Une Belgique raccordée au courant vert

Faire tourner notre pays entièrement aux énergies renouvelables : oui, c’est tout à fait possible. Ce qui nous entrave dans cette voie aujourd’hui, c’est la logique étouffante du marché. Il est grand temps de prendre en main notre énergie. Nous pourrons ainsi investir massivement dans le photovoltaïque, l’éolien et d’autres formes d’énergie renouvelable, à prix abordable. Nous développons la technologie de l’hydrogène comme chaînon important de la production d’énergie renouvelable. Nous rendons possible d’isoler et d’économiser l’énergie, aussi pour ceux qui ne roulent pas sur l’or.

L’abandon des combustibles fossiles est la pierre angulaire de toute politique climatique. En Belgique, nous dépendons encore largement du pétrole et du gaz pour l’électricité et le chauffage. Nous continuons donc de rejeter des gaz à effet de serre dans l’atmosphère alors qu’il existe des alternatives.

L’énergie nucléaire ne fait pas partie de la solution, mais du problème. Elle représente un risque de sécurité majeur. La dépendance persistante aux centrales nucléaires obsolètes bloque aussi systématiquement la transition nécessaire vers les énergies renouvelables.

La transition des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire vers les énergies renouvelables doit être rapide. Le gouvernement fédéral a présenté un plan à cet effet dès 2015, mais il a fallu attendre 2018 avant que le Pacte énergétique ne voie le jour. Ce pacte promet 40 % d’électricité verte en 2030. Or, selon les calculs d’une étude de Greenpeace et du WWF, il serait parfaitement possible et abordable de parvenir à 58 % d’électricité renouvelable en 2030.

Le gouvernement veut doubler le nombre de panneaux solaires. Mais pour ce faire, il compte entièrement sur l’initiative spontanée du libre marché. En Wallonie, nous subissons toujours la saga des certificats verts photovoltaïques. Les installations industrielles bénéficient ainsi encore du mécanisme des certificats verts. En outre, le Pacte énergétique promet de subventionner les nouvelles centrales électriques au gaz. De cette façon, les fonds publics vont servir à financer l’utilisation de combustibles fossiles. Et l’addition va aux contribuables, sous forme d’une nouvelle taxe carbone. Un choix absurde et injuste. Encore une fois, les multinationales de l’énergie bénéficient de subsides alors que nous devons payer la facture.

Avec une telle politique, on n’est pas près d’arriver à une révolution verte. Il est grand temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et investisse dans le système énergétique durable de demain, en concertation avec les coopératives citoyennes et les autorités locales : le soleil et le vent dans le domaine public !

Nous remplaçons le Pacte énergétique caduque par un Plan de transition énergétique effectif, articulé autour de deux axes clairs. Premièrement : des investissements pour réduire considérablement la consommation d’énergie, car l’énergie la plus verte est naturellement celle que nous consommons pas. Deuxièmement : le remplacement des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire par des sources renouvelables. Ainsi, la Belgique pourra tourner avec 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050.

Ce que nous voulons

Un. L’énergie la plus verte est celle que nous ne consommons pas

  • Nous élaborons un Plan national de transition énergétique, avec comme premier axe la réduction de moitié de la demande d’énergie d’ici 2050.
  • La banque d’investissement pour le climat stimule la recherche et le développement de mesures d’économie d’énergie.
  • En collaboration avec les communes, nous effectuons un inventaire systématique du niveau d’isolation par pâté de maisons et nous investissons activement dans les rénovations collectives. La banque d’investissement pour le climat accorde des prêts à cette fin.
  • Grâce à un système de tiers payant, la banque d’investissement pour le climat donne également la possibilité aux personnes à faible revenu d’entreprendre des travaux d’isolation et autres mesures d’économie d’énergie.
  • Nous investissons dans des réseaux urbains de chauffage et de refroidissement qui utilisent la chaleur résiduelle industrielle et rendent inutiles les chaudières et les systèmes de climatisation individuels dans les villes.
  • Nous planchons sur un plan directeur pour rendre tous les bâtiments publics et logements sociaux climatiquement neutres d’ici 2030.
  • Avec un meilleur aménagement du territoire, nous rendons de nombreux trajets superflus et augmentons l’utilisation des transports en commun.
  • Nous passons de l’utilisation des combustibles fossiles à l’électricité. Le Plan de transition énergétique accélère la transition aux pompes à chaleur, aux véhicules électriques et au gaz vert.

