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Action PTB à Namur : la circulaire Tolérance Zéro a-t-elle été appliquée pour protéger Marielle ?

Le PTB a organisé ce midi décembre une action devant le Palais de Justice de Namur. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées pour rendre hommage aux 23 victimes de féminicide cette année. Des plaques de commémoration et des fleurs ont été déposées et un appel à l’urgence a été lancé : pas une de plus !

Lundi 2 décembre 2019

Cette action faisait suite à l’annonce dans la presse, fin de la semaine dernière, du 23e féminicide en Belgique cette année. Dans la nuit de mercredi à jeudi, Marielle est en effet morte sous les coups très violents de son compagnon. Elle avait 40 ans. « Combien encore ? Combien de femmes mourront encore sous les coups d'un homme ? interpelle Anouk Vandevoorde, députée régionale PTB. Nous étions plus de 10 000 personnes dans les rues de Bruxelles dimanche dernier pour dire STOP aux violences faites aux femmes. Le signal est clair : il faut que ça cesse. Et pour cela, que la lutte contre les violences faites aux femmes devienne une réelle priorité politique. »

« D’après les éléments que nous avons, nous sommes en droit de nous demander si les autorités n’ont pas une part de responsabilité », continue Anouk Vandevoorde. En effet, la police serait déjà intervenue la semaine précédent les faits et aurait pris le meurtrier en flagrant délit de violence envers Marielle. « Cet homme est connu de la justice. Il avait déjà été condamné à trois reprises concernant des violences conjugales commises envers sa compagne en à peine une année. Une proche de Marielle a récemment témoigné qu’il a été pris en flagrant délit de violence par la police quelques jours avant la tragédie. Dans ce cas, la circulaire Tolérance Zéro aurait dû s'appliquer. Elle impose que l’homme violent soit arrêté et la femme victime de violence prise en charge. Ce ne fut pas le cas. Pourquoi ? D’où vient ce laxisme ? De la police qui a décidé de ne pas respecter la circulaire ou du juge d’instruction qui leur a donné l’autorisation de partir ? Ce genre de situation ne peut pas arriver dans un pays qui a ratifié la convention d’Istanbul », poursuit la députée PTB.

La convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes a été ratifiée par la Belgique en 2016. Cette convention affirme que pour réellement lutter contre les violences, il faut tout d’abord y mettre les moyens. Pour permettre à la justice de faire son travail. Mais également pour accompagner correctement les victimes. « Un des points clés de la Convention est d’assurer que les femmes victimes de violence puissent avoir accès à des endroits dans lesquels elles seraient en sécurité. Or, les organisations actives dans ce secteur tirent la sonnette d'alarme : elles doivent refuser des centaines de femmes chaque année par manque de place. Celles-ci n'ont alors souvent d'autre choix que de rentrer chez elles », explique Anouk Vandevoorde.

Or, la convention d'Istanbul est contraignante. En la signant, la Belgique s'est engagée à la respecter.

« L’article 5 est très clair : si les États n'appliquent pas les recommandations de la convention, ils se rendent coresponsables des féminicides », explique Anouk Vandevoorde. Pour le PTB, il y a urgence. La lutte contre les violences faites aux femmes doit devenir une réelle priorité politique et la convention d'Istanbul doit être appliquée. Cela va à l'encontre de la politique actuelle, telle qu'exprimée par Pieter de Crem (Ministre de l’Intérieur CD&V) en août qui affirmait que « la police a d’autres priorités ».

Le PTB demande :

- que l’enquête sur le meurtre de Marielle examine si la circulaire Tolérance Zéro n’a en effet pas été appliquée, et pourquoi ;

- que des mesures politiques soient prises pour faire appliquer la circulaire Tolérance Zéro ;

- l’instauration du bracelet électronique anti-rapprochement ;

- l’application de la Convention d’Istanbul, notamment la nécessité de donner plus de moyens financiers à la justice pour lui permettre de faire son travail et d’investir suffisamment dans la prévention, l’accueil et l’accompagnement des victimes.