Le RedGreen Deal

Le RedGreen Deal est crucial après 10 ans de stagnation économique, d'inégalités et de précarité. Il offre espoir aux travailleurs et aux jeunes. Investissez dans le social et l'écologie : transports en commun, logements sociaux, énergies renouvelables. Stop aux cadeaux aux grandes entreprises. Financement par une taxe sur les millionnaires et la lutte contre la fraude fiscale. Les investissements créent des emplois et améliorent les conditions de vie. Il est temps pour le RedGreen Deal.

Après dix ans de stagnation économique, de précarité et d’inégalités croissantes, un changement de cap radical est nécessaire. Tourner le dos aux politiques actuelles est capital pour redonner espoir aux travailleurs qui créent les richesses de notre pays, aux jeunes qui veulent construire un avenir meilleur. C’est possible avec le RedGreen Deal, un plan d’investissements sociaux et écologiques.

C’est aussi nécessaire, car les recettes pour sortir de la crise de 2008 ne marchent pas, ni économique- ment, ni socialement et encore moins environnementalement. Au contraire.

Deux tiers des ménages des pays riches ont vu depuis dix ans leurs revenus stagner, voire reculer, tandis qu’une infime minorité de super-riches ont vu leurs fortunes exploser. Pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, nous connaissons une période où les jeunes risquent de vivre moins bien que leurs parents si on continue comme aujourd’hui.

Investir avec le RedGreen Deal, c’est tourner le dos à une politique de désinvestissement menée par les partis traditionnels. Depuis plus de trente ans, la Belgique consacre 2 à 2,5 % de son PIB aux investissements publics au lieu d’un bon 5 % avant la vague d’austérité néolibérale des années 80. Conséquence, il n’y a pas seulement des plafonds qui s’écroulent dans les tunnels, il y a des pans entiers de la protection sociale et des services à la population qui sont tombés. Ou qui ont été marchandisés par les privatisations. Pour les énergies renouvelables, nos gouvernements sont dépendants d’acteurs privés qui privilégient les énergies fossiles polluantes pour leur profit à court terme. Les restrictions massives dans les transports en commun aggravent la situation en matière de mobilité. La gestion anarchique de l’aménagement du territoire, l’absence d’approche collective et publique de la construction de logements, mène au chaos urbanistique actuel. Tout ceci augmente de manière considérable les risques de dérèglement climatique majeur, dont les conséquences financières seront tout aussi majeures.

Or ce qui n’est pas investi aujourd’hui devra être quand même investi plus tard au quintuple. Par exemple, combien de digues devra-t-on construire pour protéger notre pays des inondations s’il n’y a pas de lutte contre le réchauffement climatique ? Combien de prisons devront encore être construites si on ne refinance pas l’enseignement (sachant que la prise en charge d’un prisonnier coûte beaucoup plus cher que l’éducation d’un jeune) ?

Il est temps de changer de cap, nous avons besoin d’un RedGreen Deal. Pas parce que le RedGreen Deal résout tous les problèmes. Mais parce qu’il peut rompre avec la logique néfaste actuelle et apporter de l’oxygène à notre pays. Il ose pointer et activer le capital accumulé au sommet de la société.

Il est ambitieux et nécessaire.

  1. Pour affronter le réchauffement climatique, nous avons besoin d’une planification écologique articulée par un plan d’investissements massifs. Pour réduire les émissions de CO2 des grandes industries, pour basculer vers les 100 % d’énergies renouvelables, pour construire un réseau dense et fréquent de trans- ports en commun, pour installer des chauffages urbains, pour isoler tous les bâtiments du pays. Nous voulons y consacrer au moins 5 milliards d’euros d’argent public par an et obliger les grandes entreprises polluantes à investir 5 milliards par an pour diminuer leurs émissions de CO2. (Voir partie II.)
  2. Pour affronter les urgences sociales, nous construisons des dizaines de milliers de logements publics à prix social, nous investissons dans des programmes urbains pour des quartiers intégrés, nous refinançons l’éducation, l’hôpital, la culture, le sport, l’aide aux personnes en perte d’autonomie et l’accueil de la petite enfance. Nous consacrons cinq autres milliards d’investissements par an à cet effet. (Voir partie III.)
  3. Nous avons besoin d’investir massivement dans la recherche publique et dans la révolution numérique. La collectivité doit se mettre à la tête de la révolution technologique et digitale en cours et ne pas courir derrière  les  géants  privés  comme  Google,  Uber,  Amazone  ou  Facebook.  Les  nouvelles  technologies doivent être au service des gens, alléger le travail au lieu de le rendre plus stressant et permettre de ré- soudre des questions cruciales d’environnement, de mobilité, de logistique et de communication. Nous avons besoin de soutenir les indépendants et petites entreprises qui font le tissu économique du pays. (Voir partie IV.)

Des investissements créateurs d’emplois pour donner un avenir stable aux jeunes

Ce RedGreen Deal permet de développer de nouvelles activités économiques dans notre pays, en s’appuyant  sur  une  dynamique  propre.  En  stimulant  des  industries  spécialisées  dans  les  énergies  renouvelables, l’isolation et les transports en commun. En faisant grandir les secteurs de la construction et de la rénovation. En développant les secteurs sociaux d’aides aux personnes.
Non délocalisables, ces activités permettraient de créer des centaines de milliers d’emplois variés, qualifiés et non qualifiés. À partir de ces nouvelles activités, il est possible d’avoir des emplois de qualité, en particulier pour les jeunes, sans discrimination selon le genre ou l’origine.

Investir du public vers le public

Nous voulons des investissements du public vers le public. Il ne s’agit plus de jeter l’argent à fonds perdu dans des cadeaux aux grandes entreprises qui terminent sous forme de dividendes dans les caisses des grands actionnaires. Ni d’investir dans de soi-disant « partenariats public-privé » qui grugent la collectivité (qui vend des biens publics pour une bouchée de pain et prend tous les risques) et rapportent au privé (qui ont la garantie d’en tirer des profits juteux privés).

Non, nous voulons des investissements venant de la collectivité, de l’argent public (l’État fédéral, les Régions, les communes) à destination de la population, du public. Ce sont les seuls investissements sûrs dont on connaît la destination et le retour garanti vers la société. Nous avons besoin de reprendre le contrôle de l’argent qui est injecté dans l’économie. Pour des projets précis répondant à des besoins réels de la société. Pour des projets contrôlables en termes de résultats sociaux et environnementaux. Et en termes de création d’emplois. Chaque euro investi doit pouvoir être tracé et jugé sur son efficacité en termes sociaux et écologiques et en termes d’emploi. Dans un partenariat public-public.

Un RedGreen Deal qui rapporte à court et long terme : des effets retour sociaux et environnementaux

Nous pouvons investir pour ces plans d’investissements publics, à condition de quitter la logique des traités d’austérité européens. Il est possible de trouver les fonds nécessaires pour financer cet endettement et payer les intérêts sur cette dette. Par une taxe des millionnaires. Par une lutte efficace contre la grande fraude fiscale et les paradis fiscaux. Par un impôt des sociétés progressif. Et à terme chaque euro investi en rapportera deux.

Car ces plans d’investissement vont avoir des effets retour sociaux et environnementaux considérables. Ils vont rapporter. De meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail, une meilleure santé grâce à un meilleur environnement, un meilleur enseignement, moins d’insécurité. Ils, amènent aussi des effets retour financiers, par exemple une plus grande consommation interne et à terme moins de dépenses de chômage et de santé. Alors, en avant pour le RedGreen Deal."