Les maisons en Belgique consomment 70 % plus d’énergie que la moyenne européenne. Pour remédier à cette situation, nos autorités recourent principalement à des primes à la rénovation. C’est une solution du chacun pour soi. Les propriétaires à faible revenu sont laissés pour compte parce que les coûts d’investissement sont trop élevés pour eux.

Nous travaillons de manière structurée et progressive pour réduire considérablement l’impact climatique des bâtiments obsolètes dans notre pays. Le pacte d’investissements du gouvernement Michel prévoit des fonds pour l’isolation des bâtiments publics d’ici 2030. Nous voulons également rénover tous les logements sociaux pour atteindre la neutralité climatique à tous les niveaux en 2030. Grâce aux thermographies des toits et des murs, réalisées en collaboration avec les autorités communales, nous inventorions l’état de l’isolation des maisons au niveau de chaque commune. Nous promouvons activement des rénovations collectives selon les normes énergétiques E30, soit la quasi-neutralité énergétique, en commençant par les quartiers où l’énergie s’échappe par les portes et les fenêtres. Dans le cadre de ces rénovations groupées, nous lançons un appel d’offres public pour intervenir en bloc sur toutes les maisons participantes. De cette façon, nous travaillons efficacement et réduisons les coûts. D’ici 2040, nous mettrons 90 % de l’habitat à la norme de consommation d’énergie presque nulle. Ceux qui n’ont pas les moyens de rénover sont soutenus par un système de tiers payant. La banque d’investissement pour le climat avance les coûts de la rénovation. Le propriétaire rembourse l’investissement avec le rendement dérivé de l’énergie économisée. Si l’investissement est intégralement remboursé, la facture énergétique retombe à son niveau réel, plus bas. Nous encourageons les propriétaires à rénover leurs immeubles en tenant compte du statut énergétique comme critère dans la grille des loyers contraignante (voir chapitre 16 sur le logement.) Autrement dit, si vous louez des propriétés qui ne sont pas bien isolées, vous devrez le faire à un loyer inférieur.

Beaucoup de progrès peuvent également être réalisés dans l’industrie. Grâce aux réseaux de chauffage urbain, nous récupérons la chaleur résiduelle des industries qui, à l’heure actuelle, est simplement rejetée dans l’atmosphère. Par exemple, les entreprises du port d’Anvers rejettent actuellement deux fois plus de chaleur que ce dont la ville a besoin en chauffage et en eau chaude sanitaire. Nous les obligeons à faire des investissements en faveur des économies d’énergie et à basculer vers une économie circulaire. De cette façon, nous réduisons encore davantage la consommation d’énergie de l’industrie. À travers un meilleur aménagement du territoire, nous rendons de nombreux trajets superflus et le choix des transports en commun beaucoup plus évident. Ce qui nous permettra de réduire de moitié la demande énergétique de la Belgique d’ici 2050.

Dans le même temps, nous passons progressivement du pétrole et du gaz à l’électricité comme source d’énergie. Ceci vaut aussi bien pour le chauffage et le transport que pour l’éclairage, les appareils et les machines. Même quand toute l’énergie sera fournie par l’électricité, grâce aux importantes économies d’énergie réalisées, la quantité d’électricité dont nous aurons besoin en 2050 sera plus ou moins comparable à celle que nous utilisons aujourd’hui.

