Un enseignement qui fait briller tout le monde

Chaque enfant est capable de grandes choses et de développer des compétences scientifiques, techniques, artistiques, linguistiques. Chaque école est capable d’offrir un enseignement de grande qualité et qui fait briller tout le monde. Nous pouvons le réaliser si nous tournons le dos à la politique actuelle d’un enseignement à deux vitesses, avec des barrières financières et où l’échec est souvent répandu.

Nous refinançons l’enseignement pour le rendre réellement accessible à tous, de la maternelle à l’enseignement supérieur. Nous le transformons pour en faire un enseignement de qualité et de la réussite pour tous.

Ce que nous voulons

Un. Enseignement maternel : de bonnes bases pour tous les enfants

  • Nous voulons rendre l’enseignement obligatoire dès trois ans, avec une campagne de sensibilisation.
  • Nous rendons l’enseignement maternel gratuit. La gratuité doit comprendre le matériel scolaire, les différentes activités, les garderies avant/après les heures de classe et pendant le temps de midi.
  • Nous évaluons l’expérience de gratuité des repas dans les 74 écoles maternelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et l’étendons progressivement à tout l’enseignement maternel.

Plus tôt l’enfant va à l’école, meilleures sont ses chances de réussite. Toutes les études s’accordent pour le dire. Nous voulons rendre l’enseignement obligatoire dès trois ans, comme le demandent également de nombreuses associations. Nous assurons une vaste campagne de sensibilisation et prenons des mesures pour éliminer les difficultés pour les parents.

Alors que l’accès à l’éducation est un droit censé être gratuit, l’école reste trop chère pour beaucoup de parents. L’accueil avant ou après les cours s’ajoute encore à la facture. Sans compter les fameuses « taxes tartines », lorsque les parents doivent payer pour que leur enfant ait simplement le droit de s’asseoir à la cantine pour manger ses tartines apportées de la maison.

L’enseignement maternel, primaire et secondaire doit être gratuit. La gratuité doit comprendre le matériel de cours, les différentes activités, les garderies avant/après les heures de classe et pendant le temps de midi.

Nous commençons par rendre l’enseignement maternel entièrement gratuit avant d’étendre cette gratuité aux autres niveaux d’enseignement (primaire puis secondaire). Dans le primaire et le secondaire, nous instaurons un kit de rentrée pour tous les élèves. Ils reçoivent ainsi gratuitement le matériel de base dont ils ont besoin pour les cours. Les garderies avant et après les cours deviendront gratuites et la « taxe tartines » sera entièrement supprimée.

Deux. Faire réussir tous les élèves à l’école primaire

  • Nous réduisons la taille des classes. Jusqu’en deuxième primaire, nous voulons des classes de quinze enfants maximum. Dans les années suivantes, nous voulons au maximum vingt élèves par classe.
  • Nous créons un « pool » d’enseignants qui assureront des remplacements immédiats en cas de maladie des titulaires et renforcerons les équipes pédagogiques des écoles.
  • Nous formons les enseignants à repérer les difficultés d’apprentissage et à soutenir les élèves en classe. Ils pourront faire appel au « pool » pour aider à résoudre les difficultés scolaires.
  • Nous rendons l’enseignement primaire réellement gratuit.
  • Les garderies avant/après les cours et durant le temps de midi deviennent gratuites.
  • Nous adaptons les cours pour que tous les élèves y trouvent leur place. L’école doit expliquer à tous les enfants ce qu’on attend d’eux.

Chaque enfant est capable de grandes choses. Mais parfois, un coup de main supplémentaire est nécessaire. C’est pourquoi nous avons besoin de classes plus petites. L’étude américaine STAR a comparé les résultats des élèves de 6 à 10 ans quand ils étaient à 13 ou 15 en classe, ou bien à 22 ou 25. Tout au long de leur carrière scolaire, les élèves des classes plus réduites ont obtenu de meilleurs résultats dans l’enseignement supérieur. Tous les élèves ont enregistré un meilleur acquis d’apprentissage. C’est pourquoi nous proposons de limiter le nombre d’élèves par classe à 15 jusqu’à 8 ans, et à 20 dans les années suivantes du primaire et dans le secondaire.

