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« On a besoin de plus de Zelzate et de Borgerhout en Belgique »

Discours de Nouvel An du président du PTB, Raoul Hedebouw.

Dimanche 15 janvier 2023

Chers camarades, chers amis,

Je voudrais commencer ce discours en vous souhaitant mes meilleurs vœux pour 2023. Je vous souhaite le meilleur, à vous, à votre famille, à vos enfants, à vos collègues et à vos amis. C’est le plus important. Les temps sont durs. Et on toutes et tous, on fait de notre mieux.

Enfin, quand je dis que les temps sont durs, ça dépend pour qui. Pour certains, les temps ne sont pas durs du tout, ils sont même hyper faciles. L'argent coule à flot. L'année dernière, les grands actionnaires du monde entier ont reçu 550 milliards de dollars. En Belgique aussi, on a battu des records.

Les temps sont tout aussi faciles pour les actionnaires d'Engie-Electrabel, qui a vu ses bénéfices presque doubler l'année dernière. Alors que les gens ne savent plus comment payer leurs factures, les « profiteurs de crise », eux, se frottent les mains.

Comme toujours dans les moments de crise, qu'elle soit économique, financière, militaire ou politique, notre société se trouve à un tournant. On a le choix entre deux chemins.  Soit on continue avec les vieilles recettes libérales qui nous poussent vers la crise depuis 30 ans. Soit on ose proposer de nouvelles idées. Les années 2023 et 2024 vont donc être cruciales pour notre société.
Soit on choisit de se tourner vers une société froide, où les riches sont toujours plus riches et les pauvres plus pauvres. Où la logique de la concurrence tire tout le monde vers le bas. 

Soit on amène notre société vers plus de chaleur. Vers plus de solidarité. Un monde où la science est au service du peuple et où ce n'est pas le marché qui dirige nos vies.

Bref : soit on tourne à droite, soit on tourne à gauche.

« On a besoin de plus de Zelzate et de Borgerhout en Belgique »

D’ailleurs, il y en a un en Belgique qui a peur de voir notre société prendre un virage à gauche sous la pression du PTB. Apparemment, il n’en dort plus. Parce qu’il se sent régulièrement obligé de faire des attaques grossières contre notre parti dans ses interviews de fin d'année.

Non, Bart De Wever ne peut pas ignorer le fait qu'un vrai parti de gauche comme le PTB prend de plus en plus d'ampleur dans les trois régions du pays. Il semble avoir développé une telle obsession contre une petite commune flamande qu’il en dort mal. Cette commune, c’est Zelzate.

Ce qui donne des cauchemars à Bart De Wever, c'est qu'à Zelzate, il y a une coalition entre le PTB et Vooruit. Et que sa politique est complètement différente de celle de son modèle anversois. Dans sa ville, à Anvers, il renvoie la facture de la crise énergétique vers le citoyen, avec entre-autres des sacs poubelles et des services plus chers. Il supprime les subsides pour les jeunes artistes, qui devraient plutôt se trouver un « vrai travail ». Il supprime progressivement les guichets communaux et réduit le budget des animateurs de jeunesse. Pendant qu'il fait des économies sur le dos des gens, il déguste des petits fours avec les gros promoteurs immobiliers et les barons du port.

À Zelzate, il n’y a pas de politique d’austérité comme à Anvers. À Zelzate, pas de volonté de privatiser les soins de santé comme à Anvers. Non. À Zelzate, on démontre tous les jours qu'une autre politique est possible et réaliste. Les grandes multinationales contribuent plus en fonction de leur taille et de leur superficie. Cet argent supplémentaire est reversé aux petits indépendants par une baisse de taxes et à la population par la suppression de la taxe environnementale. Le 22 juin, le Conseil d'État a d’ailleurs approuvé cette décision, en rejetant le recours qu’avait introduit le Voka, l’organisation du patronat en Flandre. C’est une victoire importante pour celles et ceux qui veulent lutter pour un système fiscal équitable qui fait peser les charges les plus lourdes sur les épaules les plus larges. À Zelzate, on économise sur les privilèges de la classe politique et on investit dans la lutte contre la pauvreté.

Zelzate n’est pas le seul exemple. Il y a également Borgerhout, le village d'Astérix sur l'Escaut, que Bart De Wever connaît bien, puisqu’il s’agit d’un district d’Anvers. À Borgerhout, la coalition progressiste entre le PTB, Vooruit et Groen investit dans le tissu associatif local et la participation citoyenne. Elle offre une aide aux associations pour leurs factures d'électricité, afin qu'elles n'aient pas à augmenter les cotisations demandées aux membres. Pendant que M. De Wever supprime les subsides aux projets pour les jeunes artistes à Anvers, à Borgerhout, elle les augmente de 25 %.

