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6 raisons pour faire réussir la grève générale du 13 février

Le 13 février prochain, le pays sera à l’arrêt. A l'appel du front commun syndical, les travailleurs seront en grève pour le pouvoir d’achat et les fins de carrière. Dans le public comme le privé, au Nord comme au Sud du pays. Avec un gouvernement fragilisé, une jeunesse en mouvement pour le climat, la mobilisation du monde du travail peut imposer un virage social à 180° des politiques menées jusqu'ici.

Vendredi 8 février 2019

1. Nous avons droit à de meilleurs salaires

Nous ne parvenons plus à boucler les fins de mois. Nous payons de plus en plus cher pour l'énergie et pour quantité de produits de consommation. Et que proposent le gouvernement et les patrons ? Une augmentation salariale maximale dans les deux ans à venir de 0,8 % ! Des cacahuètes.

Avoir un meilleur salaire est pourtant nécessaire pour notre pouvoir d'achat. Et ce ne serait que justice. Les bénéfices des entreprises n'ont jamais été aussi élevés qu’aujourd’hui : 100 milliards d'euros. Un record qui confirme la répartition de plus en plus inégale entre les salaires et les profits de ces dernières années. Entre 2014 et 2017, la part des salaires du Revenu national brut (RNB) a reculé de 2 %. Cela signifie qu'en 2017, les salaires ont perdu plus de 9 milliards d'euros par rapport à 2014. À l'inverse, la part des profits des entreprises a augmenté de 2,7 %. Cela veut dire que les entreprises ont engrangé annuellement 12 milliards d'euros de profit supplémentaire.

2. Nous pouvons libérer nos salaires

Pour bloquer de vraies augmentations salariales, les patrons invoquent la loi de 1996 sur les salaires, qui ne permet pas d'augmentations supérieures à la norme de 0,8%. Le gouvernement les soutient en affirmant que « la loi a été votée et ne sera pas changée. Vous devez négocier dans ce cadre. » L’un comme l’autre utilise la loi de 1996 pour stopper la mobilisation sociale.

Pourtant, toute notre histoire sociale s'est construite contre des lois qui nous empêchaient d'obtenir de meilleurs conditions de travail et de salaires. Tous les grands progrès sociaux se sont tranchés dans la rue. Et la loi a suivi ensuite. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ?

D’autant plus que le gouvernement n'a jamais été aussi faible à quelques mois des élections. Et, sans accord entre patrons et syndicats, la loi dit que c'est au gouvernement de trancher quelles peuvent être les augmentations de salaire. S’il est mis sous pression par un mouvement social fort, ce gouvernement en affaire courante, déjà fort fragilisé, tremblera avant de signer un arrêté bloquant une nouvelle fois les salaires.

Si aucune norme n'est imposée par en haut, les travailleurs retrouveront une pleine liberté de négocier des augmentations collectives de salaire. Et, plus le front commun syndical restera uni, interprofessionnel et national, plus le rapport de force pourra se déployer pleinement.

3. Nous avons le droit de vivre longtemps en bonne santé

Notre espérance de vie en bonne santé recule. Une femme peut espérer vivre en bonne santé jusqu'à 63,8 ans. Un homme jusqu'à 63,7 ans. Et ce n'est qu'une moyenne, l'espérance de vie en bonne santé est plus faible pour les personnes qui n'ont pas de diplôme, pour les professions précaires... On est du coup en dessous de la moyenne européenne et les chiffres empirent. C'est la conséquence du travail qui ne cesse de s’intensifier. Notre corps a besoin de repos. Pourtant, patrons et gouvernement veulent nous faire travailler toujours plus longtemps. Ils veulent supprimer la possibilité de prendre des crédits-temps de fin de carrière à 55 ans. Ils veulent en finir avec la prépension à 58 ans pour les métiers lourds. Ce n’est pas tenable mais tout n'est pas joué. Ce gouvernement fragilisé peut encore reculer dans sa nouvelle offensive sur les prépensions et les crédits-temps.

4. Faisons réussir le 13 février comme point de départ d'un plan qui tient sur la durée

« Les jeunes qui se mobilisent pour le climat, nous montrent que pour véritablement mettre la pression, une seule action ne suffit pas. Ils nous montrent qu’il faut un plan varié et étendu dans le temps », voilà les propos tenus par de plus en plus de syndicalistes. La réussite du 13 février sera un élément très important pour jeter les bases d’un plan d’action de ce type. « Il nous faut un plan à l’image de celui de novembre - décembre 2014. Ou celui qui a permis aux travailleurs allemands d'obtenir de fortes augmentations salariales en 2018. Un plan varié et qui tient sur la durée pour ne pas jeter toutes nos forces en même temps. »

5. Unissons nos gilets jaunes, rouges et verts

Les politiciens de droite tentent d’opposer climat et pouvoir d’achat. Ils veulent nous faire croire que plus de climat est égal à moins de pouvoir d’achat. Ils ont en réalité une peur bleue que le mouvement pour la justice sociale et la justice climatique se rencontrent et remettent en cause les seuls responsables de la misère sociale et climatique : les multinationales et les grandes entreprises. Celles dont le seul moteur est le profit. Pas le bien-être, la santé ou le climat.

Ils ont raison d’avoir peur. Car c’est dans la lutte que les rencontres se font, que les énergies se libèrent, que le ciment se crée et que les lignes peuvent bouger. Le mouvement des gilets jaunes et la mobilisation syndicale ont amené le débat sur la justice sociale dans le mouvement climatique. Et inversement, la mobilisation climatique amène à de nouvelles prises de conscience dans le monde du travail, avec notamment des initiatives comme l’appel à une grève climatique le 15 mars prochain ou le réseau « Workers for climate » qui s'est créé récemment.

6. Imposons un agenda social à toute la campagne électorale

Réussir la grève du 13 février est enfin un levier important pour mettre la question de notre pouvoir d'achat et des fins de carrière au coeur de la campagne électorale. Cela permettra de faire le bilan des partis traditionnels sur les thèmes sociaux. De rappeler comment la loi qui bloque actuellement nos salaires a été votée par une majorité PS-MR-cdH et qu’elle a ensuite été rendue plus contraignante par le MR, la N-VA et le CD&V (avec le soutien du Vlaams Belang par ailleurs). De rappeler aussi comment l’ensemble des partis traditionnels sont mouillés dans la casse des pensions.

Faire du 13 février un succès permettra que les mesures antipopulaires du gouvernement Michel ne soient pas oubliées le 26 mai prochain. Et qu'on puisse imposer un virage à 180° en matière de pouvoir d’achat et de fin de carrière. Avec des mesures comme la TVA à 6% sur l’électricité, le salaire minimum à 14 euros, la pension minimum à 1500 euros ou le plan 55-60-65 pour les fins de carrière.