Nous créons un « pool » de remplacement. Les enseignants du « pool » de remplacement sont engagés pendant 12 mois afin de remplacer des collègues malades dans une certaine région. Entre deux remplacements, ils effectuent des tâches pédagogiques dans une école (enseignant auxiliaire, rattrapage…). Le remplacement rapide des enseignants malades réduira considérablement le nombre d’heures de cours perdues. Aujourd’hui, des élèves prennent parfois du retard parce que certaines matières ne sont pas enseignées pendant un temps assez long. Le « pool » fournit aux enseignants une sécurité d’emploi et aux élèves la certitude d’avoir cours.

Nous voulons sortir de la « culture de l’échec » pour développer une « école de la réussite ». Nous prenons exemple sur la Finlande, où tous les enseignants ont été formés à repérer les difficultés d’apprentissage et à y remédier en classe. Quand la tâche est trop importante ou spécifique, ils peuvent faire appel à un professionnel de la remédiation. Dans la plupart des cas, celui-ci vient en classe et accompagne l’élève dans l’activité qui est en cours. Le but est d’éviter de sortir l’élève de la classe, comme cela se fait toujours en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), ce qui stigmatise l’enfant et provoque d’autres difficultés. Aujourd’hui, la remédiation est prise en main trop tard et souvent externalisée avec des écoles de devoirs, payantes ou non.

Nous voulons former les enseignants à repérer les difficultés d’apprentissage et à soutenir les élèves en classe. Lorsque des difficultés importantes surviennent, les enseignants pourront faire appel au « pool » pour aider à résoudre les difficultés.

Enfin, nous sommes convaincus que chaque élève est capable de grandes choses. Pour les familles avec un haut capital culturel (dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur), les enfants savent en général très bien ce que l’école attend d’eux. Mais ce n’est pas le cas de toutes les familles. Il faut donc « partir d’une feuille blanche » et expliquer à chaque enfant ce que l’école attend de lui.

Trois. Un tronc commun jusqu’à 16 ans qui prépare à la vie future

  • Nous allongeons le tronc commun jusqu’à 16 ans, selon le modèle finlandais. Les élèves suivent les mêmes cours (général, technique et artistique). Après 16 ans, les jeunes effectuent leur choix d’études.
  • Nous réformons le contenu des cours pour qu’ils répondent aux défis de la société (crise environnementale, explosion des inégalités…) plutôt qu’aux intérêts des grandes entreprises.
  • Nous rendons également l’enseignement secondaire gratuit. Nous commençons par un kit de rentrée scolaire, comprenant le matériel de base, gratuit pour tous les élèves.

La Fédération Wallonie-Bruxelles est championne. Championne pour un enseignement de mauvaise qualité, et championne pour un enseignement inégalitaire. Les résultats de nos élèves sont de mauvaise qualité. À 15 ans, plus de la moitié des élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont au moins une année de retard. L’inégalité sociale à l’école est favorisée par la présence d’écoles « ghettos » de pauvres ou de riches. La scission précoce en branches d’études hiérarchisées, dès l’âge de 14 ans, fait elle aussi le jeu de la sélection sociale. Cela fait vingt-cinq ans que ces constats sont connus. Vingt-cinq ans que le PS et le cdH (parfois avec Ecolo) gèrent l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Et vingt-cinq ans que cela ne s’améliore pas. Depuis le début des années 2000, nous proposons un changement radical, à la hauteur des défis auxquels l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles fait face : l’application du modèle finlandais. Ce système scolaire non seulement donne un enseignement de haute qualité, mais en plus est beaucoup plus égalitaire : les élèves issus de familles pauvres y réussissent beaucoup mieux. Ce système repose sur un tronc commun plus long de dix ans (de la première primaire jusqu’à la quatrième secondaire). Les élèves y reçoivent les mêmes cours, et ceux qui ont de difficultés sont immédiatement aidés en classe. Nous misons sur l’évaluation tout au long de l’année. Nous supprimons le Certificat d’études de base (à 12 ans) et organisons une évaluation commune à la fin du tronc commun. Celui-ci contient des cours qui développent la tête (cours généraux), le corps (cours sportifs), le cœur (cours artistiques) et les mains (cours techniques). À 16 ans, les jeunes peuvent faire leur choix en connaissance de cause.

