Accord budgétaire fédéral : « Un petit chèque hivernal ne résoudra pas le problème. Ce dont les familles, les indépendants et les PME ont besoin, c’est d'un blocage des prix »
Sofie Merckx, cheffe du groupe PTB à la Chambre, estime que l'accord budgétaire fédéral n'est pas du tout à la hauteur de la crise sociale que la population traverse aujourd'hui dans notre pays. « Avec ses cinq petits chèques pour cet hiver, le gouvernement Vivaldi va tout simplement abandonner la population à son sort au cours des prochains mois. Le gouvernement est-il conscient que les factures d'énergie augmentent de 500 à 600 euros par mois ? Aujourd’hui, la Vivaldi a manqué l'occasion de faire baisser les prix de manière drastique et de les bloquer à des niveaux plus bas. Le problème est que le gouvernement refuse de s'opposer à la logique de marché. Ce n'est pas pour rien qu’Alexander De Croo a commencé sa déclaration en citant Ronald Reagan. C'est pourtant la seule façon crédible et structurelle de sortir de cette crise pour les familles, les indépendants et les PME. »
Le PTB se réjouit que le gouvernement reconnaisse l'existence des surprofits et se décide enfin à les taxer. C’est une mesure que le parti de gauche propose depuis un an. « La taxe sur les surprofits est devenue réalité, ce qui est un premier pas dans la bonne direction, estime Sofie Merckx. Mais soyons honnêtes : ce qui nous est présenté aujourd'hui est insuffisant. Engie-Electrabel est en passe d'empocher un total de neuf milliards d'euros de surprofits. Le gouvernement décide de n’en taxer que quelque deux milliards. Il faut vraiment aller plus loin si on veut réduire drastiquement les factures d'énergie de la population. C'est pourquoi nous ne lâcherons rien : nous avons obtenu que la taxe sur les surprofits soit mise sur la table, nous allons maintenant continuer à faire pression pour qu'Engie paie davantage. »
Sofie Merckx poursuit : « Le Premier ministre De Croo prétend protéger les ménages et les PME, mais, dans les faits, il offre des cadeaux à des entreprises qui sont loin d'être en difficulté, en réduisant les cotisations sociales d’un milliard d'euros. C'est un sérieux cadeau que le gouvernement fait au grand patronat, y compris à des entreprises comme KBC, Inbev ou Engie. Cela constitue une attaque inacceptable contre le financement de nos pensions, de nos soins de santé et de l'ensemble du système de sécurité sociale ». Dans le même temps, le gouvernement veut faire des économies dans le secteur des soins de santé, sur le dos du personnel soignant et des patients. « Comment la Vivaldi peut-elle décider de faire des économies dans la santé ? Ce secteur ne s'est pas encore remis de la crise sanitaire et il doit maintenant subir la crise énergétique ? »
Les soins de santé ne sont pas les seuls à être dans le collimateur du gouvernement ; les investissements dans la SNCB et les services publics vont également payer les pots cassés. « Le ministre de la Mobilité Gilkinet (Écolo) et la ministre de la Fonction publique De Sutter (Groen) ont trahi leurs promesses. Le Premier ministre De Croo a parlé en long et en large de la lutte contre le réchauffement climatique, mais les investissements promis dans le rail sont dérisoires. Nos services publics ont besoin de respect, pas d'une nouvelle cure d'austérité. »
Le gouvernement Vivaldi s’en prend par ailleurs encore une fois aux conditions de travail et aux aménagements de carrière. « À l’instar du gouvernement flamand, la Vivaldi prévoit des pures coupes d’austérité, notamment en s'attaquant directement au crédit-temps, dénonce Sofie Merckx. Cela se fait au détriment de familles qui, aujourd'hui, parviennent à peine à joindre les deux bouts. Les enfants qui ont entre cinq et huit ans sont au début de leur parcours scolaire et commencent à avoir des loisirs. C'est justement pendant cette période qu'ils ont besoin de plus d'attention de la part de leurs parents. »
Enfin, la proposition du Premier ministre De Croo de réduire de quelques pour cent les salaires démesurés des ministres laisse le PTB de marbre. « La population en attend plus du monde politique, déclare Sofie Merckx. Comment voulez-vous que des ministres, qui vivent dans leur bulle, sachent ce que c'est que de voir sa facture d'énergie augmenter de plusieurs centaines d'euros par mois ? » Le PTB réclame depuis longtemps la réduction de moitié des salaires des ministres, la suppression des indemnités de départ et la réduction de moitié du financement des partis politiques, des dotations comme des subventions aux groupes politiques, dans tous les parlements. « Une telle mesure permettrait d’économiser des dizaines de millions d'euros par an, soit bien plus que le demi-million proposé par le Premier ministre De Croo », conclut Sofie Merckx.