Deux. Nous investissons dans l’énergie de demain

  • Power to the people. Nous prenons nous-mêmes notre énergie en main. Au lieu d’Engie, EDF et autres, nous voulons un secteur public de l’énergie, aux mains de la collectivité et sous contrôle démocratique.
  • Nous fondons une entreprise publique de l’énergie pour réaliser des investissements à grande échelle en énergie renouvelable et abordable. Nous facilitons en outre des entreprises locales d’énergie, dans des mains publiques, et des coopératives citoyennes, pour contribuer au système énergétique de demain.
  • Avec le Plan de transition énergétique national, nous traçons le chemin concret conduisant la Belgique à n’utiliser que de l’énergie renouvelable pour 2050.
  • Cette entreprise énergétique publique sera à 100 % verte et à 100 % transparente. Son conseil d’administration se composera d’au moins un tiers de consommateurs et d’un tiers de travailleurs de l’entreprise.
  • Nous planifions le développement de l’éolien afin d’utiliser au mieux son potentiel mais en assurant une participation citoyenne du début du projet jusqu’à la fin de l’exploitation.
  • Nous finalisons les études de potentiel et de faisabilité, et établissons un cadre juridique et incitatif pour valoriser le potentiel géothermique wallon.
  • Pour compenser les creux de la production d’énergie renouvelable, nous investissons dans le stockage d’énergie, notamment sous forme d’hydrogène.
  • Nous fusionnons les différents gestionnaires de réseau de distribution et les maintenons intégralement dans des mains publiques. Nous mettons en place un réseau à commande numérique intégrant les différents vecteurs énergétiques.
  • Nous sortons complètement de l’énergie nucléaire en 2025. Nous imposons à Electrabel et Luminus le paiement complet des coûts de démantèlement des centrales nucléaires et de stockage des déchets nucléaires. L’argent nécessaire doit être intégralement versé par les exploitants nucléaires à un compte bloqué à la Banque nationale. Nous transformons les sites de Doel et de Tihange en pôles énergétiques pour l’avenir.
  • Nous interdisons la vente de nouvelles chaudières à mazout à partir de 2025, principalement en faveur de chaudières solaires et de pompes à chaleur.
  • Nous utilisons les combustibles fossiles uniquement pour produire de l’électricité en combinaison avec la chaleur utilisable issue de la cogénération.
  • Nous remplaçons autant que possible le gaz naturel fossile par du gaz de synthèse et du biogaz. À terme, nous visons un démantèlement progressif du réseau gazier.

En 2016, à peine 14 % de l’électricité produite dans notre pays provenait de sources renouvelables. Le Pacte énergétique s’engage à porter ce taux à 40 % d’ici 2030. Mais le gouvernement reste vague quant à la façon de procéder.Dans le Plan Air Climat Énergie 2030 adopté en avril 2016, la Wallonie s’est également fixé comme objectifs 22 % d’électricité renouvelable en 2020 et 26 à 44 % en 2030. Mais il est peu probable que la Wallonie les atteigne. En 2016, à peine 14 % de l’électricité produite en Wallonie était renouvelable. Les sources en sont diverses : la biomasse (29 %), la force hydraulique (8,5 %), l’éolien (33 %) et le photovoltaïque (19 %). Si toutes ces sources sont en progrès (un quintuplement depuis 2005), on note ces dernières années un net ralentissement des nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes. Le problème est que le gouvernement wallon compte presque exclusivement sur le secteur privé pour atteindre son objectif. C’est ce qu’il a fait depuis des années et l’enseignement à en tirer est clair : ça ne marche pas.

