Une agriculture paysanne et responsable
L’agriculture de demain fournit de bons emplois, une alimentation saine et nous met sur la voie d’une Belgique climatiquement neutre. Mais l’agrobusiness fait obstacle à une telle agriculture durable pour l’homme et l’environnement. C’est pourquoi nous misons sur les agriculteurs locaux, l’agriculture biologique et de l’agroécologie. Nous veillons à ce que la terre appartienne à ceux qui la cultivent et faisons de l’agriculture une profession d’avenir.
Le paysage agricole de notre pays et de l’Europe est en pleine mutation. L’agriculture paysanne sur des superficies relativement petites a, pendant longtemps, été relativement préservée par la politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. Celle-ci garantissait des prix plancher (et donc une protection par rapport aux bas prix du marché mondial) pour toute une série de cultures et produits. Même si, dans les faits, ces petites exploitations n’étaient qu’un maillon dans la chaîne de production alimentaire capitaliste (l’agrobusiness), un semblant d’indépendance était maintenu.
Depuis la libéralisation initiée dans les années 1990, l’abandon progressif par l’Union européenne de la politique des quotas et l’ouverture au marché mondial, l’agriculture européenne est en crise. En Europe, rien que ces dix dernières années, un quart des fermes ont disparu, soit une toutes les 3 minutes. En Belgique, le nombre d’exploitations est passé de 87.000 en 1990 à moins de 37.000 en 2016. En conséquence, la superficie moyenne des exploitations a plus que doublé, tandis que la main-d’œuvre employée n’est plus que moins de la moitié de celle recensée en 1990. En Belgique, la main-d’œuvre dans l’agriculture est encore et toujours essentiellement familiale. Mais le métier d’agriculteur devenant de plus en plus difficile, la succession pose problème: 70 % des exploitants ont plus de 50 ans et moins d’un sur six est assuré d’avoir une succession pour son exploitation.
L’agriculture est devenue de plus en plus intensive en capital, et ces dernières années on assiste de plus en plus à une séparation entre l’exploitation agricole elle-même et les capitaux financiers investis. La richesse produite est transférée de la production agricole vers le secteur financier. La propriété foncière est de plus en plus aux mains de sociétés et non plus de personnes physiques. De très grandes exploitations et des entreprises de travaux agricoles (non liées à la terre) apparaissent. Le travail salarié augmente, souvent avec des contrats précaires et temporaires. La politique agricole commune se fait de plus en plus au profit des l’agrobusiness et de la grande distribution, qui prennent des marges importantes, tandis que les producteurs voient leurs prix sans cesse baisser.
Un. La terre à ceux qui la travaillent
- Nous protégeons les terres agricoles et les petites et moyennes exploitations agricoles. Nous stoppons l’artificialisation des sols. Hormis la conversion en zone naturelle dans des cas particuliers, plus aucune terre agricole ne sera sacrifiée.
- Nous interdisons la vente de terres agricoles par les pouvoirs publics et l’achat de terres agricoles par des spéculateurs. Les terres agricoles ne peuvent être achetées que par de véritables agriculteurs ou des opérateurs publics.
- Nous créons des sociétés publiques spécialisées pour gérer le foncier agricole (à l’image de ce qui s’est fait en France). Ces sociétés disposent d’un droit de préemption en cas de vente de terres agricoles.
- Nous voulons un bail à ferme qui renforce les droits de l’agriculteur et des coopératives d’agriculteurs et qui garantisse la pérennité des exploitations.
En Belgique, seul un tiers des terres agricoles appartiennent aux producteurs. Les deux tiers restants sont en fermage (c’est-à-dire louées par les agriculteurs en bail à ferme).
De plus en plus de terres sont soustraites à la production agricole parce que d’autres utilisations sont plus rentables : conversion en zones d’habitats ou en zonings industriels (ce qu’on appelle l’artificialisation des terres), élevage de chevaux… Depuis le début des années 1960, l’Union européenne a ainsi perdu un cinquième de sa surface agricole, soit l’équivalent de onze fois la superficie de la Belgique. En Flandre, un tiers des terres sont aujourd’hui artificialisées et en Wallonie au moins un dixième. Les terres agricoles sont pourtant une richesse naturelle qui n’est pas infinie et nous en avons besoin pour nourrir l’humanité et limiter les émissions des gaz à effet de serre. Il faut donc mettre fin à cette artificialisation des terres.
