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« À peine guéri d’un pneumothorax et déjà à la maison » : stop à la hausse des hospitalisations de jour tant que le personnel fera défaut

Le ministre socialiste Frank Vandenbroucke souhaite sanctionner financièrement les hôpitaux qui ne réalisent pas suffisamment d’interventions en hospitalisation de jour. « Vandenbroucke fait la même chose que les gouvernements qui se sont succédés depuis 20 ans : une course effrénée vers l’efficacité des soins de santé, au détriment des patients et du personnel », réagit Sofie Merckx, cheffe de groupe à la Chambre et elle-même médecin généraliste. « Nous recevons des témoignages de soignants et de patients qui s’inquiètent de toutes ces hospitalisations de jour. Nous exigeons la fin de cette hausse tant que le personnel fera défaut. »

Vendredi 3 février 2023

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À l’heure où les soins de santé font face à une grave pénurie de personnel, le ministre Vandenbroucke souhaite augmenter le nombre d’hospitalisations de jour. « Chercher à obtenir le meilleur rendement de chaque lit n’est pas toujours dans l’intérêt du patient », estime Sofie Merckx. C’est ce qu’a également pu constater Patrick, qui travaille dans l’aide spéciale à la jeunesse : « Je me suis retrouvé à l’hôpital avec sept côtes cassées, un pneumothorax et des contusions après être lourdement tombé d’une échelle. On m’a renvoyé chez moi dès que mon pneumothorax a montré des signes d’amélioration. Je n’ai pu compter que sur moi-même et sur mon généraliste pour le suivi. »

Kenny Verspreet, hospitalier au sein de l’équipe mobile de l’hôpital universitaire d’Anvers (UZA), juge lui aussi que les patients sont renvoyés chez eux trop tôt. « Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai vu une patiente totalement paniquée à l’idée de rentrer chez elle alors qu’elle ne se sentait pas du tout prête. Nous l’avons finalement gardée la nuit. J’ai également vu des patients rentrer chez eux trop tôt et revenir à peine quelques jours plus tard. Il faut alors tout reprendre à zéro. » Kenny s’inquiète de la charge de travail que ces hospitalisations plus courtes entraînent pour le personnel : « Chaque patient signifie l’ouverture d’un nouveau dossier, de nombreuses tâches administratives et un suivi. Avant, tout cela était étalé sur deux ou trois jours. Désormais, il faut tout faire le même jour. »

Aujourd’hui, de plus en plus de lits sont réservés à d’autres patients le jour même. « D’après les chiffres du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), la durée moyenne des hospitalisations diminue de 40 % entre 2003 et 2025. Et depuis 2010, pas moins de 5 530 lits ont été fermés », explique Sofie Merckx. « Le financement du personnel soignant au sein des hôpitaux est lié au financement des lits. Lorsque des lits sont fermés, le financement du personnel est réduit. Plus de 2 000 emplois ont ainsi déjà été perdus. Le gouvernement Verhofstadt, au sein duquel Vandenbroucke était ministre des Affaires sociales, a lancé ce processus de raccourcissement des hospitalisations en 2002 car les patients coûtaient trop cher selon lui. Le financement des hôpitaux devait désormais dépendre de la durée moyenne d’hospitalisation des patients. Le ministre Vandenbroucke se place ainsi dans la lignée de ses prédécesseurs. »

Le parti de gauche réclame l’arrêt des hospitalisations de jour tant que le personnel fera défaut. « Quatre infirmières sur dix souhaitent quitter le secteur car elles ne peuvent plus faire leur travail et soigner les gens. Les secteurs non marchands descendront donc dans la rue le mardi 31 janvier afin de réclamer plus de personnel et de meilleures conditions de travail. Des admissions plus courtes et une hausse des hospitalisations de jour ne sont dans l’intérêt ni du personnel ni des patients », conclut Sofie Merckx.