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La situation des maisons de repos Orpea en Belgique est semblable à la situation française, alerte le PTB

Depuis quelques jours, la parution du livre-enquête « Les fossoyeurs » du journaliste français Victor Castanet jette une ombre sur les résidences du groupe Orpea. Mais ce scandale concerne-t-il uniquement la France ? Nous avons mené l'enquête, et cela ne semble malheureusement pas être le cas.

Mardi 1 février 2022

« Depuis l’annonce de la parution du livre, nous recevons des témoignages alarmants sur la situation des maisons de repos Orpea en Wallonie, explique Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au parlement de Wallonie. Il s’agit notamment d’économies faites sur le dos des travailleurs et des résidents. Une employée d’Orpea affirme par exemple que le mot d’ordre est d’utiliser au maximum trois langes par jour et par résident et que le coût de revient des repas à assumer par la maison de repos ne pouvait dépasser trois euros par jour et par résident. Des mécanismes déjà dénoncés dans le livre français. Une permanente syndicale du Setca (FGTB) évoque le cas d’une résidente laissée dans sa diarrhée toute une nuit malgré ses appels. En cause : il n’y a qu’une seule infirmière pour une centaine de résidents. »

Ces situations inquiètent le parti de gauche : « Orpea est le leader mondial de ce qu’ils appellent avec cynisme le "marché de la dépendance". On parle d’une multinationale qui brasse des centaines de millions d’euros. Le chiffre d'affaires du groupe Orpea en 2021 était de 2,9 milliards d’euros, alors que les bénéfices étaient de 102 millions d’euros. En 2021, le CA d’Orpea a décidé de verser 58 millions d’euros de dividendes aux actionnaires. Les plaintes qui nous reviennent sont du même registre que celles décrites dans le livre de Victor Castanet. À croire que les pratiques de ces résidences sont, elles aussi, standardisées. »

Et de poursuivre : « Ces situations sont le résultat d’un choix politique. Celui de considérer les soins aux personnes âgées comme un secteur économique qui doit générer du profit au lieu d’un service à la société pour prendre soin de nos parents et grands-parents. Le gouvernement wallon doit absolument changer de logique et considérer que la recherche de profit ne peut faire bon ménage avec la qualité des soins dans les maisons de repos. En Wallonie le secteur commercial gère 50 % des maisons de repos. C’est ce débat qu'il faut avant tout avoir. »

Le parti de gauche estime néanmoins que des mesures immédiates doivent être prises pour protéger les résidents. « Il y a urgence. Les services d’inspection doivent être renforcés et les résultats de ces inspections communiqués en toute transparence. Les travailleurs qui dénoncent des pratiques inacceptables dans les maisons de repos doivent être protégés et les procédures permettant de porter plainte drastiquement simplifiées. Revoyons aussi les normes d’encadrement des maisons de repos à la hausse. Les maisons de repos touchent des fonds publics, il est plus que normal que leur bonne utilisation soit sévèrement contrôlée. »

Le député du PTB amènera ces propositions au Parlement wallon mardi. « La ministre Christie Morreale a dit qu’elle voulait agir et protéger les résidents. Et bien, avec les mesures que l’on propose, elle aura l'occasion de le faire. Espérons que sa volonté d’agir soit ferme et authentique. De notre côté, on va suivre ce dossier essentiel de très près. »

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