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Le 8 mars, Marianne, le mouvement des femmes du PTB, a participé à la mobilisation pour une véritable politique féministe. Pour la 4ème année consécutive, le Collectif 8 mars a appelé à une grève des femmes. Un appel de plus en plus suivi par différentes organisations comme Vie féminine, la Marche mondiale des femmes... Les syndicats ont déposé un préavis de grève national en front commun. Pourquoi cette journée de lutte pour les droits des femmes est-elle importante ?

1. Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière

La toute première grève des femmes remonte au 8 mars 1908. Ce jour-là, les travailleuses du textile de New York descendent dans la rue pour réclamer des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail et l'abolition du travail des enfants. 

Les Espagnoles renouent avec la tradition des grèves de femmes. Après un horrible viol collectif en 2016 dont a été victime une jeune femme de 18 ans, un mouvement de masse contre les violences faites aux femmes a été lancé. Les auteurs du crime (qui se faisaient appeler « la Manada », « la Meute ») s'en sortent avec une condamnation pour abus sexuel, une peine plus légère que pour un viol. La manifestation contre ce scandale a donné naissance à un mouvement qui s'est ensuite transformé en une grève des femmes contre la violence à l'égard des femmes, mais aussi en faveur de salaires plus élevés et de services publics forts, d'une meilleure répartition des tâches ménagères et de soins et de bien d'autres choses encore. (Lire plus ici)

Le Collectif espagnol du 8 mars a relancé la grève des femmes. (Photo #404 Comunicación Popular)

En Belgique aussi, nous voulons faire du 8 mars un véritable jour de grève. Tandis que les inégalités entre les femmes et les hommes se creusent, le gouvernement Vivaldi, qui se prétend pourtant « féministe », n'offre aucune réponse. Qui plus est, ses politiques socio-économiques, notamment en matière de pension, de même que son « accord sur le travail » (qui légalise la journée de 10h et étend le travail de nuit, par exemple), sont préjudiciables à l'égard des femmes.

2. Des organisations féministes aux syndicats, tout le monde se mobilise

L'appel à une grève des femmes gagne du terrain année après année. Le mouvement prend de l'ampleur, et nous pouvons le constater dans la diversité des organisations qui mobilisent les travailleuses. Les syndicats ont déposé un préavis de grève nationale en front commun. Des organisations de femmes telles que la Marche mondiale des femmes, Vie Féminine, et bien d'autres ont également appelé à une grève des femmes. Dans tout le pays, de nombreuses actions ont été menées dans les entreprises, telles que des arrêts de travail, des actions symboliques, des actions de sensibilisation, etc.

Action au Colruyt de Verviers. (Photo PTB Verviers) 

3. Les femmes ont de multiples raisons de passer à l'action

Augmenter les salaires

Se tuer au travail mais ne pas parvenir à joindre les deux bouts, c'est une réalité pour bien des femmes. Elles travaillent souvent dans les secteurs où les salaires sont les plus bas et les contrats les plus précaires : les secteurs du nettoyage, de la garde d'enfants, la vente, les soins de santé... Des secteurs qui n'ont jamais cessé de tourner pendant la pandémie. Ce travail, souvent invisible et sous-estimé, est soudain devenu essentiel. « Essentiel », peut-être, mais cela nʼest pas ressenti dans les salaires. Cela explique en partie l'écart salarial entre les femmes et les hommes, qui reste encore aujourd'hui de 22,7 %. Avec les récentes augmentations des prix de l'énergie, du carburant, de la nourriture... (tout, en fait), les augmentations salariales sont encore plus importantes pour la survie des femmes. Actuellement, les femmes ont encore plus de mal à payer leurs factures d'énergie ou à faire le plein.

Chez ArcelorMittal à Zelzate, chez Colruyt à Liège, à l'aéroport, dans les hôpitaux... dans tout le pays, il y a eu des grèves et des actions pour réclamer une hausse de salaires.

Grève des aides-ménagères d'ArcelorMittal Zelzate contre la pression au travail. (Photo Dieter Boone)

Pour des services publics forts

Près de la moitié des femmes travaillent à temps partiel. C'est notamment parce que les femmes doivent encore assumer la majorité des tâches ménagères et des soins : s'occuper de la maison, s'occuper des enfants, des personnes âgées, des malades, des personnes qui ont besoin d'assistance, la liste est interminable. Cette situation a été remise en lumière par la pandémie. Durant cette période, les femmes ont été encore plus sollicitées dans le domaine des soins et mises à rude épreuve suite à la fermeture des écoles et des crèches.

Les services publics prennent en charge une grande partie de ces tâches de soins et d'assistance. Cela permet aux femmes de construire une carrière complète sans avoir à s'épuiser à tenter de concilier travail et vie de famille.

Le personnel de l'aéroport a également mené des actions. Maria Vindevoghel, députée PTB et ancienne employée de la Sabena, est venue par solidarité. (Photo Thomas Payot)

À Anvers, des fleurs ont été offertes aux caissières. (Photo Stefaan Van Parys)

Pour une politique ferme de lutte contre les violences envers les femmes, dʼune large portée allant de la prévention à la prise en charge des victimes, au suivi des auteurs, etc. Une politique véritablement féministe protège les femmes de la violence.

« Mon corps, mon choix ». (Photo Stefaan Van Parys)

Mobilisation massive à Bruxelles. (Photo Sofia Touhami)

4. Une nouvelle génération qui dit « non » à la violence et au harcèlement sexuels

Le harcèlement et les agressions sexuelles ne datent pas d'hier, et pourtant, notre société ferme les yeux sur ce problème depuis bien trop longtemps. Aujourd'hui, une génération se lève et dit stop.

Les voix de milliers de jeunes ont rempli les rues de Bruxelles et de Gand avec le slogan « victime on te croit, agresseur on te voit ». Les témoignages ont afflué, suivis de beaucoup de colère et de protestations dans les rues.

« Sois rebelles et engage-toi », dit notre mouvement de jeunes, RedFox. (Photo Olivier Bastin)

Maartje De Vries, présidente de Marianne, à la manifestation d'Anvers (Photo Stefaan Van Parys)

5. Un mouvement que rien ne peut arrêter

Toutes les femmes de notre pays ressentent de diverses manières l'inégalité entre hommes et femmes. Nombre d’entre elles décident donc d’agir. Le vaste mouvement féministe dans notre pays s'étend de jour en jour. En Belgique, mais aussi en Espagne, en Inde, au Chili, etc. Les femmes du monde entier s'organisent.

Impossible de participer à l'une des actions cette année ? Ne vous inquiétez pas, l'année prochaine, nous ferons en sorte que cette journée d'action soit encore plus importante.

(Photo Stefaan Van Parys)

Vous voulez aider à construire le mouvement ? Rejoignez Marianne, le mouvement de femmes du PTB.

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