Pourtant, il est parfaitement possible de produire beaucoup plus d’énergie à partir de sources renouvelables. Les prix de l’électricité verte baissent sensiblement, alors que la capacité des nouvelles éoliennes et des panneaux photovoltaïques ne cesse de croître. Les investissements à grande échelle dans les énergies renouvelables peuvent créer de nombreux nouveaux emplois verts. Mais le gouvernement préfère abandonner à Electrabel & cie les leviers de notre approvisionnement en énergie. Les grandes entreprises de l’énergie ne jurent que par l’énergie nucléaire et les combustibles fossiles. Au lieu d’investir radicalement dans la production d’énergie durable, le gouvernement a l’intention d’accorder 350 millions d’euros par an de subsides à six nouvelles centrales à gaz. Ça ne peut plus durer.

L’énergie est trop importante pour la laisser au marché libre. Dans une révolution verte, il n’y a pas de place pour Electrabel et Cie. Nous voulons prendre en main nous-mêmes les leviers de notre avenir. Nous prônons la socialisation du secteur de l’énergie. Les gens et l’environnement doivent prendre la première place, pas la soif de profit privé des multinationales. Nous voulons échapper au carcan des géants européens de l’énergie. Au lieu d’Engie, EDF et autres, nous voulons un service public de l’énergie, aux mains de la collectivité et sous contrôle démocratique. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons remplacer le chaos du marché libre par la mise en place planifiée d’un système durable de l’énergie.

Pour enclencher le mouvement, nous fondons nous-mêmes une entreprise publique de l’énergie, avec deux buts en vue. Une bonne fourniture de services, avec des prix abordables d’un côté. Et, de l’autre, la production de 100 % d’énergie renouvelable. Cette entreprise s’intègre dans le Plan de transition énergétique, qui définit une voie pour compter exclusivement sur l’énergie renouvelable d’ici 2050. Déjà pour 2030, il sera possible de produire 60 % de notre électricité à partir de sources renouvelables, ce qui représente 40 % de la demande énergétique totale. Avec une entreprise publique d’énergie, nous tirons un trait sur la logique étouffante du profit qui paralyse aujourd’hui le secteur de l’énergie et nous misons à fond sur l’électricité durable. Nous facilitons en outre des entreprises locales d’énergie, dans des mains publiques, et des coopératives citoyennes, pour contribuer au système énergétique de demain. Beaucoup de villes au Danemark et en Allemagne nous devancent déjà. Leurs entreprises d’énergie urbaines sont des championnes de l’énergie verte et à prix abordable.

À l’heure actuelle, seulement 4,4 % des toitures adaptées sont équipées de panneaux solaires. Voilà déjà un domaine où notre entreprise publique d’énergie peut faire la différence. Avec le système de tiers payant de la banque d’investissement pour le climat, nous donnons la possibilité, même aux moins nantis, d’équiper les toits de panneaux solaires. Nous facilitons aussi l’investissement dans des panneaux solaires collectifs entre voisins.

Le gouvernement wallon avait initié en 2013 un plan d’implantation de l’éolien (avec une cartographie positive et des lots avec adjudication publique pour les concessions). Ce plan a été abandonné en fin de législature et ensuite le développement du secteur a été fortement freiné par les nombreux recours d’opposants aux projets d’implantation d’éoliennes. Nous allons reprendre ces travaux pour planifier et accélérer le développement de l’éolien par notre entreprise publique d’énergie. Mais nous le ferons en misant dès le début sur une participation et une sensibilisation maximale de la population car on ne peut pas imposer les énergies du futur sans la participation des populations concernées.

La géothermie est aussi une source d’énergie potentielle en Wallonie. Même si certains gisements sont déjà exploités (dans la région de Mons par exemple), son apport est encore marginal. Des études de potentiel et de faisabilité détaillées sont actuellement en cours pour le compte du Service public de Wallonie. Nous finalisons ces études et établissons un cadre juridique et incitatif pour valoriser le potentiel géothermique wallon.