À Zelzate et à Borgerhout, les Robins des Bois de la politique belge sont actifs. Et ce que craint Bart De Wever, c'est que ces modèles politiques deviennent un produit d'exportation très prisé dans l'ensemble du pays. Qu'en 2024, de plus en plus de gens voient dans notre parti et dans notre politique une alternative chaleureuse à la politique austère de la N-VA. 

Et bien, chers amis et camarades, Bart De Wever a raison d’avoir peur, car nous gagnons du terrain ! Jour après jour, de plus en plus de gens dans ce pays rejoignent le PTB pour changer notre société. Ce n'est pas pour rien que nous sommes passés de 8 500 membres à 24 000 membres en quelques années seulement.

Je vous le dis : une politique progressiste qui suscite de l'enthousiasme, c’est possible. C'est justement cette idée que M. De Wever veut étouffer dans l'œuf. Il le sait pertinemment bien : en sortant le PTB du jeu, tout le monde ne tournera plus qu’autour de la N-VA.

Ce sera en grande partie l’enjeu des élections de 2024. Le modèle De Wever, contre le modèle progressiste de Zelzate et Borgerhout. C’est pourquoi nous continuerons à construire patiemment et résolument une politique juste, où les travailleuses et travailleurs sont au centre. 

Dans ce sens, j'ai parfois du mal à comprendre pourquoi des partis dits progressistes comme Vooruit font tout pour se mettre à la remorque de Bart De Wever et jouer son jeu. Si vous voulez tourner à gauche, vous devez d'abord regarder à gauche. Depuis quelques semaines, on entend le même son de cloche chez Groen. Apparemment, tous ont envie de nager dans les mêmes eaux froides que la N-VA. Mais pourquoi donc ? Pourquoi n'y aurait-il pas plus de Zelzate et de Borgerhout dans le pays en 2024 ? Il est temps d'oser rompre avec ce modèle néolibéral que tous les partis traditionnels ont tant chéri ces 30 dernières années.

« Nous avons besoin d’un système de santé public fort »

Parlons des soins de santé. Les gens ont été exploités jusqu’à l’os dans ce secteur. Ils ont de moins en moins de temps et les patients sont de plus en plus nombreux. Le gouvernement Vivaldi ne veut considérer le secteur des soins de santé que sous l'angle de la productivité. Des chiffres, des chiffres, des chiffres. Le rendement d'abord. Les établissements de soins deviennent des entreprises de soins de santé. Les hôpitaux sont financés non pas en fonction des besoins, mais en fonction du nombre de prestations. Produire, produire, et encore produire. Nous ferions bien mieux de mettre en place un modèle de financement qui tienne compte des résultats en matière de santé au niveau local et qui redonne un nouveau souffle à la première ligne de soins de santé. 

Nous avons besoin d’un système de santé public fort. C’est pour ça que nous nous opposons au décret de privatisation que le gouvernement flamand veut imposer au secteur. Les soins de santé ne servent pas à faire des profits, mais à soigner les gens. Et c'est pour ça que le modèle anversois, où la N-VA et Vooruit gouvernent ensemble, ne doit pas devenir un produit d'exportation en 2024. La majorité à Anvers veut privatiser la Zorgbedrijf, l’entreprise publique anversoise de soins, contre la volonté du personnel et des syndicats du secteur. La gauche ne va pas se renforcer en courant après la droite. S'il y a une leçon que la gauche devrait tirer des années 1980 et 1990, c'est bien celle-là.

On nous dit que les gens ne veulent plus travailler dans ce secteur, que les hôpitaux ne parviennent pas à recruter le personnel nécessaire. Mais de quoi s'agit-il, monsieur le ministre Frank Vandenbroucke ? Écoutez donc les gens du secteur ! Que disent-ils ? Qu'ils ne pourront pas travailler jusqu'à 67 ans. Qu'ils ne sont pas assez payés pour travailler de 6h à 14h, de 14h à 22h et en horaire de nuit. Ils disent ne rien voir des promesses faites par le gouvernement Vivaldi pendant la crise du coronavirus. Les belles déclarations sur les « héros » semblent oubliées et ils en ont assez. C'est pour cette raison qu'ils descendront dans la rue le 31 janvier. Et c'est pour cette raison que notre parti, le PTB, sera à leurs côtés. Nous exigeons le respect du personnel et des patients de tous les hôpitaux du pays, de tous les centres de soins, de toutes les maisons de repos, de toutes les crèches. Nous voulons une société juste et humaine, et pas une société basée sur le profit d'une infime minorité de la population !

