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Ukraine : il est urgent de revenir aux accords de paix de Minsk

Le PTB juge inacceptable la violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Lundi soir, le président russe Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance des régions ukrainiennes autour de Donetsk et de Lougansk. Selon le député européen du PTB Marc Botenga, un retour aux accords de paix de Minsk de 2015 est désormais urgent : « Nous avons besoin d'une rapide désescalade. »

Mardi 22 février 2022

« La reconnaissance par la Russie de l'indépendance de Donetsk et de Lougansk dans l'Est de l'Ukraine constitue une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. C'est inacceptable », déclare Marc Botenga. Selon le député du PTB au Parlement européen, le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations unies doit être à la base d'une résolution pacifique des conflits.

Lorsqu'en 2014, un gouvernement pro-occidental a été installé en Ukraine, celui-ci n’a pas été reconnu à l'Est du pays, qui compte de nombreux russophones. La décision du nouveau gouvernement d'abolir une loi linguistique qui donnait au russe le statut de langue officielle dans 13 régions a suscité des résistances. Depuis lors, une guerre sévit entre les séparatistes pro-russes et le gouvernement ukrainien dans l'Est de l'Ukraine, notamment dans le Donbass. À Lougansk et Donetsk, les séparatistes ont proclamé des républiques indépendantes. Pour mettre fin à ce conflit, l'Ukraine, la Russie, la France, l’Allemagne et les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ont conclu les accords de Minsk. Ces derniers prévoient que le gouvernement ukrainien reprenne le contrôle de ses frontières orientales, à condition que l'Ukraine procède à une réforme constitutionnelle dans le sens d’une décentralisation avant la fin de l’année 2015, notamment pour les régions de Donetsk et de Lougansk. Il était promis que ces régions bénéficieraient d’un statut spécial, respectant leur spécificité linguistique.

Le cœur du problème est que les gouvernements ukrainiens pro-occidentaux successifs, soutenus par les États-Unis et l’Otan, n'ont jamais respecté les accords de Minsk. Sept ans plus tard, la réforme constitutionnelle se fait toujours attendre. Le conflit à l'Est, dans lequel des milices d'extrême droite combattent également aux côtés du gouvernement ukrainien, se poursuit donc. La réaction de Poutine alimente le nationalisme russe. Elle ouvre même la voie à la remise en question de l'Ukraine en tant qu'État. C'est problématique et très dangereux. « Au lieu d'envoyer davantage d'armes dans la région, ou une escalade de sanctions et de contre-sanctions, il faut immédiatement mettre en œuvre les accords de Minsk, juge Marc Botenga. Pour cela, il faut se mettre autour de la table, au plus haut niveau. »

Ces discussions doivent également porter sur une nouvelle architecture de sécurité pour l'Europe. La Russie craint une adhésion imminente de l'Ukraine à l’Otan, ce que l'Occident se refuse à exclure. Tout comme les États-Unis n'accepteraient pas qu’une alliance militaire pro-russe ou pro-chinoise inclue le Mexique, par exemple, la Russie préfère éviter d'avoir une Otan offensive à ses frontières. C'est pour cela que, pendant la guerre froide, un statut de neutralité avait été accordé à l'Autriche et à la Finlande. Une solution similaire doit également être envisagée pour l'Ukraine.

Le respect du droit international est fondamental. Vladimir Poutine utilise désormais des manœuvres autrefois utilisées par les puissances occidentales. Ainsi, la Russie invoque le concept de « Responsabilité de protéger » pour soi-disant protéger les russophones dans l'Est de l'Ukraine. Il y a quelques années, Tony Blair avait abusé de ce concept pour justifier des interventions militaires. De même, la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo par plusieurs pays européens, et la reconnaissance par l'ex-président des États-Unis Donald Trump de l'annexion illégale du plateau du Golan par Israël, toutes deux incompatibles avec le droit international, ont créé un dangereux précédent dont la Russie se sert aujourd'hui pour injustement justifier ses propres actions illégales.