Nous protégeons donc les terres agricoles et les petites et moyennes exploitations agricoles. Hormis la conversion en zone naturelle dans des cas particuliers, plus aucune terre agricole ne sera sacrifiée.
Le rachat des terres pour être destinées à d’autres activités économiques et le placement d’importants capitaux dans le foncier entraînent une spéculation importante sur la terre agricole et accroissent le phénomène de concentration des fermes. En Wallonie, moins de la moitié des terres agricoles qui sont mises en vente sont achetées par des agriculteurs. La pression sur le foncier a entraîné la multiplication par 4 en moyenne du prix de la terre en 30 ans. Aussi, nous interdisons la vente de terres agricoles par les pouvoirs publics et l’achat de terres agricoles par des spéculateurs. Les terres agricoles ne peuvent être achetées que par de véritables agriculteurs ou des opérateurs publics. Nous créons des sociétés publiques spécialisées pour gérer le foncier agricole à l’image de SAFER (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural en France) dans leur mission d’origine.
Nous voulons que le bail à ferme renforce les droits de l’agriculteur et des coopératives d’agriculteurs et qu’il garantisse la pérennité des exploitations (bail classique de minimum 36 ans avec droit de cession privilégié jusqu’à son terme, bail « fin de carrière »). Nous encourageons les agriculteurs à se regrouper en coopératives pour partager les investissements et gros frais dans le matériel. Nous garantissons à ces coopératives un accès prioritaire aux terres agricoles en propriété publique.
Deux. Faire de l’agriculture un métier d’avenir
- Nous créons comme filiale de la nouvelle banque publique 4.0 une banque agricole publique pour réellement soutenir nos agriculteurs.
- Une attention particulière sera portée aux investissements visant une amélioration des conditions de travail des agriculteurs (indépendants ou salariés), le bien-être animal et la reconversion vers l’agriculture biologique ou agroécologique.
- Nous dotons l’Observatoire des prix de moyens suffisants pour assurer une répartition plus équitable des marges bénéficiaires entre producteurs, transformateurs (agroalimentaire) et distribution.
- Nous fixons, pour certains produits alimentaires de base - comme le lait et la viande -, des prix minimum aux producteurs et octroyons aux organisations de producteurs le droit de négocier collectivement les contrats avec l’agro-industrie et la distribution (volumes et prix de vente).
- Nous renforçons sérieusement l’accompagnement administratif des agriculteurs, avec des experts indépendants dans différents pôles de compétences : droit, gestion, ressources humaines, fiscalité, écoresponsabilité, innovation…
- Nous mettons en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant en milieu rural.
De nombreux jeunes renoncent à s’installer du fait de la difficulté d’accéder au foncier, du montant des investissements nécessaires, des perspectives incertaines de revenu et de l’absence de soutien public.
La libéralisation des marchés, la baisse des prix payés aux producteurs et la captation d’une grande partie de la valeur ajoutée par les firmes de l’amont et de l’aval engagent les agriculteurs dans une folle course à la compétitivité. En 15 ans, les prix alimentaires ont grimpé de 28 % pour le consommateur contre une augmentation de 19 % seulement pour les prix à la production dans le secteur agricole. Ce sont les intermédiaires (transformateurs et distributeurs) qui en tirent le plus de profit.
Le revenu des agriculteurs est de plus en plus sous pression, alors qu’on attend de plus en plus d’eux, tant au niveau administratif qu’en terme de services environnementaux. Au niveau européen, le revenu agricole se situe à environ 40 % du revenu moyen. Nous mettons en place l’aide aux agriculteurs. Nous créons une banque agricole publique pour réellement soutenir nos agriculteurs. Une attention particulière sera portée aux investissements visant une amélioration des conditions de travail des agriculteurs (indépendants ou salariés), le bien-être animal et la reconversion vers l’agriculture biologique ou agroécologique.
Pour permettre la transition écologique, les agriculteurs doivent bénéficier de prix agricoles rémunérateurs. Une régulation plus affirmée de ce secteur de notre économie est nécessaire. Nous dotons l’Observatoire des prix de moyens suffisants pour assurer une répartition plus équitable des marges bénéficiaires entre producteurs, transformateurs (agroalimentaire) et distribution. Nous fixons, pour certains produits alimentaires de base - comme le lait et la viande -, des prix minimums aux producteurs.