« Tous les jours, les ministres doivent réagir aux propositions du PTB »

Avec le secteur de la santé, nous allons chercher des victoires. Et pour cela, nous avons besoin d'un parti d'opposition fort qui peut gagner, en symbiose avec le mouvement social. Avec la société civile. Avec les syndicats. Ensemble, avec le peuple.

C'est ce que nous faisons depuis des années. Quel autre parti d'opposition peut se targuer d'avoir obtenu autant que le PTB ? Chaque jour, les ministres de la Vivaldi réagissent aux propositions du PTB et doivent en tenir compte.

Regardez ces dernières années.

Quel parti a créé et obtenu le « Fonds blouses blanches » ? Le PTB. Un milliard d'euros. C’est un premier pas qui en appelle d’autres pour renforcer le secteur.

Quel parti a exigé une réforme de la pension minimum ? Le PTB. Avec 170 000 signatures, nous avons mis cette revendication à l'ordre du jour et l'avons en partie gagnée.

Ce week-end encore, les Ecolo se sont sentis obligés de dire qu’ils veulent baisser les salaires des ministres et députés. Tout d’un coup, après des années de participation dans les gouvernements. Devinez sous la pression de qui de telles annonces sont possibles ? 

Quel parti a été le premier à dire que l'énergie n'est pas un produit de luxe et ne devrait pas être soumise à une TVA de 21 % ? C'est grâce au PTB, qui fait campagne pour une TVA sur l'énergie à 6 % depuis 2007, et grâce aux plus de 300 000 personnes qui nous ont soutenus, que la TVA a été réduite aujourd'hui.

Vous vous souvenez que les libéraux disaient que c'était de la poudre aux yeux ? Que Paul Magnette et les verts disaient que c'était une mauvaise idée ? Nous avons persévéré et obtenu cette victoire. Et aujourd'hui, le gouvernement est embêté : il a annoncé son intention de récupérer l'argent par une hausse des accises. Mais il n'ose pas vraiment le faire. Ça chipote. Ça a même coûté son emploi à une secrétaire d'État au Budget. Mais nous le disons haut et fort ici : nous ne les laisserons pas revenir sur ce que nous avons obtenu. Nous ne permettrons pas au gouvernement Vivaldi d'augmenter les accises.

Quel parti d'opposition peut présenter de tels résultats ? Aucun, hormis le PTB. Et nous n'allons pas nous arrêter là. Ce qui doit être à l'ordre du jour maintenant, c'est un véritable blocage des prix. Nous pouvons le faire, nous devons le faire. Ensemble, nous y arriverons.

« Il est temps d’introduire un vrai blocage des prix »

Comment expliquer qu’une entreprise comme Engie produise en Belgique de l’électricité pour 35 euros le mégawattheure, mais nous la revende à 200 euros le mégawattheure ? C’est incompréhensible. Jusque dans les années 1980, le secteur était régulé par l’État. Puis, les apôtres néolibéraux qui ont tenté de nous convaincre que la libéralisation du secteur allait faire baisser les prix. La main invisible d’Adam Smith allait fonctionner et garantir un meilleur service à un moindre prix.

Bon, quand je parle des apôtres néolibéraux… ce n’étaient pas que les Georges-Louis Bouchez du siècle dernier qui défendaient ça. PS, Vooruit, Ecolo, Groen, cdH, CD&V, MR, Open Vld… même le Vlaams Belang ! Tous plaidaient pour la libéralisation du secteur. Seul le PTB était contre. Et voyez ce qui s’est produit. La libéralisation n’a mené qu’à une chose : les grandes entreprises ont bouffé les petites et, après plus de 250 fusions, sept multinationales règnent sur le secteur de l’énergie en Europe. Sept ! Jamais dans l’histoire on avait vu une telle concentration de pouvoir économique et politique. Jamais.

Maintenant, il est temps d’introduire un vrai blocage des prix à la source. Nous appelons ce modèle « Cost-plus». Il s’agit de calculer le prix sur la base du coût réel de production de l’électricité, d’y ajouter une petite marge pour le producteur et d’imposer à celui-ci le prix de vente. C’est tout à fait faisable : il suffit de voir ce qui se fait en France, où les prix sont deux à trois fois moins chers qu’ici.

C’est une question de choix politique de la part des partis au gouvernement. Nous avons introduit une proposition de loi claire là-dessus et lancé une pétition. En quelques mois, nous avons déjà recueilli 50 000 signatures. Et on va continuer pour atteindre les 100 000 signatures d’ici juin. Nous tendons la main à toutes les forces politiques et sociales pour mener ensemble ce combat.