Le Pacte pour un enseignement d’excellence propose lui aussi un tronc commun… mais qui n’en est pas tout à fait un. Il dure jusqu’à 15 ans seulement, et il n’est pas tout à fait « commun » : des mécanismes sont prévus pour différencier les élèves. C’est donc un modèle entre les deux qui ne résoudra pas les problèmes.

Le tronc commun doit préparer les jeunes à l’avenir. Nous refusons donc de préparer les élèves aux seuls besoins des grandes entreprises. Nous voulons préparer les jeunes à devenir des citoyens et qu’ils aient un enseignement polyvalent pour qu’ils puissent s’en sortir sur le marché du travail. Ainsi, nous augmenterons la qualité de l’enseignement pour tous les élèves et toutes les écoles.

Quatre. Une place pour chaque élève

  • Nous lançons un plan pour construire des écoles et créer des places dans les zones en tension, à commencer par Bruxelles, la région liégeoise, ainsi que l’ouest du Brabant wallon.
  • Nous travaillons d’urgence à la rénovation des écoles. Nous libérons nos écoles de l’amiante, et les rendons durables.
  • Nous centralisons les inscriptions par zone géographique, pour tous les réseaux et les niveaux d’enseignement. Nous garantissons que chaque enfant puisse choisir une école facilement accessible et socialement mixte.
  • Nous privilégions la coopération entre réseaux. À terme, nous travaillons à la mise en place d’un réseau unique pluraliste.
  • En dehors des heures scolaires, nous ouvrons les bâtiments aux associations du quartier. La culture, le sport, et le soutien scolaire peuvent ainsi y trouver leur place.
  • Nous fournissons des aliments sains à l’école. Cuisiner avec les élèves peut faire partie des leçons. L’échange culinaire international peut également favoriser les liens entre les élèves, les parents et l’équipe éducative.
  • Nous généralisons l’enseignement en immersion à Bruxelles pour rendre tous les jeunes bilingues d’ici 2030. Nous favorisons l’apprentissage du néerlandais en Wallonie.

Il est inacceptable au 21e siècle d’encore craindre de ne pas trouver une place dans une école pour son enfant. Cela fait des années que la situation est connue et les projets de construction d’écoles sont insuffisants pour répondre à la croissance de la population scolaire. Ainsi, à Bruxelles, même si on mène à bien tous les projets de construction d’écoles secondaires programmés (ce qui comprend donc des projets qui n’existent aujourd’hui que sur papier et pour lesquels les permis ne sont pas encore octroyés), il manquera plus de 3 000 places dans l’enseignement secondaire technique et professionnel en 2025. Nous réalisons les projets prévus et nous lançons un plan pour créer des places dans les zones en tension, à commencer par Bruxelles. Nous créons aussi en urgence 1300 places dans l’enseignement fondamental bruxellois pour combler le manque de places. D’autres régions sont également touchées par la pénurie, comme la région liégeoise ainsi que l’ouest du Brabant wallon. Nous lançons également un plan de rénovation des écoles.

Nous voulons sortir de la logique d’appels à projet. Aujourd’hui, le gouvernement lance des appels à projets pour construire ou rénover des écoles, à charge des pouvoirs organisateurs de répondre à ces appels. Conséquence : sans volonté locale, aucune école n’est créée ou rénovée. Nous voulons au contraire partir d’un plan identifiant précisément les besoins. Ce plan prévoira la création ou la rénovation d’écoles là où cela s’avère nécessaire.