En même temps, le gouvernement doit mettre à disposition des agriculteurs des services techniques, de formation et de recherche adaptés à la transition écologique et impliquant pleinement les paysans dans leur fonctionnement. Nous renforçons sérieusement l’accompagnement administratif des agriculteurs.
Trois. Une agriculture moderne basée sur les principes de l’agroécologie
- Nous conseillons les agriculteurs pour une utilisation la plus limitée possible de pesticides et d’engrais. Les conseillers privés, la publicité, la promotion et la vente liée (engrais-pesticides-semences) sont interdits.
- Nous appliquons le principe de précaution pour l’autorisation de nouveaux pesticides avec de nombreux tests et une période de surveillance suffisamment longue.
- Les centres de recherche agricole publics se concentrent sur la mise au point des meilleures méthodes agroécologiques et biologiques adaptées à nos régions et cultures (en tenant compte du changement climatique).
- Nous aidons financièrement, matériellement et techniquement les agriculteurs qui veulent se reconvertir vers des formes d’agroécologie plus poussées : agriculture biologique, permaculture, agroforesterie,…
- Nous plaidons pour que l’élevage se fasse en fonction des surfaces de terres disponibles (prairies et cultures fourragères). Nous stimulons les exploitations mixtes et la collaboration entre exploitations complémentaires.
- La recherche en matière d’OGM est publique et indépendante. Nous refusons toute brevetabilité du vivant. Nous prolongeons le moratoire sur la mise en culture des OGM.
L’impact de l’agriculture sur le changement climatique est important. Au niveau mondial, le système agroalimentaire capitaliste est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. En Belgique, l’agriculture à elle seule est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre, et celles-ci n’ont que faiblement diminué depuis la fin du siècle dernier.
Afin de préserver notre environnement, nous devons garantir une transition de notre agriculture vers des modes de production agroécologiques et biologiques. Ceci est nécessaire pour des tas de raisons, pas seulement par rapport aux changements climatiques mais aussi par rapport à la pollution de nos eaux de surfaces et des nappes phréatiques par les nitrates, les pesticides et leurs résidus, ou encore pour préserver les sols.
Nous voulons donc une agriculture moderne qui renverse ses impacts négatifs sur l’environnement, la nature et la santé des populations vivant à la campagne ainsi que des consommateurs. Cette agriculture pourra avoir un apport environnemental positif en stockant de grandes quantités de carbone dans le sol pour réduire le réchauffement climatique. Elle se basera sur les principes de l’agroécologie : réduction drastique de l’utilisation d’intrants artificiels et de substances toxiques qui nuisent à l’environnement, optimisation de la ressource eau, promotion d’une activité biologique des sols et maintenance de la biodiversité.
Durant des millénaires, l’homme n’a cessé d’améliorer les propriétés utiles des animaux d’élevage et des plantes cultivées. Un pas qualitatif a été franchi avec le génie génétique, permettant de modifier directement le génome des êtres vivants. On parle alors d’organismes génétiquement modifiés ou OGM. En soi, cette évolution n’est pas négative. Mais cela devient problématique lorsque la recherche est dans les mains de grands groupes privés, dans le seul but de faire du bénéfice. Elle augmente alors la dépendance des agriculteurs du secteur agro-alimentaire et est orientée, par exemple, vers le développement de variétés résistantes à certaines pesticides (comme le glyphosate), au lieu de variétés résistantes aux maladies. De nombreuses questions se posent aussi sur les effets écologiques à plus long terme des cultures d’OGM, car ces plantes peuvent se propager hors des champs, se croiser avec des plantes sauvages ou encore affecter les populations d’insectes. Nous prolongeons donc l’actuel moratoire sur la mise en culture d’OGM en Belgique.
Quatre. Une nourriture saine et accessible
- Nous inscrivons le droit à une alimentation saine, équilibrée et accessible à l’article 23 de la Constitution et instituons des mécanismes de recours pour les personnes dont le droit à l’alimentation est lésé.
- Nous rendons l’AFSCA - l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire - plus efficace et plus transparente. Elle doit opérer prioritairement dans les structures de l’agro-industrie où les risques sont les plus élevés.