Le débit de l’énergie éolienne varie en fonction de la météo, or un approvisionnement continu en électricité est essentiel. Nous devons donc prévoir des solutions de stockage d’électricité durant les périodes de pic de production futures pour parer aux périodes creuses. Une piste à développer est la filière à hydrogène. Quand les panneaux photovoltaïques et les éoliennes produisent trop d’électricité, nous utilisons ce surplus d’électricité pour l’électrolyse de l’eau, qui permet de scinder l’eau en oxygène et en hydrogène. C’est ce qu’on appelle la technologie électricité-gaz. L’hydrogène que nous produisons et stockons de cette façon peut facilement être reconverti par la suite en énergie électrique à l’aide de piles à combustible vertes.

La transition vers 100 % d’énergie renouvelable implique aussi la nécessité d’un réseau énergétique entièrement nouveau. Car en plus de l’électricité et du gaz, l’hydrogène et l’eau chaude deviennent également des vecteurs énergétiques importants. Les fluctuations de la production et du stockage de l’électricité doivent être maintenues en équilibre constant. Nous mettons donc les différents réseaux d’énergie entre les mains du public et les transformons en un réseau intelligent, un réseau à commande numérique qui fait correspondre l’offre et la demande.

Opter pour une transition intégrale aux énergies renouvelables signifie : arrêter de consommer l’énergie nucléaire. En 2014, le gouvernement Michel s’était engagé à s’attaquer au problème de l’insécurité en matière d’approvisionnement. Or en fin de la législature, ce gouvernement ne pouvait toujours pas garantir que les lumières resteraient allumées, alors que les prix de l’énergie montaient en flèche. Ceci est la conséquence directe de la dépendance aux centrales nucléaires obsolètes. Des centrales que la N-VA tient à tout prix à maintenir en fonctionnement pour garantir l’approvisionnement et maintenir des prix bas. Or pour y parvenir, elle doit s’efforcer de graisser la patte aux riches actionnaires d’Electrabel. Ceux-ci continuent à engranger d’énormes profits sur les centrales nucléaires qui sont amorties, alors que nous payons le prix fort pour notre électricité et que nous n’avons jamais eu à importer autant d’électricité de nos pays voisins qu’en 2018. Et pour le moment, la taxe nucléaire ne sert à prélever qu’une part de plus en plus réduite de ces bénéfices : 200 millions d’euros en 2015 et seulement 160 millions d’euros en 2016, le montant le plus bas depuis l’introduction de cette taxe.

En 2015, tous les partis au gouvernement ont décidé de maintenir en service les plus anciennes centrales nucléaires pour dix ans supplémentaires. La politique de l’énergie organise ainsi sa propre paralysie. Parce que le maintien en fonctionnement des centrales nucléaires bloque les investissements dans l’énergie renouvelable. Parce qu’on ne peut arrêter les centrales nucléaires lorsque que le soleil brille et que le vent souffle. Et parce qu’elles font obstacle au changement de notre réseau électrique. En 2025, nous arrêterons donc complètement les centrales nucléaires et nous fermons déjà immédiatement les réacteurs fissurés de Doel 3 et Tihange 2.

Selon des estimations récentes, les coûts de démantèlement des centrales nucléaires et de l’élimination des déchets nucléaires se montent à 15 milliards d’euros. Electrabel et Luminus font tout pour y contribuer le moins possible. Or la situation est claire. Vu les profits colossaux qu’elles ont tiré de leurs centrales nucléaires, il incombe à Electrabel et Luminus de prendre complètement en charge le coût du démantèlement et le stockage des déchets nucléaires. Il n’est pas question qu’après avoir profité de la manne nucléaire, ces géants de l’énergie s’en aillent en laissant l’ardoise au public. L’argent nécessaire à cela doit être viré intégralement par les exploitants nucléaires à un compte bloqué à la Banque nationale. Ainsi, nous nous assurons que ce n’est pas la collectivité qui en supporte les coûts.