Pour avoir une vue objective des besoins, et pour limiter l’arbitraire, nous centralisons les inscriptions par zone géographique, pour tous les réseaux et les niveaux d’enseignement. Nous privilégions tout ce qui peut faciliter la collaboration entre les réseaux. Cela permettra d’avoir une politique d’inscription plus cohérente. À terme, nous défendons un réseau d’enseignement public unique pluraliste.

Nous apprenons à tous les élèves à vivre la diversité en classe et dans la société. L’enseignement de l’histoire et de l’apport des migrations, des méfaits de l’esclavagisme, du capitalisme et du fascisme doivent recevoir plus de place dans le programme obligatoire.

Nous généralisons l’enseignement en immersion à Bruxelles et favorisons l’apprentissage du néerlandais dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous voulons rendre tous les jeunes Bruxellois bilingues d’ici 2030. C’est un choix politique pour l’unité de la Belgique et pour permettre à tout le monde de se comprendre dans notre pays. La maîtrise du français et du néerlandais est aussi un critère de sélection pour trouver un emploi. Ces classes d’immersion doivent être généralisées.

Cinq. Du personnel en suffisance pour un enseignement de qualité

  • Nous augmentons la formation des enseignants en la portant à cinq ans, en concertation avec les syndicats, avec une revalorisation salariale à la clé.
  • Nous aidons les jeunes enseignants à ne pas quitter le métier, notamment grâce à un accompagnement individuel en début de carrière par des enseignants expérimentés. Les enseignants de plus de 55 ans pourront ainsi lever le pied.
  • Nous rendons le métier d’enseignant plus collectif. Une partie de l’horaire des enseignants doit devenir du travail en équipe.
  • Nous facilitons la possibilité de devenir enseignant en cours de carrière. En valorisant les années prestées dans une autre profession, nous attirons des nouveaux enseignants motivés.
  • Nous refinançons l’enseignement. Les besoins augmentent (nouveaux bâtiments, gratuité, réforme de l’enseignement…), les budgets doivent suivre.

Nous voulons lutter contre l’abandon précoce des enseignants débutants. À côté de notre proposition de création d’un « pool » d’enseignants, nous aidons les jeunes enseignants notamment grâce à un accompagnement individuel en début de carrière par des enseignants expérimentés. Ceux-ci pourront ainsi souffler un peu en fin de carrière. Les enseignants doivent garder leur ancienneté, quel que soit leur réseau. Cela facilitera le début de carrière des enseignants ainsi que les remplacements.

De nombreuses personnes se découvrent tardivement une vocation pour l’enseignement. Nous voulons faciliter la possibilité de devenir enseignant, notamment en valorisant les années prestées dans une autre profession.

Pour faire face à tous les défis qu’on attend des enseignants, nous augmentons la formation des enseignants à cinq ans. C’est une des clés du succès du modèle scolaire finlandais. Cela permet aussi une revalorisation salariale pour les enseignants.

Les réformes que nous menons (lutte contre le redoublement via le tronc commun, collaboration entre réseaux) permettent d’économiser d’importantes sommes d’argent. Néanmoins, notre programme pour l’enseignement est ambitieux, car les besoins sont immenses : nouveaux bâtiments, gratuité, engagement de professeurs supplémentaires… Grâce à la taxe des millionnaires, nous pouvons augmenter le budget de l’enseignement au niveau national d’au moins un milliard d’euros.