- Les petits producteurs et les coopératives, au lieu d’être sanctionnés, sont soutenus et accompagnés pour améliorer la qualité de leurs produits et garantir le respect des normes sanitaires.
- Nous valorisons une alimentation avec un bon équilibre entre protéines végétales et animales. D’abord dans les cuisines collectives d’institutions publiques, d’écoles et d’entreprises.
- Nous donnons la priorité à l’alimentation locale et de saison, et issue de l’agriculture durable dans les services de restauration collective publique.
- Des prix maximum sont imposés aux produits de base au détriment des marges bénéficiaires des distributeurs.
Aujourd’hui, notre planète produit assez de nourriture pour nourrir les 7,5 milliards d’êtres humains. Et pourtant, le nombre de personnes souffrant de la faim a connu une nouvelle recrudescence ces dernières années : 815 millions de personnes sont touchées. En Belgique également, la situation est préoccupante avec plus de 450.000 personnes qui ont recours à l’aide alimentaire. De plus, les différents scandales des dernières années l’ont montré, l’agriculture et l’agro-industrie capitalistes ne sont pas capables de fournir à la population une nourriture saine et équilibrée, et respectueuse de l’environnement.
Le premier objectif de toute politique agricole doit être l’accès garanti à la nourriture, quantitativement et qualitativement. La production agricole doit être basée sur les besoins réels et ne pas servir à réaliser les bénéfices du monde des affaires ou de l’industrie agro-alimentaire. Nous nous opposons donc aux agrocarburants non durables, issus de la production de cultures agricoles. Ils ne résolvent en rien le problème de mobilité et du climat et accaparent des terres cultivables.
Ces dernières années ont vu éclater plusieurs scandales (Veviba, lasagnes à la viande de cheval, crise des oeufs au fipronil…) démontrant que la qualité et la traçabilité de notre nourriture n’est pas garantie. Ils montrent l’incompatibilité entre la recherche de profit et le droit à une alimentation suffisante, saine et équilibrée de la population. Les victimes de ces crises sont malheureusement les producteurs, alors qu’à chaque fois ce sont les grosses firmes de l’agrobusiness qui sont en cause. L’AFSCA (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) fait certes de nombreuses descentes chez les petits producteurs et distributeurs, mais les grosses sociétés de transformation alimentaire bénéficient de largesses inacceptables, comme l’autocontrôle. Il faut inverser cette situation et concentrer les efforts sur les grands de l’agrobusiness, car quand on fraude à ce niveau-là, les conséquences sont beaucoup plus dramatiques et à une échelle bien plus importante.
Enfin, il y a aujourd’hui une surconsommation de protéines animales en provenance de l’élevage intensif (non lié au sol). Ceci entraîne d’une part une énorme dépendance des importations de matières premières (destinées à la production d’aliments pour animaux) ; et d’autre part une contribution importante du secteur agricole (et de l’élevage en particulier) aux émissions de gaz à effet de serre et d’autres polluants (dont l’ammoniaque, responsable de l’acidification des sols), ainsi que sur la consommation d’eau douce. Aussi, nous plaidons pour rationaliser notre consommation alimentaire et pour limiter la production de viande à l’élevage extensif (lié au sol). L’élevage à l’herbe a toute sa place dans notre agriculture, d’autant plus que les prairies permanentes fixent beaucoup de carbone, peuvent être importantes pour la biodiversité et sont la seule production agricole possible à de nombreux endroits (sols pauvres, terrains en forte pente,…). Nous valorisons la consommation de protéines végétales (oléoprotéagineux et légumineuses) et leur production en Europe.
Cinq. Soutenir l’agriculture locale pour tendre vers la souveraineté alimentaire
- Nous soutenons la commercialisation en circuit court, c’est à dire sortant du circuit de commercialisation conventionnel (agro-industrie et grande distribution).
- Nous soutenons les initiatives citoyennes qui renforcent les liens avec le monde agricole.
- Nous soutenons la création de ceintures alimentaires autour des villes en y soutenant les agriculteurs et les investissements de projets en circuits courts.
- Nous développons l’agriculture urbaine liée à la terre, entre autres en encourageant les potagers collectifs.
- Nous créons des marchés de gros régionaux et intercommunaux qui s’approvisionnent auprès des producteurs locaux à des prix rémunérateurs (à l’exemple des marchés d’intérêt national en France).