Construire de nouvelles centrales nucléaires n’est en rien une solution. Si les centrales nucléaires de nouvelle génération sont susceptibles de produire moins de déchets nucléaires, elles sont tout aussi malsaines que celles qui les ont précédées. Et vu le temps qu’exigeraient leur développement et leur construction, elles ne constituent pas non plus une alternative viable. Pendant la phase de démantèlement des centrales, nous assurons la réaffectation des employés de Doel et Tihange. Leur expertise est plus importante que jamais pour le démantèlement des centrales et pour la transformation de Doel et Tihange en pôles énergétiques du futur. Nous mettons en place des centrales de cogénération modernes, ainsi que des projets pilotes pour le stockage de l’énergie.

Près du tiers de notre énergie provient du gaz naturel. Grâce aux réseaux de chauffage urbain et au passage à l’électricité, notre objectif à terme est de supprimer l’utilisation du gaz naturel. En attendant, nous remplaçons autant que possible le gaz naturel fossile par du gaz synthétique obtenu à partir de l’hydrogène ou par du biogaz issu de la fermentation de sources durables. À plus long terme, nous visons un démantèlement progressif du réseau gazier.

Trois. De l’électricité verte, durable et sociale

  • Nous abaissons de 21 à 6 % la TVA sur le gaz et l’électricité. L’énergie est un droit, pas un luxe.
  • Nous introduisons pour les particuliers un tarif de l’énergie régulé par les autorités, bon marché, comme le Tarif bleu en France.
  • Nous mettons de l’ordre dans la profusion des tarifs des fournisseurs d’énergie. Nous limitons l’offre à un seul tarif fixe par fournisseur.
  • Nous protégeons le consommateur contre les variations des prix. Au lieu de tarifs variables, nous garantissons un prix fixe qu’on n’adapte qu’une fois par an au plus.
  • Nous nous opposons à l’introduction obligatoire de compteurs intelligents.
  • Nous retirons de la facture les coûts de l’électricité verte. Au lieu de reporter les coûts des panneaux solaires sur les consommateurs, nous voulons qu’Electrabel & cie supportent les plus lourdes charges.
  • Pour l’installation de panneaux solaires, nous rendons possible aussi le recours à un système de tiers payant par la banque d’investissement pour le climat.

En l’espace de cinq ans, la facture d’électricité en Belgique a augmenté de plus de 30 %, soit près de 250 euros par an. Alors qu’au début du gouvernement Michel, la facture d’électricité d’un ménage moyen en Belgique était inférieure à celle des pays voisins, elle est aujourd’hui presque 25 % plus chère.

Les ménages se saignent à blanc pour payer leur facture d’électricité, mais n’obtiennent rien en retour. Bien au contraire. Notre pays affiche un des pires bilans en termes d’approvisionnement en énergie, avec des risques de pannes d’électricité, des plans de fermeture et des centrales nucléaires fissurées et obsolètes qui tombent en panne à tout bout de champ. L’énergie est chère mais pas durable. Dans le domaine des énergies renouvelables, la Belgique se classe en queue de peloton avec les Pays-Bas. En France, pays voisin le moins cher, 16 % de l’énergie consommée est renouvelable. En Belgique, on en est à seulement 8 %.

La politique énergétique est un fiasco. Le gouvernement n’est plus en mesure de garantir un approvisionnement stable en électricité. Et c’est donc Engie-Electrabel qui dicte la loi. Le géant de l’énergie dévalise nos ménages. La libéralisation du marché de l’énergie n’a été bénéfique que pour le portefeuille des actionnaires.

D’avril 2014 à septembre 2015, nous avons payé 6 % au lieu de 21 % de TVA sur l’électricité. C’était tout à fait normal : le chauffage en hiver est un droit fondamental et non un produit de luxe comme le caviar ou le champagne. C’était encore une décision du gouvernement Di Rupo, qui a été prise après des années de campagne du PTB. Cependant, le gouvernement Michel a immédiatement réaugmenté la TVA à 21 %.

