va déjà recevoir des millions d’euros du gouvernement wallon via le plan de relance. TotalEnergies a dégagé l’an dernier le meilleur bénéfice de son histoire (19 milliards d’euros) et bénéficie déjà de ristournes sur sa facture d’électricité via les accords de branche. Ces multinationales n’ont clairement pas besoin d’encore plus d’aide. »

Selon le porte-parole francophone du PTB, « il faut inverser la logique. Au lieu de subventionner des multinationales sans garanties en termes d’emploi et de transition écologique, faisons-les payer, en captant les surprofits d’Engie par exemple, et utilisons cet argent et les fonds des plans de relance pour mener une vraie politique industrielle publique. Des pistes existent déjà : les métallos de la FGTB ont proposé que se construise une initiative industrielle publique sur l’ancien site de Caterpillar. On pourrait aussi réaliser les investissements dans l’éolien prévus en mer du Nord et le faire entièrement sous contrôle public, par exemple via Elicio. »

Après un an et demi de crise énergétique, l’action du gouvernement PS-MR-Ecolo pour aider les ménages et les indépendants reste largement insuffisante : « Le gouvernement continue les effets d’annonce, mais il refuse toujours de réduire les charges régionales des factures d’énergie, soit 900 euros par an pour une famille moyenne. Parlons aussi du fiasco des aides de crise. Pendant qu’un boulanger dont la facture a explosé pour atteindre 10 000 euros ne touchera que 1000 euros, des filiales de multinationales comme Total pourront continuer à recevoir jusqu’à 7,5 millions d’euros », dénonce Germain Mugemangango.

Toujours en matière énergétique, l’exécutif wallon va recevoir 76 millions d’euros supplémentaires du fonds Repower EU pour permettre au réseau électrique d’absorber plus d’énergie verte provenant des panneaux photovoltaïques des particuliers. Au total, le ministre de l’Énergie Philippe Henry (Ecolo) annonce un budget de 214 millions d’euros. « Or, rien que pour son propre réseau, le gestionnaire Ores estime déjà à 1 milliard d’euros le coût de la modernisation. Où le gouvernement PS-MR-Ecolo compte-t-il aller chercher l’argent qui manque ? Va-t-il encore une fois augmenter les factures d’énergie des familles ? Ce serait inacceptable vu l’explosion des factures déjà vécue ces derniers mois », explique le député PTB.

« En matière de logement, on est très loin des promesses et encore plus loin des besoins des gens.», poursuit Germain Mugemangango. « La liste d’attente pour un logement social continue de s’allonger, avec presque 42 000 ménages candidats au 1er janvier 2023. C’est le plus grand nombre de candidatures jamais enregistré ! C’est un signal d’alarme inquiétant, le gouvernement doit accélérer la cadence. En 2019, PS-MR-Ecolo avait promis 3 000 logements de plus d’ici 2024. Mais  aujourd’hui, par rapport à 2019… il y a 126 logements sociaux en moins. Et on a toujours aucun plan sérieux pour renflouer cette liste d’attente et répondre aux besoins des gens.»

Concernant la deuxième version de la réforme de la fiscalité automobile, « le gouvernement se voit obligé de reculer face au mécontentement des gens, ce qui est déjà un début de victoire », relève Germain Mugemangango. « Mais ce nouveau projet de réforme amène de nouvelles questions. En repoussant l’entrée en vigueur au 1er juillet 2025, l’exécutif PS-MR-Ecolo cherche-t-il faire porter les conséquences politiques de sa décision par une prochaine majorité? De plus, cette réforme risque d’amener un manque à gagner pour la Région. Qui paiera la différence? Pour le PTB, pas question que ce soit les ménages. »

« Enfin, il faut aussi s’attaquer aux privilèges du monde politique, qui n’en finissent plus de scandaliser », ajoute Germain Mugemangango. « Rien que ces derniers mois, on a eu l’explosion des coûts de la Maison des parlementaires (50 millions d’euros), le tunnel à 3 millions d’euros, les chaises à 4750 euros pièce et l’affaire des suppléments de pension, avec des députés touchant jusqu’à 9300 euros par mois de pension. Alors qu’on nous dit en toutes les langues que le région wallonne manque d’argent, je ne comprends pas que le gouvernement ne dise rien là-dessus. Nos différentes propositions en la matière permettraient de libérer au moins 40 millions d’euros par an. Ce serait aussi un signal fort d’une volonté de rapprocher le monde politique des gens. »

« Après quatre ans de mandat, on ne peut qu’être déçu du bilan de ce gouvernement PS-MR-Ecolo, surtout au vu des promesses de 2019. À un an des élections, il est encore temps de changer de cap et de mener une politique axée sur les besoins des gens plutôt que sur ceux des multinationales », conclut Germain Mugemangango.