Nous soutenons les initiatives citoyennes qui renforcent les liens avec le monde agricole, qui plaident pour des circuits plus courts et une production plus locale (GAC, GASAC, coopératives de producteurs et consommateurs, agriculture soutenue par les communautés…).
Avec les circuits courts, les ventes à la ferme et les marchés locaux, pas besoin de conditionner, de transporter et d’avoir de tas d’intermédiaires si on peut aller directement du producteur au consommateur.
Nous développons l’agriculture urbaine, comme conseillé par l’organisation en charge de l’alimentation et l’agriculture des Nations unies, la FAO, en encourageant entre autres les potagers collectifs. Nous le faisons surtout pour des raisons pédagogiques et de vivre ensemble parce que nous ne pensons pas que cette production suffira pour nourrir toute la population de nos villes, loin s’en faut.
Bien sûr tout ne sera pas résolu ainsi, et l’indépendance alimentaire est très compliquée dans un pays densément peuplé et industrialisé comme la Belgique. Il restera une dépendance de pays avec une plus grande vocation agricole. D’autre part, les conditions climatiques ne permettent tout simplement pas certaines productions dans nos contrées.
Nous entretiendrons donc des relations commerciales avec les pays du Sud sur base des principes d’avantages mutuels et d’égalité, et également pour les aider à développer leur agriculture afin qu’ils puissent acquérir eux aussi leur souveraineté alimentaire.
Six. Réformer en profondeur la politique agricole commune européenne
- Dans tous les traités et règlement internationaux, nous faisons valoir l’exception agricole et alimentaire. Nous faisons respecter les mêmes normes environnementales, sanitaires, sociales et de bien-être animal qu’ici.
- Nous refusons toute réduction des budgets de la Politique agricole commune (PAC) et toute « nationalisation » de la politique agricole commune.
- Nous travaillons à une réforme de la PAC en fonction d’un modèle agricole et alimentaire sain, durable, socialement juste et sans impact négatif sur les droits humains.
- Pour aider les agriculteurs, la nouvelle PAC prend en compte l’activité agricole réelle, l’emploi, les services rendus à la société, la transition vers les pratiques agroécologiques et biologiques… Elle soutient davantage les petites exploitations.
- La nouvelle PAC régule les marchés des principaux produits agricoles en se référant à la demande intérieure et en respectant les spécificités de chaque pays et région.
- La nouvelle PAC garantit des revenus corrects pour les producteurs. Les mécanismes utiles aux agriculteurs comme la garantie et le stockage publics sont réinstaurés.
- La spéculation sur les productions agricoles et les produits alimentaires est interdite et sévèrement réprimée.
Toute nouvelle PAC est incompatible avec les traités de libre échange. Ces traités sont une menace pour l’agriculture paysanne car ils facilitent la production et imposent l’importation de produits agricoles issus d’une agriculture industrielle ne respectant pas les mêmes normes environnementales, sanitaires et sociales que celles que nous voulons appliquer.
La politique agricole commune européenne ne permet plus la régulation des marchés, comme le montre la fin des quotas laitiers et sucriers. En conséquence, le prix des matières agricoles en Europe fluctuent désormais au rythme du marché mondial. Il ne permettent plus une rémunération correcte du travail des producteurs.
Les subventions sont actuellement très dépendantes de la taille des exploitations, ce qui favorise les plus grandes : 20 % des producteurs s’accaparent 80 % des aides. La PAC est donc profondément inégalitaire. Parmi les bénéficiaires figurent même des sociétés qui ne font que posséder des terres mais ne produisent rien. Nous voulons que la PAC soutienne davantage les petites exploitations, par exemple en plafonnant les aides ou en les rendant dégressives en fonction de la superficie.
Enfin, la PAC actuelle est taillée sur mesure du modèle capitaliste de l’agrobusiness centré sur une agriculture intensive, consommant de nombreux intrants et détériorant notre environnement.
Il faut donc profondément réformer la PAC tout en maintenant son budget car nous croyons en une politique agricole coordonnée au niveau européen, pour assurer la transition vers un modèle plus écologique et plus social. Nous rejetons la tendance à une « renationalisation » des politiques agricoles qui ne peut que mener à plus d’inégalité et de concurrence entre les agriculteurs des différents États membres.