Le prochain gouvernement devra réduire immédiatement la TVA sur l’énergie à 6 %. Cela permettra d’alléger sensiblement les factures des ménages. La facture doit être envoyée à Electrabel. Il n’est vraiment pas normal qu’elle soit payée moyennant un saut d’index caché, comme ce fut le cas lors du gouvernement Di Rupo.

Des mesures structurelles sont nécessaires pour combler le fossé énergétique avec les pays voisins. Nous préconisons un tarif réglementé et bon marché pour les particuliers. Au lieu de donner carte blanche aux compagnies d’énergie, en procédant de la sorte, le gouvernement impose des prix maximaux clairs. Ce système existe déjà en France, avec le « tarif bleu ». Ce n’est pas un hasard si la facture énergétique en France est inférieure de 400 euros par an à celle de la Belgique.

Les différents tarifs d’énergie ne facilitent absolument pas le choix de l’alternative la moins chère. C’est pourquoi nous voulons limiter l’offre à un seul tarif par fournisseur.

Pour protéger le consommateur contre les hausses soudaines de prix, nous garantissons également des prix fixes qui ne puissent être ajustés qu’une fois par an.

Nous nous opposons au déploiement des compteurs d’électricité intelligents. Ce projet profite uniquement au secteur de l’énergie. La quantité massive de données numériques leur permet de mettre en œuvre des « tarifs intelligents » qui fluctuent d’un jour à l’autre, voire d’heure en heure. Ainsi, aux heures de pointe, l’électricité peut être de trois à cinq fois plus chère. Ce système est en vigueur aux États-Unis. De cette façon, les familles perdent tout contrôle sur leur facture d’énergie.

Sans compter que ces compteurs coûtent une fortune. Le déploiement intégral de compteurs intelligents de gaz et d’électricité en Flandre reviendrait entre 640 à 800 euros par ménage. Nous ferions mieux de dépenser cet argent pour des projets d’isolation.

En 2007, le gouvernement wallon a introduit le système des certificats verts pour promouvoir la production d’électricité provenant de sources renouvelables : énergie solaire, éolienne et hydraulique, biomasse ou encore cogénération. À cause du soutien très généreux (en plus des économies d’énergie) du plan SolWatt, ce système a rapidement mené à une explosion du nombre de petites installations, surtout photovoltaïques, et permis un véritable bond en avant dans la production d’électricité verte. Le problème est que le système a promu l’installation de panneaux photovoltaïques chez les particuliers ayant les moyens d’investir (au moins 10 000 euros) alors que c’est l’ensemble des consommateurs qui doit le financer par leur facture d’électricité.

Ainsi, en 2012, le distributeur Elia a quintuplé son « tarif de transport pour l’obligation de service public ». Ce sont donc ceux qui n’ont pas les moyens ou la possibilité d’installer des panneaux solaires qui paient. C’est injuste et on sous-utilise de cette manière la capacité d’installation de ces panneaux vu que les ménages aux revenus modestes en sont exclus. D’ailleurs, depuis le 1er juillet 2018, il n’y a plus de primes pour l’installation de panneaux photovoltaïques, car leur rendement est estimé entre 7,3 et 8,4 %. Mais les installations industrielles sont en plein développement, car elles bénéficient encore du mécanisme des certificats verts. Nous retirons de la facture les coûts des certificats verts. Au lieu de reporter les coûts des panneaux solaires sur les consommateurs, nous voulons qu’Electrabel & cie supportent les plus lourdes charges. Et donc aussi la dette contractée dans le cadre du plan Solwatt (2,8 milliards à l’horizon 2027 selon le régulateur wallon).

Nous introduisons donc le système du tiers payant par la Banque d’Investissement pour le Climat afin de donner à chacun la possibilité de placer une installation photovoltaïque. Et, ces installations étant rentables, nous en retirons le coût de la facture d’électricité, une fois l’amortissement réalisé.