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Le PTB demande à Muriel Targnion (PS) de renoncer à son mandat chez Luminus

Muriel Targnion, présidente de Publifin, vient d’être désignée comme « conseillère » de la multinationale Luminus par le conseil d’administration de cette société. Pour Germain Mugemangango, « cette décision est indécente et illogique : Muriel Targinion n’a pas de compétence dans ce secteur et n’applique pas le décret de gouvernance wallonne qui interdit de rémunérer de tels conseillers. Madame Targnion et le conseil d’administration (CA) doivent faire marche arrière ». 

Vendredi 5 juillet 2019

Le décret sur la gouvernance adopté en 2017 suite au scandale Publifin interdit effectivement la rémunération de tels conseillers. Mais pour contourner cette règle, le CA de Luminus joue sur le fait que Luminus est à 70 % dans les mains d’une entreprise française et qu’elle échappe dès lors à la législation wallonne.

Cette interprétation est un problème à deux égards. Premièrement, il n’y a aucune obligation pour la présidente de Publifin d’accepter ce poste. « Après les scandales successifs apparus dans le cadre de l’affaire Publifin, le citoyen est en droit d’avoir des mandataires politiques qui ne cherchent pas l’enrichissement personnel à tout prix, or c’est malheureusement le contraire qui se produit ici », constate amèrement Germain Mugemangango. Deuxièmement, Publifin est actionnaire à 30 % de Luminus. Et c’est grâce à cet actionnariat que Muriel Targnion a été désignée. Il est donc normal qu’elle respecte dans cette société française la règle qui est imposée par décret à sa filiale belge. « A quoi ça sert de voter des décrets sur la gouvernance et de faire des déclarations ronflantes sur les leçons tirées du scandale Publifin si c’est pour faire le contraire dès que les élections sont terminées ? », s’interroge Germain Mugemangango.

Cette nomination est d’autant plus incompréhensible qu’avec ce mandat, elle siège dans la direction d’une multinationale énergétique qui bloque la transition énergétique qui devrait pourtant être au cœur des priorités politiques. Pour Germain Mugemangango, « ce choix de siéger dans cette multinationale est contradictoire avec la nécessaire transition écologique et Madame Targnion semble préférer l’argent facilement gagné à la nécessité et à l’urgence d’une transition écologique ».  

Enfin, cette nomination intervient alors que les travailleurs de la centrale TGV de Seraing de Luminus sont en grève depuis maintenant douze jours pour protester contre le licenciement abusif d’un agent. La direction a procédé au licenciement prétextant que le travailleur n’avait pas respecté la procédure et avait rendu son certificat médical en retard. Mais les organisations syndicales ont la preuve, accusé de réception du recommandé à l’appui, que le certificat médical a été renvoyé à temps. La direction a ensuite justifié le licenciement du travailleur en expliquant « sa non motivation au travail ». « Cette hypocrisie d’une multinationale qui licencie un travailleur pour “non motivation” et qui nomme comme conseillère une responsable politique sans aucune compétence dans le domaine de l’énergie est sans nom », estime Germain Mugemangango. Et ce dernier de rajouter : « La direction doit d’ailleurs revoir cette décision sur ce licenciement, réouvrir le dialogue avec les organisations syndicales et respecter les procédures de conciliation. »

Et le chef de groupe du PTB au parlement wallon de conclure : « Il est encore temps pour Muriel Targnion et le PS de sauver l’honneur et de revenir sur cette décision injuste et indécente ».