Le PTB plus proche de toi et toi plus proche du PTB. Renforce la vague sociale.!

Télécharge notre app

« L'accord du gouvernement bruxellois ne répond ni à l'urgence sociale ni à l'urgence climatique »

Il ressort des premières informations relayées par la presse et de la présentation sommaire faite par Rudi Vervoort (PS) de l'accord de gouvernement bruxellois ce mercredi que cet accord ne luttera pas contre la pauvreté pourtant très importante dans la Région de Bruxelles-Capitale. Il n'arrêtera pas non plus l'exode des classes moyennes contrairement à ce qui est déclaré par le ministre-président. Les réponses à l'urgence climatique semblent également faibles et composées de mesurettes au lieu d'un plan ambitieux pour atteindre le zéro carbone en 2050.

Mercredi 17 juillet 2019

Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois : « Nous sommes dans une situation de pauvreté très grave à Bruxelles. Un tiers des Bruxellois a un revenu inférieur au seuil du risque de pauvreté. 45 000 familles sont sur liste d'attente pour un logement social et la moitié des ménages rentrent dans les critères pour y avoir droit. La lutte contre cette pauvreté est minimisée dans l'accord. »

Pour le parti de gauche, les politiques présentées ne vont premièrement pas résoudre la crise du logement abordable que connaît la Région bruxelloise et donc ne pas s'attaquer à la pauvreté qu'elle engendre.

Françoise De Smedt : « Il ne sera pas possible de mettre fin à la crise du logement à Bruxelles sans instaurer une grille contraignante des loyers pour les faire baisser et sans produire un large parc de logements sociaux. C’est la seule manière de mettre fin à la domination des lois du marché et d’offrir des logements abordables pour les familles bruxelloises. Les loyers trop chers plongent non seulement les familles dans plus de pauvreté mais sont également un des facteurs qui font fuir la classe moyenne. Or, il semble que l’accord de majorité rejette toute idée de grille contraignante des loyers et ne contient pas de plan concret au niveau de la production de logement social. A la vue de ce qui a été produit ces dernières années (110 logements par an), nous nous posons de sérieuses questions sur ce qui sera fait dans les années à venir. »

Deuxièmement, pour le PTB, l'objectif de zéro carbone pour 2050 qui est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique sera très difficile à atteindre avec les annonces faites aujourd'hui.

Françoise De Smedt : « Nous soutenons bien sûr les objectifs forts d'atteindre le zéro carbone en 2050. Mais nous avons mené campagne par exemple pour la gratuité complète des transports en commun. C'est une mesure efficace qui fonctionne à Dunkerque, pour à la fois redonner du pouvoir d'achat aux gens mais aussi leur permettre de ne plus utiliser leur voiture. Nous verrons encore dans le texte définitif mais il ne semble pas que cette mesure essentielle soit retenue pour la législature, or nous en avons besoin pour atteindre le zéro carbone. »

Et d'ajouter : « Le métro et des lignes de tram supplémentaires ou prolongées sont prévus et c'est une bonne nouvelle. Mais nous ne savons toujours pas comment elles seront financées. Or on sait très bien que le cadre budgétaire européen, qui n'est pas remis en cause par les partis de la majorité, empêche de gros investissements publics. Que va-t-il alors se passer ? Soit ne pas réaliser ce qui est promis, soit se tourner vers des partenariats public-privé qui coûtent en réalité plus chers que ce qui est prévu au départ. De quoi plomber les finances publiques à retardement.»

Pour le parti de gauche, l'accord semble avoir des accents libéraux plutôt que réellement de gauche, quand on voit la facilité avec laquelle le MR l'aurait signé pour monter dans la majorité bruxelloise.

Et d'ajouter enfin: « Nous ne trouvons pas démocratique et transparent non plus le fait que les députés ne recevront l'accord que jeudi. Cela veut dire moins de 24h pour analyser un document de 120 pages annoncées. Ce n'est pas sérieux, les députés doivent pouvoir faire leur travail correctement à savoir contrôler le gouvernement avec le temps nécessaire pour le faire. »