Six. Un enseignement supérieur de la réussite

  • Nous augmentons le taux d’encadrement et renforçons l’aide à la réussite. Nous introduisons le cours « apprendre à étudier » en première année de chaque cursus, et organisons des blocus assistés.
  • Nous mettons en place une structure d’accompagnement permettant à l’étudiant de bénéficier d’une aide personnalisée.
  • Nous garantissons un accès pour tous à l’enseignement supérieur sans mécanisme de sélection comme des examens ou tests d’entrée.
  • Nous diminuons les frais d’inscription, comme étape en vue d’atteindre la gratuité. Nous rendons automatique l’octroi des bourses. Elles doivent couvrir tous les frais d’études.
  • Nous construisons et rénovons des logements étudiants publics. Nous généralisons un contrat de bail étudiant type. Nous encadrons les loyers avec une grille contraignante, basée sur des critères objectifs.
  • Nous lions le financement de l’enseignement supérieur à la hausse du nombre d’étudiants. Ainsi nous faisons correspondre le financement de l’enseignement supérieur à ses besoins.

Nous voulons offrir à chaque étudiant un enseignement supérieur de qualité et qui offre une véritable chance de réussir. Cependant, alors que le nombre d’étudiants augmente, le financement reste bloqué par le système de l’enveloppe fermée. Le financement par étudiant a ainsi diminué de plus de 10 % par étudiant dans le supérieur non universitaire et de près de 20 % à l’université ces dix dernières années. Résultat : un encadrement des étudiants insuffisant et un taux d’échec qui atteint aujourd’hui 65 % en première année d’université. Le sous-financement de l’enseignement supérieur est dénoncé depuis de nombreuses années par la Fédération des étudiants francophones (FEF). C’est pourquoi nous voulons sortir du mécanisme de l’enveloppe fermée afin de faire correspondre le financement de l’enseignement supérieur à ses besoins.

Nous augmentons le taux d’encadrement et renforçons l’aide à la réussite à travers des cours de méthodologie obligatoires et valorisés en terme de crédits en première année, l’organisation d’examens blancs facultatifs pour permettre à l’étudiant de se confronter aux conditions d’un réel examen, des blocus assistés dans chaque établissement, l’obligation d’organiser une séance de questions-réponses lors de la dernière semaine de cours, l’obligation de mettre en ligne des questionnaires d’examens corrigés. Nous souhaitons également mettre en place une structure d’accompagnement permettant à l’étudiant de bénéficier d’une aide personnalisée.

Nous garantissons un accès pour tous à l’enseignement supérieur sans mécanisme de sélection comme des examens ou tests d’entrée. Certaines voix se font entendre aujourd’hui pour faire porter la responsabilité de l’important taux d’échec en première année sur les étudiants eux-mêmes. Le MR propose notamment de mieux « orienter » les étudiants et définir lesquels ont les « compétences » pour pouvoir réussir. Cette vision individualisante est aveugle à la principale cause de l’échec : l’inégalité sociale. En effet, le contexte socio-économique reste le principal facteur expliquant la réussite ou non dans l’enseignement supérieur. Le ministre Marcourt lui-même a instauré des mécanismes de sélection dans plusieurs filières universitaires lors de cette législature (comme la médecine), et d’autres filières risquent de subir le même sort (formation des enseignants, psychologie…).

La situation financière de plus en plus précaire de nombreux étudiants constitue non seulement une barrière à l’accès aux études, mais aussi à la réussite. En 2010, les luttes étudiantes menées par la FEF ont permis d’obtenir le gel du minerval à 835 euros ainsi que la gratuité du minerval et des syllabus pour les étudiants boursiers. Nous voulons continuer dans cette voie et diminuer sensiblement les frais d’inscription, comme étape en vue d’atteindre la gratuité comme s’y est d’ailleurs engagée la Belgique en ratifiant le Pacte de New York (pacte de l’ONU relatif aux droits économiques, sociaux et culturels). Minerval, syllabus, logement, transports… Les frais s’accumulent, jusqu’à atteindre entre 8 000 et 12 000 euros pour une année d’étude. De plus en plus d’étudiants se retrouvent dans une situation financière précaire et 25 % d’entre eux sont obligés de travailler — souvent pendant leurs cours — pour pouvoir payer leurs études. Le nombre de demandes de bourse ne cesse d’augmenter, tout comme le nombre d’étudiants au CPAS.