Nous avons fait baisser la TVA sur l’énergie à 6 %, nous allons maintenant gagner le blocage des prix de l’énergie.

Pour cela, il faut oser s’opposer aux demandes d’Engie-Electrabel, chers partis de la Vivaldi. Que contient votre accord avec Engie ? C’est toujours la même histoire. Pour faire payer les citoyens, ils appliquent le principe du « pollueur payeur ». Mais, quand il s’agit d’Engie, ce principe n’existe plus. C’est le « pollueur non payeur ». La population belge paie depuis des années beaucoup trop pour l’électricité pour financer les centrales nucléaires. Mais le problème du nucléaire, c’est que personne ne peut dire combien ça coûte de traiter les déchets. On ne sait pas. C’est ça qui embête Engie, car maintenant qu’ils vont devoir payer les grosses factures, ils veulent se débarrasser du risque. Et que propose le gouvernement ? Que les risques soient pour nous, les contribuables. Pire encore : il y a même des propositions pour nous faire payer les investissements supplémentaires nécessaires à travers une nouvelle taxe spéciale. Encore une taxe !

C’est pour ça que j’ai bien ri quand Georges-Louis Bouchez disait que son parti est anti-taxe. Qui a augmenté la TVA sur l’énergie de 6 % à 21 % en 2014 ? Les libéraux du MR. Et qui veut maintenant instaurer un impôt spécial pour payer la prolongation des centrales nucléaires et le traitement des déchets ? Les libéraux du MR.

Non, chers camarades, nous n’allons pas les laisser faire. La situation devient intenable pour une grande partie de la classe travailleuse. Et je pense particulièrement aux jeunes. Ils ont de plus en plus des emplois flexibles. Ils ne peuvent plus acheter de maison car ils n’ont pas de contrats fixes. Ils doivent travailler pour des petits salaires qui leur permettent à peine de joindre les deux bouts. Pourtant, nos jeunes sont l’avenir de la classe travailleuse. Ils ont l’énergie et l’espoir de se battre pour un nouveau monde, et c’est eux qui vont le construire.

« La jeunesse est l’avenir »

La jeunesse se prend les conséquences de la crise en pleine face. C’est pour cela que nous devons être le parti de l’espoir. L’espoir fait vivre. L’espoir fait lutter. Tant qu’il y a de la lutte, il y a de l’espoir. Les jeunes ont raison de ne pas accepter la société telle qu’elle est. La jeunesse sent que quelque chose ne tourne pas rond dans une société qui ne pense qu’au profit. Les gens d’abord, pas le profit. Un principe qui parle au cœur de larges pans de la jeunesse en Belgique et dans le monde. La planète d’abord, pas le profit. Combien de fois ne l’ont-ils pas scandé lors de manifestations pour le climat ?

C’est cette jeunesse qui n’accepte pas que des migrants soient abandonnés à leur sort dans notre pays, à devoir loger dans des squats insalubres. Alors qu’ils et elles sont victimes de guerres et d’une misère dont ils ne sont pas responsables.

C’est cette jeunesse qui est toujours en première ligne des combats pour la paix et pour la planète. La paix aujourd’hui menacée par la guerre en Ukraine, mais aussi ailleurs dans le monde. La guerre pour le fric, pour élargir les sphères d’influences des puissances impérialistes.

C’est cette jeunesse qui n’accepte plus que le racisme et la politique de diviser pour mieux régner des forces de droite pourrissent notre société.

La jeunesse est l’avenir. Et c’est aussi ce que nous voulons mettre en pratique dans notre parti. C’est l’un des objectifs principaux de notre Congrès de l’Unité. Nous voulons donner à la jeunesse la place qui lui revient dans notre parti. C’est avec beaucoup de fierté que notre plus jeune député, Onno Vandewalle, a prêté serment au parlement flamand. Onno est l’un des moteurs de notre organisation de jeunes RedFox. Onno, tu vas bien faire ça. Ne laisse jamais tous ces ministres dire qu’on ne peut rien y changer. Au contraire, ne te laisse pas faire. Fonce.

À tous les jeunes qui sont là aujourd’hui, je veux dire ceci : prenez votre place dans notre parti. Invitez-nous où et quand vous voulez. Pas trop tard, quand même. J’ai moi-même à la maison des enfants de 3 et 6 ans qui n’ont pas toujours intégré à 100 % la différence entre le jour et la nuit…

Chers amis, chers camarades,

2023 sera une année importante. Beaucoup de gens se tournent vers nous dans l’espoir qu’on fasse emprunter à la société un tournant social et chaleureux. Nous allons tout mettre en œuvre pour faire de leurs espoirs et de leurs attentes une réalité.

Merci à tous et toutes,

On lâche rien !