Pour que le droit à l’aide sociale soit effectif, nous voulons également renforcer et rendre automatique l’octroi des bourses. Les bourses doivent être augmentées afin de couvrir l’entièreté des frais liés aux études et les seuils d’octroi de bourse doivent être relevés. Son automatisation permettra de mettre un terme aux dérives en vigueur à l’heure actuelle.

Le logement représente également un coût important. C’est pour cela qu’il est indispensable d’investir dans des logements étudiants publics à prix démocratique. Nous établirons un plan de construction de logements étudiants publics, en fonction des besoins, à étudier. Nous discutons avec les autorités académiques des différents établissements afin que celles-ci investissent elles aussi dans la construction de nouveaux logements étudiants. Un contrat de bail étudiant type est mis en place. Nous plaidons pour un encadrement des loyers contraignant, réalisé sur base d’une grille avec des critères objectifs (surface, situation, état du « kot », etc.).

Sept. Un enseignement tourné vers les besoins de la société

  • Nous encourageons les chaires et les partenariats avec le milieu associatif, les ONG et les syndicats afin de sensibiliser les étudiants aux problématiques dans la société.
  • Nous interdisons des chaires d’entreprises privées dans les universités et encadrons strictement les partenariats avec les entreprises privées.
  • Nous maintenons les cours visant à répondre aux besoins de la société et à former des citoyens critiques.
  • Nous garantissons un numéro Inami pour chaque étudiant en médecine et une nouvelle évaluation de la planification des besoins de personnel de santé.
  • Nous mettons fin à la discrimination et rendons le minerval des étudiants internationaux identique à celui des étudiants nationaux.
  • Nous encourageons l’adoption de la motion Université hospitalière dans l’ensemble des universités, hautes écoles et écoles supérieures des arts de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Aujourd’hui, ce qui détermine de plus en plus les orientations de l’enseignement supérieur, ce sont les classements internationaux des universités ou les besoins des multinationales, et non les besoins sociaux ou environnementaux. Toutes les recommandations (européennes, nationales), comme le « Décret paysage » du ministre Marcourt, encouragent les partenariats avec les entreprises privées afin de faire correspondre l’enseignement supérieur à leurs besoins. L’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) qui gère l’enseignement supérieur francophone est aujourd’hui dirigée par l’ancien vice-président de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Tout un symbole.

Pourtant, notre société fait face à de nombreux défis sociaux et environnementaux comme la crise environnementale, la recherche contre le cancer ou encore la révolution technologique. L’enseignement supérieur pourrait mettre ces défis au centre de l’attention et permettre à la fois de former des citoyens capables de prendre en main ces défis, et de contribuer prioritairement à la recherche dans ces matières.

Les mécanismes de sélection en médecine ont contribué à la pénurie de médecins, à l’encontre des besoins de la société. C’est pourquoi nous défendons la possibilité pour chaque étudiant de recevoir un numéro Inami. Une nouvelle évaluation de la planification du personnel de santé doit être réalisée pour répondre à la pénurie actuelle.

Les étudiants doivent non seulement être préparés au marché du travail, mais aussi à pouvoir réfléchir de manière critique sur notre société. L’enseignement est et reste un service public et les partenariats avec les entreprises privées doivent être strictement encadrés. Les acteurs issus d’entreprises privées n’ont pas leur place dans la direction de l’enseignement supérieur. Nous encourageons au contraire les chaires avec les associations de la société civile et les organisations syndicales afin de sensibiliser les étudiants aux problématiques sociales et leur donner les outils permettant l’action citoyenne et le développement de l’esprit critique.

Le minerval des étudiants doit être identique pour les étudiants nationaux et internationaux. Ces derniers ont vu ces dernières années leur minerval augmenter à plusieurs milliers d’euros.

Enfin, nous proposons l’adoption — dans toutes les universités, hautes écoles et écoles supérieures des arts de la Fédération Wallonie-Bruxelles — de la motion Université hospitalière favorisant la formation, l’encadrement, l’accès, la réussite des personnes migrantes.